Obligations concernant les pommiers sur votre terrain

Des organismes nuisibles se cachent souvent dans les fruits, les branches ou les feuilles d’un pommier. Ils n’attendent que le moment propice pour ravager vos arbres fruitiers et ceux de vos voisins pomiculteurs.

Si aucune intervention n’est faite à temps pour lutter contre ces organismes nuisibles, le problème s’aggrave et des foyers d’infestation se développent. La présence de ces « indésirables » oblige à utiliser de plus grandes quantités de pesticides afin que les fruits récoltés répondent aux exigences du marché. Dans une telle situation, les coûts de production augmentent.

Obligations des propriétaires de pommiers

Vous devez empêcher les insectes et les maladies dans vos arbres fruitiers de s’attaquer aux cultures voisines.

Vous devez donc prendre les mesures (biologiques, chimiques ou physiques) nécessaires pour éviter la propagation à une culture commerciale. Un inspecteur du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation peut exiger que ces mesures soient mises en œuvre. Dans certains cas, elles peuvent aller jusqu’à l’abattage des arbres.

L'application de mesures sanitaires peut être confiée à un tiers, aux frais du propriétaire des arbres. Un refus ou l'omission de mettre en place les mesures exigées par un inspecteur est passible d’une amende de 600 $ à 6 600 $. Dans un cas de récidive, l’amende peut atteindre 14 000 $.

Adopter de bonnes pratiques

Voici quelques mesures simples pour réduire le nombre d’organismes nuisibles dans vos pommiers et leurs dommages. Vous pouvez les appliquer tout au long de l’année.

  • À la fin de l’hiver : taillez les arbres fruitiers pour laisser l’air et la lumière circuler aisément dans la cime.
  • Au printemps : appliquez une huile horticole sur les arbres fruitiers avant l’apparition des feuilles.
  • De mai à novembre : posez des pièges collants pour capturer les insectes ravageurs et tondez souvent l’herbe sous les arbres et alentour.
  • De juin à octobre : ramassez deux fois par semaine les fruits qui sont tombés au sol. Jetez-les dans un sac de plastique fermé hermétiquement ou détruisez-les en utilisant les services offerts dans votre région.
  • À l’automne, ou dès la fonte de la neige au printemps : déchiquetez ou ramassez les feuilles.

À faire en tout temps :

  • Coupez les branches qui ont un chancre et brûlez-les.
  • Renseignez-vous à vos voisins pomiculteurs concernant les répercussions possibles de vos arbres sur leur production.
  • Choisissez des arbres décoratifs autres que les pommiers, les pommetiers, les poiriers, les pruniers et les cerisiers. Leur présence n’est pas recommandée près des vergers commerciaux.
  • À l’achat d’un arbre fruitier, optez plutôt pour des variétés naines qui résistent aux maladies.
  • Consultez le spécialiste de votre jardinerie ou de votre pépinière afin d'obtenir plus de renseignements sur les bons pièges pour capturer les insectes, sur la lutte contre les ravageurs et les maladies ou sur les variétés résistantes d’arbres fruitiers.

Même si vous appliquez tous ces bons procédés, vous devrez mener une lutte continue contre les ennemis du pommier afin de récolter des fruits pour la consommation.

Dans certains cas, des mesures additionnelles peuvent être nécessaires. N’hésitez pas à recourir à une entreprise spécialisée. Elle vous aidera à prévenir et à limiter la présence des insectes nuisibles et des maladies dans vos arbres fruitiers.

Insectes et maladies à surveiller

Insectes

Plusieurs insectes nuisibles affectent les pommiers. Il faut surveiller en particulier les insectes suivants. Vous trouverez de l'information pour les identifier, connaître leur action et les moyens de lutte recommandés. 

Identification et description
IRIIS Phytoprotection – Mouche de la pomme Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Action
Elle peut pondre jusqu’à 300 œufs sous la pelure des fruits. Les larves creusent ensuite de fines galeries brunes à l'intérieur de la pulpe, dans toutes les directions. Quand les pommes tombent, les larves en sortent et s’enfoncent dans le sol pour hiverner. Elles peuvent survivre ainsi plusieurs années avant de ressortir et d’attaquer les pommes de nouveau.

Moyen de lutte
Utilisez une ou plusieurs sphères rouges de 7,5 à 10 cm de diamètre, semblables à des pommes, enrobées d’un adhésif et d’un attractif. L’installation d’au moins un piège dans chaque arbre permet de réduire la quantité d’insectes.

De façon complémentaire, il est possible d’utiliser des plaquettes adhésives de couleur jaune (23 cm sur 14 cm) appâtées avec un attractif.

  1. Installer les pièges à la hauteur des yeux (à 1,5 m environ) à la fin du mois de juin.
  2. Nettoyer les sphères rouges et les engluer toutes les deux semaines jusqu’en octobre.
  3. Changer les plaquettes toutes les deux semaines jusqu’en octobre.

Consultez la fiche de renseignements sur la mouche de la pomme Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. de l'Agence canadienne d’inspection des aliments.

