Il faut savoir que les milieux urbains regorgent de sources de nourriture et d’abris qui conviennent à plusieurs espèces d’animaux sauvages. Malgré la rareté des habitats naturels dans nos villes, certaines espèces ont su s’adapter et savent tirer profit de leur cohabitation avec l’humain. La preuve : les populations d’espèces comme les écureuils, mouffettes ou ratons laveurs se portent très bien en ville!
Les spécialistes s’entendent pour dire qu’il faut éviter de relocaliser les animaux, même si l’on croit qu’ils seraient mieux ailleurs et qu’ils ont l’air en bonne santé. En plus d’être souvent néfaste pour la survie de l’animal, chaque déplacement représente un risque d’introduction de nouvelles maladies, de nouveaux parasites ou même d’espèces exotiques envahissantes. La relocalisation peut avoir des conséquences importantes sur la santé publique, l’agriculture ou la conservation des espèces.
Dans certains cas, le déplacement d’animaux sauvages s’effectue sur de longues distances en camion, en train ou même en bateau. Appelé translocation en anglais, ce type de déplacement d’animaux représente aussi un risque d’introduction de maladies et de parasites sur un territoire.
Des solutions dissuasives pour mieux cohabiter avec les animaux jugés nuisibles
Lorsque vous tentez de relocaliser les animaux sauvages trouvés en milieu urbain loin de leur lieu de capture, bien souvent un autre animal prendra sa place. Le problème n’est donc pas réglé à la source. Vos tentatives de vous débarrasser de ces animaux sont un éternel recommencement.
Vous pouvez prendre plusieurs mesures simples pour éloigner les animaux jugés nuisibles ou encore faciliter la cohabitation avec eux. Ces animaux se retrouvent près des humains, car ils y trouvent ce dont ils ont besoin pour survivre et se reproduire, c’est-à-dire de la nourriture et un abri. Restreindre l’accès à ces ressources règle souvent la majorité des désagréments.
Déplacer les animaux, c’est interdit
Il est interdit de déplacer certains animaux, comme le raton laveur et la mouffette, sur une distance de plus de 75 km de leur lieu de découverte, ou de la rive sud à la rive nord du fleuve Saint‑Laurent. Cela s’applique aussi au déplacement d’un animal orphelin, blessé ou malade à un centre de réhabilitation. Ces mesures sont mises en place pour éviter la propagation de maladies et de parasites dans des secteurs qui n’en ont pas.
Attention aux passagers clandestins!
La translocation consiste à déplacer, volontairement ou non, un animal sauvage sur de plus longues distances que les déplacements naturels d’un animal. Ce phénomène représente une menace bien réelle et en voici deux exemples concrets.
En décembre 2021, un raton laveur a été trouvé en Estrie dans un camion‑remorque ayant quitté l’État de la Caroline du Nord quelques jours plus tôt. Il aurait pu être une source de réintroduction de la rage du raton laveur au Québec. Heureusement, le raton laveur a été signalé et a pu être récupéré. Il n’était pas porteur de la rage, une maladie contagieuse et mortelle pour tous les mammifères, y compris l’humain.
Un déplacement de raton laveur infecté est d’ailleurs à l’origine de l’introduction de la rage du raton laveur à Hamilton, en Ontario, en 2015. Depuis, près de 500 cas de rage ont été détectés principalement chez les animaux sauvages, avec quelques cas chez des animaux domestiques.
Vous travaillez dans le domaine du transport ou de la réception de marchandises dans d’autres provinces ou pays? Soyez vigilant. Si vous observez un animal sauvage qui semble avoir été déplacé avec votre cargaison, peu importe où vous vous trouvez au Québec, signalez ce « passager clandestin » sans tarder au 1 877 346‑6763.
Consignes pour votre santé et votre sécurité
N’intervenez jamais auprès d’un animal sauvage, même s’il a l’air inoffensif, car celui-ci pourrait vous mordre et vous blesser. Informez les enfants de l’importance de respecter cette consigne.
Ne touchez jamais un animal directement à mains nues.
En cas de morsure, de griffure ou de contact avec la salive d’un animal sauvage ou inconnu, nettoyez immédiatement l’endroit du contact avec de l’eau et du savon. Contactez Info Santé 811 pour évaluer les risques de transmission de la rage ou d’autres maladies.
Si votre animal domestique entre en contact avec un animal sauvage, vérifiez auprès d’un médecin vétérinaire les risques de transmission de parasites ou de maladies comme la rage.