QUÉBEC et MONTRÉAL, le 24 oct. 2023 /CNW/ - L'intention de l'État québécois d'établir des règles particulières pour recouvrer les sommes dépensées, attribuables à la faute de fabricants, de grossistes de produits opioïdes ou de leurs consultants, repose sur des fondements solides.

Logo de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) (Groupe CNW/Institut national de santé publique du Québec)

Appelé à donner son avis sur le Projet de loi no 36 sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre., l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a salué les objectifs ainsi poursuivis par le gouvernement. « Cette démarche s'inscrit directement dans la mouvance encouragée par l'Organisation mondiale de la santé. Elle invite les autorités gouvernementales à interpeller les acteurs industriels et commerciaux quant à la réduction du fardeau sanitaire associé à l'usage de leurs produits et à prendre des mesures d'encadrement de leurs activités commerciales », déclare le président-directeur général de l'INSPQ, Pierre-Gerlier Forest.

Les données établissent que le taux de mortalité par opioïdes est inférieur à la moyenne canadienne au Québec. Il faut toutefois souligner que le nombre de décès attribuables à une intoxication aux opioïdes a triplé chez nous de 2000 à 2020. Dans les dernières années, il s'agit en moyenne de cinq décès et une quinzaine d'hospitalisations par semaine directement attribuables aux opioïdes.

Par surcroît, les résultats du Projet suprarégional d'analyse de drogues dans l'urine de personnes qui les consomment au Québec mettent en lumière l'impact des inégalités dans ce problème. Pilotée par l'INSPQ, en collaboration avec les directions régionales de santé publique, cette étude constate une surreprésentation des personnes sans domicile fixe parmi celles ayant fait une surdose involontaire d'opioïdes dans les six derniers mois. Elle montre aussi que les individus en situation d'itinérance se retrouvent considérablement sous-représentés parmi les personnes possédant une trousse de naloxone, ce qui les rend nécessairement plus vulnérables à un décès par surdose d'opioïdes.

L'Institut rappelle par ailleurs que la situation est probablement sous-estimée en raison de l'absence d'analyses d'autres conséquences potentielles que les décès, les admissions à l'urgence et les hospitalisations. Il appert donc qu'il faudra maintenir les travaux de surveillance et de vigie, de même que les interventions de santé publique, voire les accroître. Comme l'accès aux données constitue l'assise d'interventions bien ciblées, les travaux en cours pour raffiner et consolider les indicateurs s'inscrivent en complémentarité avec d'autres démarches et initiatives des différents partenaires afin de chiffrer le fardeau de cette épidémie.

« Les données présentées s'avèrent d'autant plus préoccupantes qu'elles ne constituent que la pointe de l'iceberg. En effet, nous savons que pour de multiples raisons, les utilisateurs de drogues évitent de se présenter dans un établissement de santé. De plus, les surdoses impliquant un mélange de substances, dont les opioïdes, provoquent des morts qui ne sont pas comptabilisées dans ces statistiques. L'Institut national de santé publique du Québec réitère donc son appui au projet de loi 36, notamment en matière de responsabilité corporative et de justice sociale. Cela répond à des considérations éthiques fondamentales à la santé publique », conclut Pierre-Gerlier Forest.

Pour en savoir plus :

L'impact sanitaire des méfaits liés à l'usage d'opioïdes au Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre., mémoire de l'Institut national de santé publique du Québec

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Dernière mise à jour : 24 octobre 2023