À propos du test Pap

Le test de Papanicolaou, aussi appelé test Pap ou cytologie cervicale, est un test de dépistage du cancer du col de l’utérus. Il permet de détecter la présence de cellules anormales qui pourraient évoluer vers des lésions précancéreuses, et par la suite vers un cancer du col de l’utérus. Il s’agit du test de dépistage pratiqué couramment au Québec depuis longtemps. Le fait de passer un test Pap est un choix personnel. Il est important de s’informer sur les avantages, inconvénients et limites de ce dépistage afin d’avoir toutes les informations en main pour prendre une décision éclairée (voir plus bas une liste des avantages, des inconvénients et des limites).

Fréquence de dépistage et personnes admissibles

Dans les régions où il est offert, le dépistage par test Pap est recommandé tous les deux à trois ans pour les personnes admissibles, soit des personnes asymptomatiques qui répondent aux critères suivants :

  • avoir entre 21 et 65 ans;
  • avoir un col de l’utérus, peu importe l’identité de genre;
  • avoir déjà été active sexuellement (incluant tout contact génital avec ou sans pénétration);
  • ne pas présenter de symptômes parfois associés au cancer du col de l’utérus (voir ci-dessous);
  • être assurée par le régime public d’assurance maladie du Québec.

Le professionnel ou la professionnelle de la santé propose aux personnes de plus de 65 ans de poursuivre ou de cesser le dépistage selon leur situation particulière et les résultats de leurs derniers tests de dépistage. Les autres personnes non admissibles sont invitées à se renseigner sur les mesures de prévention contre la transmission du VPH et des autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).

Les personnes qui présentent des symptômes parfois associés au cancer du col de l’utérus (par exemple saignements vaginaux, particulièrement après une relation sexuelle ou pertes vaginales anormales) ne font pas partie de la population cible de ce programme de dépistage. Elles doivent contacter un ou une médecin et faire l’objet d’un suivi médical adapté à leur situation.

Déroulement de l’examen de dépistage

Le dépistage doit être fait par un professionnel ou une professionnelle de la santé lors d’un examen gynécologique. Il ne prend que quelques minutes. Le professionnel ou la professionnelle de la santé insère d’abord un spéculum dans le vagin pour en garder les bords écartés. Cela permet de mieux voir et d’atteindre le col de l’utérus situé au fond du vagin. À l’aide d’une petite brosse, il ou elle frotte légèrement la surface du col de l’utérus pour prendre des cellules. Le prélèvement est ensuite envoyé au laboratoire pour être analysé. Lorsqu’il ou elle reçoit les résultats, le professionnel ou la professionnelle de la santé fait le suivi approprié (voir section Résultats du dépistage).

Avantages, inconvénients et limites du dépistage

Il est important de s’informer sur les avantages, les inconvénients et les limites du dépistage afin d’avoir toutes les informations en main pour prendre une décision. Faire un dépistage est un choix personnel. Chaque personne peut décider de façon éclairée, selon ses valeurs et ses préférences, si elle désire se faire dépister ou non. Il est donc normal que certaines personnes acceptent et que d’autres refusent ou attendent avant de se faire dépister. Voici quelques pistes de réflexion pour vous aider à prendre une décision. Au besoin, vous pouvez en discuter avec un professionnel ou une professionnelle de la santé.

Avantages

Le dépistage par test Pap tous les deux à trois ans, chez les personnes de 21 à 65 ans, peut :

  • réduire le risque de développer un cancer du col de l'utérus;
  • réduire le risque de mourir d’un cancer du col de l’utérus puisqu’il permet de détecter les cellules anormales ou des cancers à un stade peu avancé. Il est alors possible de retirer la partie du col de l’utérus qui est atteinte.
    • Sur 1 000 personnes qui ne participent pas au dépistage, 10 pourraient mourir du cancer du col de l’utérus.
    • Sur 1 000 personnes qui participent au dépistage, 2 pourraient mourir de ce cancer.

      Il y aurait donc 8 décès liés au cancer du col de l’utérus de moins chez les 1 000 personnes qui participent au dépistage.

Inconvénients

Le dépistage par test Pap tous les deux à trois ans, chez les personnes de 21 à 65 ans, peut cependant apporter certains inconvénients :

  • des périodes d’attente et de l’inquiétude, comme lorsque des examens complémentaires sont nécessaires pour confirmer le résultat du dépistage, tels que la colposcopie. La plupart du temps, toutefois, les résultats de la colposcopie sont normaux;
  • de l’inconfort (p. ex. : insertion du spéculum) ou des saignements légers lors du dépistage, et parfois de la douleur causée par certains examens complémentaires (p. ex. : colposcopie);
  • des possibilités de surdiagnostic. Le surdiagnostic est le fait de découvrir un cancer qui n’aurait jamais été détecté sans le dépistage, et qui n’aurait jamais eu d’effets sur la santé ou de conséquences sur la vie, par exemple, un cancer qui se développe très lentement ou un cancer inoffensif. Comme il est encore impossible de différencier les cancers inoffensifs des cancers mortels, ils sont tous traités. Ainsi, une personne qui participe au dépistage pourrait :
    • devoir vivre avec un diagnostic de cancer,
    • avoir des rendez-vous médicaux fréquents pour vérifier que le cancer ne réapparaît pas,
    • vivre de l’anxiété à propos de ce cancer;
  • des possibilités de surtraitement. Une personne qui participe au dépistage pourrait :
    • recevoir des traitements qui n’auraient pas été nécessaires,
    • subir les effets secondaires des examens complémentaires et des traitements;

