QUÉBEC, le 14 mai 2021 /CNW Telbec/ - Mercredi, à l'occasion d'un débat sur une motion présentée par le Parti libéral du Québec, visant à ce que l'Assemblée nationale reconnaisse la crise du logement au Québec et qu'elle s'engage à mettre en place des mesures urgentes, la députée de Saint-François, Geneviève Hébert, a surpris les parlementaires en banalisant les situations dramatiques que vivent de nombreuses personnes en matière d'habitation au Québec et dans sa circonscription. Admettant que le taux d'inoccupation de 1,3 % était bas à Sherbrooke, elle a tenté de faire une leçon d'éducation à la population sur le sujet. Elle a également dévoilé sa solution à la pénurie de logements. Sans jamais admettre la crise, elle invite les locataires qui vivent des problèmes à se présenter au Tribunal administratif du logement (TAL) pour se faire entendre.

La solution du Tribunal administratif du logement

S'improvisant pédagogue en matière de lois et règlements sur l'habitation au Québec, la députée s'est lancée dans de longues explications sur les droits des locataires au Québec. Elle a affirmé que l'éviction était très rare et que si c'était le cas, les locataires avaient des recours pour les accompagner, dont le TAL. Selon la députée de Saint-François, les évictions pour rénovations « ça existe dans le réel, mais ce n'est pas une tendance ».

Cette déclaration a créé la stupéfaction parmi les députés des oppositions présents au Salon bleu. « À Sherbrooke, les délais pour se faire entendre par le TAL sont passés de 4 mois l'an dernier à 10 mois cette année. À une cinquantaine de jours du 1er juillet, les locataires ayant reçu un avis d'éviction ne peuvent compter sur la décision du TAL pour s'assurer d'avoir un toit sur la tête. Geneviève Hébert a clairement fait la démonstration de sa méconnaissance de la réalité en matière d'habitation dans sa région », a pour sa part déclaré la porte-parole en matière d'habitation pour l'opposition officielle, Marie-Claude Nichols.

Le luxe d'avoir le choix

La députée de Saint-François a profité de son intervention en chambre pour y aller d'une autre affirmation déconcertante. En effet, elle a dit que devant une hausse du prix de leur loyer, les locataires sont libres de refuser la hausse, mais que plutôt que de le faire ils choisissent de quitter. « Il faut être vraiment déconnecté de la réalité que vivent les locataires pour soutenir cela. Ce sont des drames humains que vivent des familles, des parents monoparentaux, des personnes à mobilités réduites et des aînés. Contraints à payer une augmentation qui est au-dessus de leur budget, ils n'ont ni l'énergie ni le temps de plaider leur cause devant le TAL. Ils doivent trouver une solution pour se loger d'ici le 1er juillet ou ils sont contraints d'accepter de payer un logement au-dessus de leurs moyens », a ajouté Mme Nichols.

Les propositions surréalistes et déconnectées de la députée de Saint-François combinées au refus du gouvernement de reconnaître la crise inquiètent énormément l'opposition officielle libérale quant à la suite des choses en Estrie et ailleurs au Québec. « Chaque jour, j'ai des témoignages de gens qui vivent une réelle détresse. Les gens font la file sur le trottoir en espérant obtenir un logement. Malgré l'illégalité de la pratique, certains propriétaires exigent des dépôts, des conditions irréalistes ou font de la discrimination. Il faut que le gouvernement Legault reconnaisse la crise et propose des mesures urgentes pour aider les gens qui vivent avec la peur de se retrouver à la rue le 1er juillet prochain », a conclu Marie-Claude Nichols.

Cision Consulter le contenu original : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/May2021/14/c2779.html Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Dernière mise à jour : 14 mai 2021