Depuis 1995, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs effectue des pêches standardisées dans le fleuve Saint-Laurent pour suivre l’état de santé des poissons. Or, les outils utilisés ne convenaient pas aux habitats profonds.
Les habitats profonds du fleuve sont peu explorés en raison de leur accès difficile, des courants trop rapides et surtout de la voie maritime qui traverse la plupart de ces habitats.
Grâce à des partenariats scientifiques, le Ministère a pu monter à bord du navire de recherche Lampsilis, construit par l’Université du Québec à Trois-Rivières et équipé pour sonder les zones profondes. Ainsi, entre 2007 et 2019, six missions de pêche ont permis d’explorer les habitats profonds du Saint-Laurent, du lac Saint-François en amont de Montréal, en passant par Trois-Rivières et Québec, jusqu’à la hauteur de Rivière-du-Loup. Les données récoltées ont permis d’obtenir de l’information précieuse.
Qu’a-t-on appris?
Les habitats profonds ne sont pas un « désert faunique » contrairement aux idées préconçues.
L’esturgeon jaune domine les habitats profonds (plus de 60 % des espèces), suivi par le chevalier blanc (5,8 %), la barbue de rivière (5,5 %) et le chevalier rouge (5 %).
Les quelques fosses profondes naturelles et les milieux non exposés aux activités maritimes sont les plus riches.
Les fosses profondes servent à la fois d’aire de repos pour des poissons adultes de grandes tailles et d’habitat d’élevage pour les jeunes de plusieurs autres espèces aquatiques.