Identification et description
IRIIS Phytoprotection – Charançon de la prune Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Action
Les adultes passent l’hiver dans les boisés, dans les vergers ou sous les bâtiments. Au printemps, ils montent dans les arbres. La femelle peut pondre jusqu’à 500 œufs qui sont déposés dans des cavités en forme de croissant à la surface des jeunes fruits. Les larves creusent ensuite des galeries dans la pulpe du fruit et se rendent jusqu’au cœur. Elles peuvent provoquer la chute de la pomme.

Identification et description
IRIIS Phytoprotection – Carpocapse de la pomme Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Action
Ce petit papillon est un ravageur important des pommiers. La femelle pond une vingtaine d’œufs sur les feuilles ou les fruits. En juillet, les œufs éclosent et les larves mangent la chair et le cœur du fruit. À partir du mois d’août jusqu’à la fin d’octobre, ces larves sortent des fruits. Elles rampent jusque sous l’écorce de l’arbre et y tissent un cocon pour hiverner.

Moyens de lutte
En mai, enveloppez le tronc de vos arbres avec une bande de carton ondulée (20 cm de largeur) sur laquelle les larves feront leur cocon.

Un mois plus tard, retirez les bandes de carton, brûlez-les ou jetez-les dans un sac de plastique bien fermé.

Répétez l’opération en août et détruisez les bandes de carton à la fin d’octobre.

Identification et description
IRIIS Phytoprotection – Tordeuse à bandes obliques Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Action
Cette chenille hiverne sous l’écorce du pommier. Elle sort au printemps et se nourrit des bourgeons, des fleurs, des feuilles et des jeunes fruits. Les fleurs endommagées ne donnent pas de fruits. La chenille se transforme ensuite en un papillon de 20 mm qui pond, du milieu du mois de juin à la fin d’août, des masses d’œufs sur les feuilles. On reconnaît les fruits attaqués par cet insecte au grignotement de leur pelure.

Moyen de lutte
En juin, éclaircissez les fruits pour réduire les dommages. Ne gardez qu’un fruit par bouquet en supprimant les pommes en trop.

Identification et description
IRIIS Phytoprotection – Hoplocampe du pommier Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Action
En mai, les adultes émergent du sol et viennent pondre leurs œufs à la base des fleurs. Les larves éclosent puis elles creusent un tunnel jusqu’au cœur de la pomme. Elles passent l’hiver dans un cocon, enfoncées dans le sol. On reconnaît les fruits atteints par cet insecte aux cicatrices en forme de ruban qu’ils portent. Il y a souvent une matière brune, humide et malodorante à l’entrée des tunnels creusés par les larves.



Maladies

Deux maladies du pommier sont à surveiller attentivement. La brûlure bactérienne est la plus grave. Elle peut détruire un arbre en une seule saison. La tavelure, moins virulente, est par contre plus répandue. Vous trouvez de l'information pour les identifier, connaître leur action et les moyens de lutte recommandés. 

Identification et description
IRIIS Phytoprotection – Brûlure bactérienne du pommier Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Action
Aussi appelée feu bactérien, cette maladie est causée par une bactérie. Elle touche 130 espèces de végétaux, dont les pommiers, les poiriers, les pruniers et les sorbiers. La bactérie pénètre dans l’arbre par les fleurs et les nouvelles pousses.

La maladie progresse vers le rameau qui flétrit, brunit et se courbe comme la crosse d’une canne. Dans certains cas, elle peut atteindre le tronc en une seule saison de croissance. Enfin, des chancres se forment dans les zones infectées. C’est dans ces chancres que la bactérie hiverne. Au printemps, elle redevient active. Elle peut se propager localement par les outils de taille et sur de grandes distances par l’entremise des insectes pollinisateurs.

Moyen de lutte

  • Par temps sec, coupez la branche atteinte à 30 cm au moins sous la zone colorée.
  • Désinfectez vos outils après chaque coupe avec de l'alcool à friction.
  • Brûlez les branches coupées et les débris infectés ou jetez-les dans un sac de plastique bien fermé.
  • Si le tronc est touché, vous devez couper l’arbre et le brûler.

Pour vous aider à reconnaître les symptômes et à enrayer la maladie, consultez le dépliant Brûlure bactérienne des pommiers Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. et visionnez la vidéo La brûlure bactérienne des pommiers Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Consultez aussi la page Lutte intégrée contre le feu bactérien de la pomme et de la poire au Canada Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Identification et description
IRIIS Phytoprotection – Tavelure Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Action
Ce champignon s’attaque aux feuilles et aux fruits des pommiers et des pommetiers. Il hiverne sur les feuilles et les fruits qui sont restés au sol. Les spores sont produites tôt au printemps et transportées par le vent sur les nouvelles feuilles des arbres. L’infection a lieu par temps frais, humide et pluvieux.

On voit par la suite des taches brunes se dessiner sur les feuilles qui vont tomber prématurément. Les pomiculteurs ne peuvent pas vendre les fruits tavelés, ce qui entraîne une perte de revenus importante.

Moyen de lutte
Ramassez les fruits et les feuilles tombés au sol et détruisez-les.

Consultez la fiche d'information La tavelure du pommier : mieux comprendre pour mieux intervenir Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Dernière mise à jour : 23 février 2023

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