Puce d’eau en hameçon

Illustration d’une puce d’eau en hameçon.
Une puce d’eau en hameçon. © Illustration de Louis L’Hérault

Nom français
Puce d’eau en hameçon

Nom anglais
Fishhook waterflea

Nom scientifique
Cercopagis pengoi

Grand groupe
Invertébrés

Sous-groupe
Mollusques et crustacés

Description

La puce d’eau en hameçon est un crustacé d’eau douce envahissant. Elle occupe la colonne d’eau et fait donc partie du zooplancton. Les individus peuvent s’accrocher et s’accumuler sur les équipements nautiques et de pêche. Ils peuvent ainsi se propager dans d’autres plans d’eau par manque de vigilance.

Identification

Taille

Le corps de la puce d’eau en hameçon mesure en moyenne 2 mm et atteint environ 1 cm avec la queue. Les mâles sont généralement plus petits que les femelles.

Coloration

Le corps de la puce d’eau en hameçon est de couleur gris-blanc, presque transparent.

Traits caractéristiques

La queue de la puce d’eau en hameçon représente environ 80 % de sa longueur totale. Elle forme un angle de 90° avec le reste de son corps. Elle est munie de 1 à 3 paires de petites épines et d’une boucle unique ressemblant à un hameçon à son extrémité.

Ce crustacé possède un seul œil noir proéminent. Les femelles possèdent une grosse poche incubatrice allongée et pointue dans leur dos. Cette poche leur permet de protéger leur couvée. Ces caractéristiques sont visibles surtout à l’aide d’un microscope.

Distinction

Il est possible de distinguer la puce d’eau en hameçon des autres espèces indigènes de cladocères, comme les daphnies, par la longueur de sa queue. Les cladocères indigènes ont une queue bien plus courte.

La puce d’eau en hameçon peut être confondue avec le cladocère épineux. Il est possible de les distinguer par la longueur de leur queue. Celle de la puce d’eau en hameçon représente 80 % de la longueur totale du corps tandis que celle du cladocère épineux en représente 60 %. De plus, la puce d’eau en hameçon possède un crochet en forme d’hameçon au bout de la queue. Il y a également des différences dans la poche incubatrice de chaque espèce : celle de la puce d’eau en hameçon est allongée et pointue et celle du cladocère épineux est en forme de ballon.

Espèce similaire

Cladocère épineux

Répartition

La puce d’eau en hameçon provient de la région ponto-caspienne, incluant les mers d’Aral, d’Azov et Caspienne. Au Canada, la puce d’eau en hameçon semble désormais établie en abondance dans les Grands Lacs. Elle est également présente aux ÉtatsUnis, notamment dans le lac Champlain qui est connecté à la rivière Richelieu au Québec.

L’espèce a été détectée dans les eaux québécoises, en 2019 dans les eaux du HautRichelieu et depuis 2022 dans le lac SaintFrançois.

Présence au Québec

La puce d’eau en hameçon a possiblement été introduite en Amérique du Nord par les eaux de ballast des navires en provenance d’Europe. La première mention officielle date de 1998, où elle a été détectée à différents endroits dans le lac Ontario, fixée à des lignes de pêche.

Origine

Exotique

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

La puce d’eau en hameçon est connue pour être présente au Québec depuis 2019. Elle est déjà établie et probablement en expansion dans les régions de Montréal et de la Montérégie, soit dans le lac SaintFrançois et la rivière Richelieu.

Comme il s’agit d’une espèce qui vit dans la colonne d’eau, elle peut facilement se disperser librement selon la direction des courants, mais aussi par les activités nautiques et de pêche (bateaux, chaloupes, canots, kayaks, motomarines, équipements de pêche, seaux d’appâts, plongeurs, etc.).

Suivi

Plusieurs protocoles sont utilisés pour assurer la détection et le suivi des espèces aquatiques envahissantes dans les lacs et rivières du Québec. Ces protocoles incluent la collecte d’ADN environnemental ou des pêches particulières selon le type d’espèce ciblée.

Signalement

La puce d’eau en hameçon est une espèce envahissante et sa présence dans un plan d’eau doit nous être signalée. Consultez la procédure pour savoir comment nous signaler la présence d’une espèce exotique envahissante animale.

Habitat

La puce d’eau en hameçon tolère une large gamme de salinités et de températures qui peuvent varier de 3 à 38 °C. Elle préfère généralement les zones pélagiques, loin des côtes.

Alimentation

La puce d’eau en hameçon est un prédateur. Elle se nourrit d’autres organismes du zooplancton plus petits qu’elle et de particules.

Reproduction

Selon les conditions du milieu, la puce d’eau en hameçon peut se reproduire de façon sexuée, c’est-à-dire qui fait intervenir la fécondation et des cellules reproductrices mâle et femelle. La reproduction peut aussi être de façon asexuée, c’est-à-dire que le matériel génétique de la progéniture est le même que celui de la mère, donc des clones.

Les femelles portent les œufs sur leur dos, dans une poche incubatrice qui ressemble à un ballon. Cette poche peut atteindre le double de son poids. Lorsque les conditions ne sont pas favorables à leur éclosion, les œufs peuvent passer l’hiver au fond des lacs et ils éclosent au printemps lorsque les conditions redeviennent favorables. Les œufs peuvent également survivre hors de l’eau ou même à l’ingestion par des prédateurs.

Prévention et contrôle de son introduction

Il n’existe aucun moyen de lutte efficace contre la puce d’eau en hameçon. Elle compte peu de prédateurs. Sa longue queue épineuse repousse plusieurs d’entre eux. La prévention est cruciale. Une fois l’espèce établie dans un plan d’eau, son éradication est impossible. Aucune mesure de contrôle n’existe.

Des spécimens de puce d’eau en hameçon peuvent se retrouver dans les embarcations ou sur les équipements nautiques. Vous pouvez contribuer à prévenir l’introduction et la dispersion de cette espèce nuisible en pratiquant les activités de pêche et de loisir de façon responsable. Vous devez adopter des méthodes de prévention lorsque vous changez de plan d’eau afin d’éviter leur propagation.

Conséquences de son introduction

La présence de la puce d’eau en hameçon peut provoquer des répercussions écologiques importantes et surtout irréversibles. Le mode de reproduction asexué permet aux puces d’eau en hameçon d’établir rapidement de nouvelles populations à partir d’un très petit nombre d’individus. Cette stratégie reproductrice permet à une seule femelle de peupler un lac entier.

De grandes populations de puces d’eau en hameçon peuvent consommer des quantités importantes de zooplancton et en modifier l’abondance et la composition. Ces changements vont nuire aux poissons et aux autres invertébrés qui s’en nourrissent. Des répercussions socioéconomiques, comme la diminution de l’attrait et de la qualité de l’offre de pêche, ainsi que des pertes de revenus pour les exploitants d’un lac envahi, s’ensuivent.

BENOIT, H.P., O.E. JOHANNSSON, D.M. WARNER, W.G. SPRULES et L.G. RUDSTAM (2002). « Assessing the impact of a recent predatory invader: The population dynamics, vertical distribution, and potential prey of Cercopagis pengoi in Lake Ontario. » Limnology and Oceanography, 47:626-635.

GOROKHOVA, E., S. HANSSON, H. HÖGLANDER, C.M. ANDERSEN (2005). « Stable isotopes show food web changes after invasion by the predatory cladoceran Cercopagis pengoi in a Baltic Sea bay. » Oecologia, 143:251-259.

Dernière mise à jour : 16 avril 2024

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