Mardi 10 juin 2020
Par Martin Boucher
Directeur général des communications numériques gouvernementales


On le devine, la relation entre l’État et les citoyens passe beaucoup par les services numériques.

À l’interne, on perçoit une différence entre le contenu informationnel et les services transactionnels. Le contenu est géré par les communications, alors que les équipes TI sont responsables des services transactionnels.

Les citoyens, eux, ne font pas la distinction entre information et services (et ils n’ont pas à la faire!). Pour monsieur et madame Tout-le-Monde, il n’y a que des « services du gouvernement du Québec ». La récente crise de la COVID-19 a fourni des preuves tangibles et éloquentes à ce sujet. Par exemple, diffuser de l’information à propos des symptômes de la COVID-19 est un service, proposer l’inscription à une formation de préposé en CHSLD est un service. S’inscrire au guichet d’accès à un médecin de famille est un service, renouveler son permis de conduire est un service, etc. 

Le défi que nous avons est de faire disparaître les vases clos internes en établissant une mobilisation productive et basée sur la perspective des citoyens.

La vision commune : rassembler l'information ET les services sur Québec.ca

Si la mission de Québec.ca est claire en ce qui concerne la migration des contenus et la fermeture de tous les sites Web informationnels, elle soulève de nombreuses questions au sujet des services transactionnels (aussi appelés « systèmes de mission » ou « prestations électroniques de services »).

Comment les services transactionnels seront-ils intégrés dans Québec.ca?

Il est important de mentionner que les services transactionnels ne seront pas intégrés technologiquement dans Québec.ca. Les ministères et les organismes vont continuer de développer leurs services transactionnels sur leurs plateformes et en utilisant leurs technologies (comme c’est le cas actuellement).

Cela dit, toute la portion informationnelle de ces services sera intégrée à Québec.ca. De plus, les ministères et les organismes devront respecter les orientations du Secrétariat à la communication gouvernementale et adopter les normes de design et d’interaction de Québec.ca pour la portion transactionnelle.

Les normes de Québec.ca visent à faire en sorte que le passage entre l’information contenue dans Québec.ca et les services transactionnels soit complètement transparent pour les citoyens.

Une solution : le système de design gouvernemental

Nous considérons qu’un service est « intégré » à Québec.ca quand il applique les normes de design et d’interaction de Québec.ca contenues dans le système de design gouvernemental.

Le système de design gouvernemental est une sorte de coffre à outils qui regroupe, entre autres, des composantes d’interfaces réutilisables. Ces composantes sont accompagnées de principes directeurs et de bonnes pratiques à mettre en place. Le système de design est évolutif; toutes les composantes ne sont pas encore développées. Chaque nouveau besoin devient une occasion pour notre équipe design UI/UX de développer de nouvelles composantes d’interface, en étroite collaboration avec le ministère ou l’organisme impliqué dans le développement du service.

En plus de générer de grandes économies en misant sur la réutilisation à l’échelle gouvernementale, le système de design favorise l'adoption d'une approche unifiée et orientée vers le citoyen en améliorant considérablement la convivialité et la cohérence des services gouvernementaux. L’application du système de design permet également de s’assurer que les services sont adaptatifs (optimisés pour les appareils mobiles) et conformes au programme d’identification visuelle gouvernemental, aussi bien qu’au standard sur l’accessibilité Web.

Une collaboration déjà amorcée

Notre équipe de design UI/UX travaille actuellement à la création de composantes d’interfaces pour des services numériques avec la collaboration du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de l’Institut de la statistique du Québec, de la Société québécoise d'information juridique (SOQUIJ), de l’Office québécois de la langue française et de l’Office des personnes handicapées du Québec. Plusieurs composantes ont déjà été développées lors de ces collaborations et sont disponibles pour tous.