QUÉBEC, le 1er déc. 2020 /CNW Telbec/ - Il existe une crise des médias d'information qui n'est pas seulement une question économique. C'est aussi, particulièrement au Québec, un enjeu démocratique et culturel. Depuis quelques années, la presse et les médias d'information du Québec et d'ailleurs vivent de grandes transformations. L'essor numérique, notamment, entraîne l'érosion des revenus publicitaires et d'abonnements sur lesquels reposaient les modèles d'affaires des entreprises de presse et des producteurs d'information.

C'est pourquoi la Commission de la culture et de l'éducation s'est saisie à l'unanimité d'un mandat d'initiative portant sur l'avenir des médias d'information le 21 mars 2019. L'objectif était de survoler 4 principaux sujets afin d'assurer le droit du public à l'information par :

  • Le financement des entreprises et des organismes dans l'atteinte de l'équité fiscale ;
  • L'assurance d'une présence régionale et d'une valorisation du rôle local de l'information ;
  • La viabilité des modèles d'affaires à l'ère du numérique ;
  • L'assurance de leur indépendance.

Des auditions publiques menées en août, septembre et octobre 2019 ont permis d'entendre des groupes, des experts et la population. Aujourd'hui, le rapport portant sur l'avenir des médias de l'information de la Commission de la culture et de l'éducation a été déposé à l'Assemblée nationale. Il contient 10 observations et 20 recommandations. Cependant, la porte-parole de l'opposition officielle en matière de Culture et de communications, Mme Isabelle Melançon, tient à signifier que malgré le contenu unanime dudit rapport, certaines de ses propositions n'ont pas été retenues.

D'une part, le crédit d'impôt remboursable d'au moins 25 % sur la masse salariale du personnel des salles de rédaction pour le contenu d'information est disponible pour les médias écrits seulement. Rien pour les médias électroniques, comme la radio ou la télévision. Selon la députée, le problème d'équité n'est pas réglé.

De plus, rien à court terme sur les GAFAM. Le gouvernement du Québec demeure à la remorque du gouvernement fédéral alors qu'il a le pouvoir d'agir immédiatement pour rétablir l'équité fiscale. C'est une occasion ratée de faire payer les milliardaires de la Californie. L'opposition officielle est déçue de constater que le gouvernement du Québec pourra simplement s'appuyer sur le gouvernement fédéral et qu'il n'aura pas de décision à prendre quand pourtant, il a tous les pouvoirs pour le faire.

Mme Melançon reconnait toutefois la grande portée de plusieurs recommandations, notamment, la possibilité de revoir les retombées fiscales des dépenses publicitaires des entreprises en fonction du type de placement dans les médias québécois. De plus, elle est heureuse de constater que 3 recommandations visent à contrer les « fakes news » et les théories du complot.

« Je suis fière du travail accompli par l'ensemble des partis. L'objectif était d'assurer au public le droit à l'information tout en s'assurant d'un meilleur financement des entreprises et organismes d'information, d'une meilleure présence régionale, d'une plus grande viabilité des modèles d'affaires à l'ère du numérique et de leur indépendance. Cependant, nous aurions pu aller plus loin et force est de constater qu'au terme de nos échanges, seulement le personnel des médias écrits pourra bénéficier d'un crédit d'impôt. De plus, j'aurais aimé que l'on constate davantage l'urgence d'agir sur les GAFAM afin d'offrir aux médias de chez nous une véritable équité autant entre eux et les GAFAM. C'est un rendez-vous manqué ».

Mme Isabelle Melançon, députée de Verdun et porte-parole de l'opposition officielle en matière de culture et de communications

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Dernière mise à jour : 9 mars 2021