Les huit cotitulaires français et québécois de la Chaire collective franco-québécoise sur les enjeux contemporains de la liberté d’expression (Chaire COLIBEX) ont lancé publiquement leurs travaux à la Bibliothèque Gaston-Miron le 31 mai 2023.

Le président de l'Université Sorbonne Nouvelle, Daniel Mouchard, la déléguée générale du Québec à Paris, Michèle Boisvert, le président-directeur général du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Antoine Petit, et le directeur des communications des Fonds de recherche du Québec (FRQ), Benoit Sévigny, ont lancé les travaux de la Chaire COLIBEX à la Bibliothèque Gaston-Miron le 31 mai 2023.

Les huit cotitulaires français et québécois de la Chaire ont ainsi présenté leurs axes de recherche à la cinquantaine de personnes présentes et issues du milieu de la recherche et des institutions publiques.

Une chaire voulue par les premiers ministres de la France et du Québec

La création de la Chaire collective franco-québécoise sur les enjeux contemporains de la liberté d’expression a été annoncée par communiqué de presse le 10 février 2022 par les premiers ministres français et québécois.

Ils ont donné le mandat aux FRQ et au CNRS-France de porter un regard scientifique interdisciplinaire sur les problématiques, enjeux et débats contemporains sous-tendant la liberté d’expression, par la production et la diffusion de connaissances ainsi que par la formation de différents publics. Les cotitulaires de la Chaire combineront les perspectives juridiques, politiques, sociologiques et culturelles nourries de l’histoire et des expériences du Québec et de la France, pour offrir une compréhension globale.

Le lancement de la Chaire au Québec s’est tenu le 20 avril dernier à l’Université de Montréal.

Pour en savoir plus sur la Chaire Colibex Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Une cotitulaire rappelle les axes de recherche de la Chaire

La professeure Mathilde Barraband, du Département de lettres et communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), cotitulaire côté québécois, rappelle les 4 axes de recherche de la Chaire.

« Le premier axe de la chaire, coordonné par Thomas Hochmann (Université Paris Nanterre, IUF) et Pierre Rainville (Université Laval), aborde la question de la régulation de la liberté d’expression en rapport avec les droits humains fondamentaux et la démocratie. Il se penchera notamment sur la définition des balises nécessaires à l’encadrement de l’expression et sur les motivations à laisser l’expression libre. Si le droit y occupera une place déterminante, l’éthique y tiendra aussi une part centrale. De fait, quand le droit refuse de bannir certains propos, l’éthique peut alors vouloir le suppléer. 

Le second axe, piloté par Hanane Karimi (Université de Strasbourg) et Solange Lefebvre (Université de Montréal), s’intitule Liberté d’expression, croyances et identités. Il repose sur un constat commun en France et au Québec : si, dans les textes fondateurs, liberté d’expression et liberté de conscience sont protégées d’un même souffle, dans les faits, ces deux libertés entrent souvent en conflit. C’est notamment à la balance entre ces droits que s’intéresseront les cotitulaires mais aussi à la façon dont les enjeux strictement religieux se doublent d’enjeux identitaires, liés au sexe, à l’âge, ou à l’ethnicité, qui rejouent l’opposition entre majorité et minorités.

Le troisième axe de la chaire, dirigé par Thibaud Boncourt (Université Lyon 3, IUF) et Maryse Potvin (Université du Québec à Montréal), s’intitule « Savoirs, science et liberté d’expression ». Il part du constat que la liberté d’expression est intimement liée aux conditions de production et de diffusion des savoirs. La démarche scientifique suppose la libre multiplication d’hypothèses, l’émergence de controverses et la cumulativité des connaissances. Il permettra de comparer les définitions française et québécoise de la liberté académique, entendue comme un droit spécifique aux enseignants-chercheurs, qui garantit leur liberté d’enseignement, de recherche et d’expression.

Le quatrième axe, coordonné par Anna Arzoumanov (Sorbonne Université) et Mathilde Barraband (Université du Québec à Trois-Rivières), portera sur la liberté de création. Alors que les artistes ont largement contribué à façonner la liberté d’expression en France comme au Québec, cet axe visera à dresser un état des lieux de la liberté de création aujourd’hui. Dans un contexte où la liberté de création fait l’objet d’interrogations inquiètes, les cotitulaires travailleront à répondre de manière nuancée à la question: qui est en mesure de censurer l’art aujourd’hui ? »

Bibliothèque Gaston-Miron, collection québécoise la plus importante à l’extérieur du Québec

Avec ses 21 000 ouvrages, la Bibliothèque Gaston-Miron constitue le plus important fonds documentaire québécois à l’étranger.

Depuis 2012, la Bibliothèque Gaston-Miron est en dépôt à l’Université Sorbonne Nouvelle, se rapprochant ainsi de la communauté universitaire et du milieu de la recherche.

Elle constitue l'un des trois pôles d'études québécoises à la Sorbonne Nouvelle avec le Centre d'études québécoises et la Chaire d'études du Québec contemporain.

En savoir plus sur la Bibliothèque Gaston-Miron – Études québécoises Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Dernière mise à jour : 10 juillet 2023