La convention de subvention 2015-2018 conclue en août 2015 avec le CEIM prévoit l’évaluation des résultats de l’organisme (article 2.16). L’aide financière du Ministère a été consentie en vertu du volet 1 – Soutien aux organismes du Programme de soutien à la valorisation et au transfert (PSVT) pour appuyer l’organisme dans la réalisation de son projet d’offre de services d’incubation à des entreprises technologiques en démarrage au Québec.

Les résultats visés par le Ministère consistent :

  • à soutenir l’entrepreneuriat et le démarrage d’entreprises technologiques au Québec;
  • à favoriser l’accompagnement et l’aiguillage des nouveaux entrepreneurs
  • à contribuer à l’attraction d’investissements dans ces entreprises, essentiels pour améliorer leurs chances de succès.

L’évaluation a pour but de juger de l’atteinte des résultats visés par l’aide financière de 1,8 M$ accordée au CEIM du 1er avril 2015 au 31 mars 2018.

Principaux résultats et avis de l’évaluation

Dans l’ensemble, les résultats du CEIM sont jugés satisfaisants par rapport aux cibles du Ministère. L’évaluation confirme :

  • la pertinence du soutien à l’organisme;
  • son efficacité dans l’atteinte des résultats visés par le Ministère;
  • l’efficience de l’aide accordée;
  • la conformité de l’utilisation de cette aide.

Les principaux résultats constatés sont les suivants.

Pertinence du soutien à l’organisme

Avis de l’évaluation : Satisfaisant, car les résultats visés sont atteints.

  • Confirmation du besoin de continuer à soutenir de jeunes entreprises technologiques.
  • Absence de chevauchement problématique par rapport à d’autres organismes.
  • La mission du CEIM est cohérente avec les orientations du Ministère.
  • La valeur ajoutée et l’utilité du CEIM sont confirmées par la majorité des entreprises.

Efficacité du CEIM à atteindre les résultats visés par le Ministère

Résultats immédiats (extrants)

Avis de l’évaluation : Excellent, car tous les résultats visés sont dépassés.

  • En moyenne, 39 entreprises incubées annuellement. De 2015 à 2018, 48 entreprises admises en incubation, 38 entreprises diplômées et un taux de diplomation de 90 %.
  • Au total, 21 593 heures de services directs offerts aux clients.
  • Taux d’autofinancement de l’organisme de 51 %.

Résultats intermédiaires (effets)

Avis de l’évaluation : Excellent, car tous les résultats visés sont dépassés.

  • Sécurisation d’un financement d’amorçage par 84 % des 38 entreprises diplômées.
  • Effet probant : les entreprises diplômées ont réalisé 9 % de ventes de plus que des entreprises qui ne sont pas diplômées ni incubées.
  • Le taux de survie des entreprises diplômées est de 100 %.

Retombées socioéconomiques

Avis de l’évaluation : Excellent, car tous les résultats visés sont dépassés.

  • Au total, 296 emplois créés et création de richesse de 4 M$ au Québec.
  • Au moins quatre projets faisant la preuve de résultats probants.

Efficience de l’aide financière du Ministère

Avis de l’évaluation : Satisfaisant, car les résultats visés sont atteints.

  • Effet de levier de l’aide financière : 8,0.
  • Ratio de rendement de la dépense publique : 1,1.
  • Ratios de dépense par résultat : 6 k$ par emploi créé et 38 k$ par entreprise incubée.

Conformité de l’utilisation de l’aide financière

Conformité des opérations par rapport aux attentes du Ministère

Avis de l’évaluation : Excellent, car tous les résultats visés sont dépassés.

  • Utilisation conforme de l’aide financière par rapport aux conventions de subvention et aux bonnes pratiques de gestion et de gouvernance attendues par le Ministère.
  • Frais administratifs totalisant 4 % des dépenses totales.
  • Masse salariale de la haute direction représentant 10 % des dépenses de l’organisme.

Satisfaction des organisations qui ont participé aux projets

Avis de l’évaluation : Satisfaisant, car les résultats visés sont atteints.

  • Effets positifs selon 85 % des 26 entreprises incubées ou diplômées sondées.
  • Taux de satisfaction des entreprises incubées ou diplômées de 91 % (n =26).
  • Trois témoignages d’entreprises indiquant des effets bénéfiques.

Conclusion

Dans le cas où l’entente d’aide financière du Ministère serait renouvelée, l’évaluation suggère aux décideurs et aux gestionnaires du Ministère de porter attention aux éléments suivants

  • En lien avec la cible 2, il y aurait lieu d’inviter l’organisme à continuer ses efforts visant à assurer sa complémentarité par rapport à d’autres organismes de l’écosystème de la recherche et de l’innovation.
  • En lien avec la cible 3, il y aurait lieu d’inviter l’organisme à continuer à améliorer son action en vue de renforcer la perception de la valeur ajoutée de son programme d’incubation par les entreprises.
  • En lien avec la cible 22, il y aurait lieu d’inviter l’organisme à prendre acte de la rémunération moyenne du personnel de haute direction (124 k$ par personne) dans les incubateurs technologiques.