    En effet, la colposcopie peut révéler la présence de cellules anormales. Ces cellules peuvent se transformer en cancer, mais pas nécessairement. Comme il est impossible de le savoir à l’avance, la partie du col de l’utérus qui contient ces cellules anormales doit être enlevée, par précaution. Certaines personnes peuvent ainsi se faire enlever une partie du col de l’utérus « pour rien ». Cette situation touche plus souvent les personnes plus jeunes. L’enlèvement d’une partie du col de l’utérus peut faire augmenter le risque d’accoucher trop tôt lors des grossesses suivantes. Par exemple, une personne ayant subi cette intervention pourrait accoucher avant la 34e semaine alors que la durée d’une grossesse à terme est comprise entre 37 et 42 semaines. Parmi 100 personnes ayant subi cette intervention, l’une d’entre elles risque d’accoucher trop tôt.

Nombre de personnes qui doivent passer une colposcopie à la suite du dépistage
Âge lors du dépistageNombre de personnes qui passent une colposcopie (sur 1 000 personnes dépistées)

20 à 29 ans

60

30 à 39 ans

26

40 à 49 ans

17

50 à 59 ans

10

60 ans et plus

6

Nombre de personnes qui doivent se faire retirer une partie du col après la colposcopie
Âge lors du dépistageNombre de personnes qui doivent se faire retirer une partie du col à cause de la présence de cellules anormalesNombre de personnes qui se sont fait retirer une partie du col même si les cellules anormales ne se seraient jamais transformées en cancer

20 à 29 ans

13 (sur 60 ayant passé une colposcopie)

9 (sur 13 qui se sont fait retirer une partie du col)

30 à 39 ans

7 (sur 26 ayant passé une colposcopie)

5 (sur 7 qui se sont fait retirer une partie du col)

40 à 49 ans

4 (sur 17 ayant passé une colposcopie)

3 (sur 4 qui se sont fait retirer une partie du col)

50 à 59 ans

2 (sur 10 ayant passé une colposcopie)

1 (sur 2 qui se sont fait retirer une partie du col)

60 ans
et plus

1 (sur 6 ayant passé une colposcopie)

Moins de 1

Limites du dépistage

La participation au dépistage du cancer du col de l’utérus ne garantit pas que :

  • tous les cancers du col de l’utérus seront détectés;
  • toutes les personnes qui auront ce cancer y survivront.

Parmi les personnes qui reçoivent un résultat normal de dépistage ou lors des examens complémentaires, certaines développeront tout de même un cancer. Cette situation peut se produire si :

  • le cancer était invisible ou n’a pas été détecté;
  • le cancer n’était pas encore développé au moment du dépistage.

Il est impossible, lorsqu’on participe à un dépistage, de savoir à l’avance exactement qui aura des bénéfices ou des inconvénients.

Passer un test Pap

Pour passer un test Pap, consultez un professionnel ou une professionnelle de la santé. Les groupes de médecine de famille (GMF), certains centres locaux de services communautaires (CLSC) ou cliniques offrent ce service. Communiquez avec ces ressources pour vérifier si vous pouvez y passer un test Pap. Leurs coordonnées se trouvent dans la section Trouver une ressource.

L’autoprélèvement pour un test Pap n’est pas disponible au Québec.

Résultats du dépistage

Deux principaux résultats sont possibles :

  • Résultat négatif : le dépistage n’a pas détecté d’anomalie nécessitant un suivi particulier. Si vous êtes toujours admissible, il est recommandé de refaire un test Pap dans deux à trois ans (ou un test VPH dans trois ans lorsque ce test devient disponible dans votre région; voir l’onglet sur la disponibilité des tests selon les régions).
  • Résultat positif : le dépistage a détecté une anomalie (cellules anormales ou lésion précancéreuse). Cela ne veut pas dire que vous avez un cancer du col de l’utérus. Ce résultat signifie qu’un suivi ou des examens complémentaires doivent être faits pour préciser le résultat. Le choix des examens complémentaires et du suivi peut varier selon chaque personne.

Les résultats sont disponibles auprès du professionnel ou de la professionnelle de la santé qui a fait le test, dans certains cas dans votre Carnet santé Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. après un délai d’au moins un mois ou dans votre dossier médical dans l’établissement où le test a été fait.

Examens complémentaires

Selon les résultats obtenus au test Pap, le professionnel ou la professionnelle de la santé peut avoir besoin de plus d’information pour préciser le résultat du dépistage. Des examens complémentaires peuvent être demandés, tels que :

  • un test VPH : il permet de confirmer la présence de virus du papillome humain à haut risque de favoriser le développement de cancer sur le col de l’utérus. Ce test permet également à un professionnel ou une professionnelle de la santé de déterminer si une colposcopie est nécessaire;
  • une colposcopie : elle consiste à observer le col de l’utérus pour y repérer des lésions. Elle dure en moyenne 10 minutes. Le ou la médecin se sert d’un spéculum et d’un colposcope pour obtenir une image agrandie du col de l’utérus, comme avec une loupe. Il ou elle applique sur le col de l’utérus une solution qui lui permettra de repérer plus facilement une ou des lésions avec le colposcope;
  • une biopsie : lorsqu’une lésion est observée lors de la colposcopie, le ou la médecin devra procéder à une biopsie. Cette intervention consiste à prélever un petit échantillon (trois à cinq millimètres) de la surface de la lésion. Le prélèvement est ensuite analysé en laboratoire pour vérifier s’il contient des cellules précancéreuses ou cancéreuses.

Dernière mise à jour : 6 novembre 2023

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