Le moratoire sur la pêche sportive et commerciale à la perchaude a été reconduit le 4 mai 2022, et ce, pour cinq ans. Cette pêche demeure donc interdite dans le lac Saint-Pierre et dans le secteur du fleuve Saint-Laurent compris entre le pont Laviolette et Saint-Pierre-les-Becquets.

Perchaude qui repose dans des mains.
Source : MFFP

Cette décision a été prise pour protéger les perchaudes adultes, dont l’abondance demeure faible malgré l’interdiction de pêche. Les jeunes perchaudes ne sont pas assez nombreuses pour compenser les mortalités naturelles et permettre une augmentation de l’abondance des reproducteurs.

Le moratoire a été instauré au lac Saint-Pierre en 2012 et étendu, en 2013, au secteur immédiatement en aval, entre le pont Laviolette et Saint-Pierre-les-Becquets. Sa levée, en 2022, n’était pas possible, car elle aurait eu pour effet d’augmenter la mortalité des perchaudes en âge de se reproduire, dont l’abondance est préoccupante.

Une pêche durable sera à nouveau possible dans ces secteurs seulement lorsque la production de jeunes perchaudes sera suffisante pour compenser la récolte de spécimens par la pêche.

Mentionnons que plusieurs espèces de poissons intéressantes peuvent continuer d’être pêchées, de façon sportive et commerciale, dans ces secteurs.

Des mesures pour améliorer la santé de l’écosystème du lac Saint-Pierre

Le déclin de la population de perchaudes est un symptôme de la détérioration de l’écosystème du lac Saint-Pierre. La mauvaise qualité de son eau et la perte de qualité de ses habitats ont des répercussions sur la vie aquatique.

Pour restaurer ses habitats fauniques et améliorer la qualité de l’eau du lac Saint-Pierre, le gouvernement du Québec s’est doté de la Stratégie d’intervention pour l’avenir du lac Saint-Pierre Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Depuis 2017, plus de 16 M $ y ont été investis. Grâce à l’implication de la Fondation de la faune Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre., des organismes de conservation et du milieu agricole, vingt projets de restauration ou de protection d’habitats ont été réalisés ou sont en cours. À terme, c’est plus de 685 hectares qui seront restaurés dans la plaine inondable du lac.

Une stratégie d’agriculture durable et respectueuse de l’écosystème du lac Saint‐Pierre est également en cours d’élaboration. Cette stratégie sera inspirée des travaux de recherche universitaire du Pôle d’expertise multidisciplinaire en gestion durable du littoral du lac Saint-Pierre Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Depuis 2019, ce pôle a pour mandat de tester d’autres types de culture dans la plaine inondable et de mesurer leurs bénéfices pour l’écosystème. L’application d’une réglementation transitoire est la première étape vers une amélioration des pratiques agricoles dans la plaine inondable. À partir de 2022, des cultures ayant pour but de couvrir le sol à l’automne et de créer des bandes végétales le long des fossés et des cours d’eau devront progressivement être implantées par les agriculteurs pour réduire l’impact sur l’écosystème. Il s’agit de premiers pas positifs vers l’amélioration de l’état de santé du lac Saint-Pierre. 

Il reste néanmoins beaucoup de travail à accomplir. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) verront à accélérer la mise en œuvre des diverses mesures essentielles à la restauration de l’écosystème.

Parallèlement à tout cela, le MFFP poursuivra ses interventions liées à son champ de compétences et examinera toute autre intervention potentielle. Il poursuivra notamment ses mesures de gestion du cormoran à aigrettes au lac Saint-Pierre, en maintenant son contrôle des cormorans nicheurs mis en place depuis 2012 et qui a réduit de 90 % la présence de ces oiseaux entre mai et juillet. De plus, depuis l’été 2021, le Ministère collabore à un projet de réduction de la disponibilité d’habitats pour ces oiseaux, prédateurs de poissons, au lac Saint-Pierre en période de migration. Il s’agit d’installations en filets qui ont fait leurs preuves pour empêcher les cormorans de nicher et de se reposer sur les îlots artificiels de pierre nécessaires à la gestion des glaces.

Consultez ici Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. les avis scientifiques et les autres documents en lien avec le moratoire.

Dernière mise à jour : 5 mai 2022