Commentaires de l’organisme évalué

Le Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal (CEIM) a eu l’occasion de transmettre ses commentaires, lesquels sont présentés ci-dessous.

Le CEIM accueille favorablement le présent rapport d’évaluation. Le CEIM est sensible aux différents éléments soulevés, car il juge important d’atteindre les résultats visés par l’aide financière du Ministère.

En ce qui concerne les recommandations :

  • Assurer sa complémentarité par rapport aux autres organismes

Le CEIM se préoccupe d’offrir des services à valeur ajoutée à sa clientèle en tenant compte de l’écosystème dans lequel il intervient. Il poursuivra ses efforts dans ce sens. Cependant, le Ministère pourrait l’aider de deux façons : la première, en s’assurant que les incubateurs et accélérateurs qu’il subventionne, de plus en plus nombreux, n’envahissent pas inutilement le champ de compétence du CEIM, en activité depuis 23 ans; la seconde, en donnant suite au plan d’action triennal du CEIM avec un meilleur appui financier.

Le CEIM pourra ainsi davantage différencier ses services et hausser sa valeur ajoutée. (Le CEIM recevait du Ministère, l’an dernier, une subvention inférieure de 25 % à celle d’il y a 12 ans (600 000 $ contre 800 000 $, sans tenir compte de l’inflation). Cette somme fait pâle figure par rapport à celles que reçoivent d’autres organismes subventionnés par le gouvernement du Québec.

  • Renforcer la perception de la valeur ajoutée de son programme d’incubation

Le CEIM aurait préféré que la perception de la valeur ajoutée de ses services soit reflétée de façon encore plus concluante dans certains résultats du sondage. Il fera des efforts particuliers, entre autres dans ses communications, pour donner suite à cette recommandation du gouvernement. Il retient néanmoins le taux de satisfaction global de 91 % des clients sondés, mais aussi un résultat unique et propre au modèle d’affaires du CEIM : au cours des trois exercices financiers faisant l’objet du rapport, les entreprises clientes du CEIM ont déboursé 5,9 M$ pour ses services de coaching et de consultation.

Les entrepreneurs du CEIM ne font donc pas affaire avec lui pour la gratuité de services de mentorat, ni pour l’accès à des bourses ou à des mentors-investisseurs, ni pour un quelconque programme d’incubation-accélération gratuit, mais parce qu’ils perçoivent, de toute évidence, une véritable valeur ajoutée à ses services, pour lesquels ils sont prêts à payer.

  • Prendre acte de la rémunération moyenne du personnel de haute direction (124 k$ par personne) dans les incubateurs technologiques

Le CEIM a toujours été très rigoureux dans son programme de rémunération, notamment pour ce qui est de la direction (un président et deux vice-présidents). Son statut d’organisme à but non lucratif (OBNL) partiellement subventionné l’exige. Il en sera toujours ainsi. L’an dernier, la moyenne salariale de la direction du CEIM était de 158 k$ bonis compris.

L’organisme ne commentera pas la comparaison avec les autres incubateurs technologiques soutenus par le Ministère, par courtoisie. Cependant, il y a une réalité à laquelle le CEIM n’échappe pas, soit celle du marché. En décembre 2015, lors de la révision de sa structure salariale, approuvée par son conseil de direction, le CEIM a utilisé, comme comparable, le salaire moyen versé aux conseillers principaux du Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI-CNRC) au Québec, soit environ 123 k$ (plus avantages sociaux). Ce point de comparaison était le plus approprié compte tenu de la nature des fonctions et des qualifications recherchées (les conseillers du PARI-CNRC transmettent annuellement une trentaine de dossiers d’entreprises au CEIM, pour consultation).

Les vice-présidents et le président assument des responsabilités considérablement supérieures à celles d’un conseiller principal. Il n’y a que trois personnes rémunérées à la direction, responsables de pas moins de quatre programmes de coaching et de consultation distincts en plus de 57 000 pi2 d’espace locatif. Leurs salaires reflètent cette réalité avec le souci d’une structure salariale globale équitable pour tous les employés. Il n’existe pas de régime de pension de l’employeur au CEIM.

Deux conseillers principaux ont pris leur retraite du CEIM au cours des trois dernières années, après plus de 15 ans de service. Le premier a été remplacé par un conseiller externe qui consacre 75 % de son temps au CEIM et qui facture ses services sur la base d’un tarif horaire. Le gouvernement canadien en défraie 50 % jusqu’à présent. C’était la seule solution pour pourvoir le poste, la structure salariale du CEIM ne permettant pas d’embaucher cet excellent consultant à titre d’employé. Deux autres candidats, moins qualifiés, avaient été pressentis. Le premier, il y a trois ans, issu du secteur privé, exigeait un minimum de 150 k$/an. Le second, à l’emploi d’un accélérateur privé bien connu à Montréal, exigeait 175 k$/an, plus bonis. Le deuxième poste de conseiller principal, au CEIM, reste à pourvoir. La tâche s’annonce ardue. Nous recrutons auprès du secteur privé, très compétitif.

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