Des moutons dans un champ.
Les animaux au pâturage favorisent le développement d’une agriculture durable. © Éric Labonté, MAPAQ.

Prairies et pâturages embellissent les paysages. Voir des animaux brouter dans les champs est si charmant… Mais saviez-vous que les prairies et les pâturages sont les alliés de l’environnement et de la lutte aux changements climatiques?

Plantes fourragères

Les herbes qui poussent dans les pâturages et dans les prairies se nomment « plantes fourragères ». Il s’agit, en gros, des mêmes plantes qui composent votre gazon.

Les plantes fourragères comprennent deux grandes familles : les légumineuses et les graminées. Les légumineuses comprennent entre autres la luzerne et les trèfles. La famille des graminées inclut notamment le mil, le brome et la fétuque. Le plus souvent, ces deux familles de plantes sont cultivées ensemble et se complètent : alors que les légumineuses fixent l’azote de l’atmosphère dans le sol, les graminées utilisent une partie de cet azote pour se nourrir. En s’échangeant ainsi l’azote, un élément nutritif essentiel, les plantes fourragères ont besoin de très peu d’engrais minéraux.

Les plantes fourragères sont essentielles dans l’alimentation des ruminants comme les moutons, les bovins et les chèvres. Certains éleveurs entretiennent des pâturages pour que leurs animaux broutent les plantes fourragères aux champs. Dans les prairies, les agriculteurs les récoltent et les conservent sous forme de foin ou d’ensilage, utilisés plus tard pour nourrir les bêtes.

Bienfaits multiples

Les plantes fourragères s’adaptent à une grande variété de sols et de topographie. Elles peuvent pousser sur des terres où d’autres cultures se développent moins bien ou seraient impossibles à récolter. On valorise ainsi des terres moins fertiles ou moins accessibles en les utilisant pour nourrir les animaux.

Les plantes fourragères survivent à l’hiver. Elles restent en place parfois jusqu’à dix ans, et produisent des récoltes année après année. Le sol de ces champs n’est donc pas labouré : on ne perturbe pas l’habitat des vers de terre et d’autres organismes vivants.

Les racines des plantes fourragères se déploient partout dans le sol : elles favorisent la présence de micro-organismes bénéfiques et permettent à l’eau de s’infiltrer. Ensemble, les racines et les micro-organismes améliorent la structure et la santé des sols.

Comme les plantes fourragères couvrent le sol toute l’année, elles réduisent aussi l’érosion causée par les vents ou par le ruissellement des eaux de pluie. Elles retiennent également la neige au sol durant l’hiver et diminuent les risques d’inondation si la neige fond trop vite au printemps. On évite ainsi que les éléments nutritifs soient entraînés par l’eau de la fonte des neiges.

Biodiversité

Les prairies et les pâturages sont les cultures qui présentent la plus grande diversité de plantes herbacées. Comme on y applique très peu de pesticides, la faune et la flore sont préservées. Les apiculteurs le disent : leurs abeilles ont besoin des grands champs de plantes fourragères pour se nourrir du nectar des fleurs et pour produire du miel.

Changements climatiques

Saviez-vous que les plantes fourragères sont un moyen pour lutter contre les changements climatiques? Leurs racines captent une grande quantité du gaz carbonique présent dans l’air et l’accumulent dans leurs racines. Elles contribuent à diminuer la concentration de ce gaz, un des responsables des changements climatiques. De plus, un sol recouvert de plantes fourragères résiste mieux à la sécheresse.

Alliance intelligente

L’élevage d’animaux comme les moutons, les chèvres ou les vaches reproduit en quelque sorte un écosystème naturel : les animaux d’élevage consomment les plantes tout en laissant leurs déjections au sol, ce qui fertilise à la fois le sol et les plantes fourragères. Au bout du compte, cette alliance bénéfique nous nourrit en nous fournissant des aliments comme les produits laitiers et la viande.

L’alliance entre les plantes fourragères et les animaux favorise le développement d’une agriculture durable, avec des répercussions limitées sur l’environnement, en plus de nous offrir les paysages bucoliques que nous connaissons tous.

Les agronomes du Comité sur les pratiques responsables en productions animales

Apprenez-en plus sur d’autres pratiques responsables utilisées par les éleveurs québécois en consultant la page Pratiques responsables en productions animales et en lisant les nouvelles liées proposées plus bas.

Dernière mise à jour : 3 mars 2022