Description

La tique d'hiver (Dermacentor albipictus) est un acarien qui s’attaque principalement aux orignaux. Elle se distingue des autres tiques par sa taille imposante (jusqu'à 15 mm chez la femelle adulte gorgée de sang). Le parasitisme par la tique d'hiver chez l'orignal est un phénomène naturel qui se produit dans plusieurs régions du Québec. Mais depuis quelques années, des cas d'infestation sont rapportés de manière plus fréquente, notamment dans les régions situées au sud du fleuve Saint-Laurent.

Animaux sauvages à risque

La tique d'hiver se nourrit du sang des ongulés, particulièrement des cervidés. Elle s’attaque surtout à l’orignal et, dans une moindre mesure, au wapiti. Cette tique peut se trouver sur le cerf de Virginie, mais elle ne pose habituellement aucun problème significatif chez cette espèce. Les conséquences de la tique d'hiver sur les caribous en milieu naturel demeurent, pour leur part, peu connues.

Il est possible d'observer des tiques d'hiver sur d'autres espèces animales (domestiques ou sauvages), mais ces parasites causent peu de dommages chez ces autres espèces.

Signes de la présence du parasite

La tique d'hiver peut se trouver par dizaines de milliers sur un seul orignal. Elle provoque plusieurs problèmes, tels que :

  • la perte de poils et la formation de plaies;
  • la perte de sang;
  • la perte de poids et la détérioration de la condition physique;
  • le comportement anormal (confusion ou présence en dehors de son habitat naturel).

Cycle de vie et persistance dans l’environnement

À l'automne, les tiques grimpent sur la végétation, et elles sont à peine visibles à l'œil nu. Perchées en grappes à une hauteur d'environ 1,25 m, elles s'agrippent aux animaux passant à proximité. Dans le pelage des bêtes, elles se nourrissent du sang de leur hôte et poursuivent graduellement leur développement, en nymphes, puis en adultes. Après l'accouplement à la fin de l'hiver, les femelles gorgées de sang se laissent tomber au sol pour aller y pondre leurs œufs et mourir. Les œufs éclosent durant l'été, et le cycle recommence. Les tiques ne demeurent pas sur les orignaux durant l'été.

Les densités d’orignaux et les conditions climatiques sont deux facteurs qui permettent à la tique de se multiplier. Les fortes densités d’orignaux augmenteraient les probabilités que des larves de tiques trouvent un hôte sur lequel passer l’hiver. Il est normal, dans les secteurs où les densités d’orignaux sont élevées, que plusieurs bêtes touchées soient observées.

Les conditions climatiques jouent un rôle important dans l’évolution des populations de tiques. Des printemps hâtifs ou sans neige favorisent la survie des femelles qui vont pondre au sol. Les températures estivales chaudes permettent à un plus grand nombre d’œufs de tiques d’atteindre le stade larvaire. À l’automne, des températures clémentes prolongent la période durant laquelle les tiques peuvent s’agripper à leurs hôtes avant d’être paralysées par le froid ou ensevelies sous la neige.

Traitement

Il existe des traitements antiparasitaires pour contrôler les tiques sur les animaux domestiques (p. ex. le bétail) ou sur des animaux sauvages en captivité. Ceux-ci ne sont pas envisageables pour des orignaux en milieu naturel. La sécurité et l’efficacité de produits antiparasitaires pour les orignaux sont inconnues. Aucun produit n’est homologué par Santé Canada pour cette espèce. La vente de produits antiparasitaires destinés à contrôler la tique d’hiver chez l’orignal est illégale.

Protection et prévention

Risques pour la santé des animaux sauvages

Au Québec, les cas d'orignaux infestés par la tique d'hiver sont rapportés en plus grand nombre depuis quelques années. Il est trop tôt pour déterminer si l'abondance de tiques observée se maintiendra année après année ni si, à plus long terme, ce parasite aura un effet significatif sur la population de l'orignal. Pour le moment, les résultats des inventaires aériens d'orignaux et les données de la récolte par la chasse ne révèlent aucune répercussion.

Risques pour la santé humaine

La tique d'hiver n'est pas reconnue comme étant un vecteur de maladies infectieuses pour l'humain. Même si cette tique peut s'accrocher par mégarde aux humains, sa piqûre ne pose pas de problèmes particuliers pour la santé. D’autres espèces de tiques au Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. peuvent transmettre certaines maladies, comme la maladie de Lyme. Renseignez-vous sur les mesures de prévention pour se protéger afin d’éviter les piqûres de tiques.

De plus, la viande provenant d'orignaux infestés par la tique d'hiver peut être consommée sans danger. La tique ne transmet aucune maladie à l'orignal lorsqu'elle se nourrit de son sang. À l’automne, au moment de la chasse, les tiques sont au début de leur développement et ne causent pas encore de signes de maladie chez les orignaux.

Recherche et surveillance

Depuis 2012, une collecte de données sur le dénombrement de tiques d'hiver sur un échantillon des orignaux abattus à la chasse à l'automne est effectuée chaque année. Plusieurs partenaires fauniques y participent. L’objectif est de suivre les fluctuations annuelles de l’infestation par la tique et de mieux estimer la répartition géographique du parasite.

En 2019, le gouvernement du Québec et l’Université Laval ont mis sur pied une étude majeure sur l’influence de la tique d’hiver sur l’écologie des populations d’orignaux Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Ce projet a pour but de comprendre et de prédire la dynamique des interactions entre la tique d’hiver et les orignaux en fonction des prévisions de réchauffement du climat et des densités des populations d’orignaux.

Dernière mise à jour : 8 janvier 2024

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