À la suite de la confirmation de résultats positifs au test de détection de la poliomyélite dans les eaux usées, les autorités de la Santé publique tiennent à rassurer la population.

D’emblée, précisons qu’aucun cas de poliomyélite n’a été déclaré au Québec depuis 1995 et que le risque de contracter la maladie demeure extrêmement faible.

Vigilance rehaussée

En juillet 2022, un cas de poliomyélite a été déclaré dans l’État de New York. En raison de la proximité géographique avec le Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux a recommandé, dès le mois d’août, de rehausser la vigilance au sujet de la poliomyélite, tant chez les enfants que chez les adultes.

Dans le cadre de cette surveillance, des tests ont été effectués sur des échantillons d’eaux usées de certains secteurs au Québec. Ces premiers tests n’ont pas révélé la présence du virus de la maladie. Toutefois, un nouveau test ayant une sensibilité plus élevée a été mis au point par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et les échantillons ont été analysés à nouveau.

À la suite de cette nouvelle analyse, l’ASPC a confirmé en décembre un résultat positif dans deux échantillons d’eaux usées qui avaient été prélevés à l’intérieur d’une semaine sur le même territoire, en août 2022, dans la région de Montréal. Ce résultat a été corroboré par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis.

Le virus détecté s’apparente à celui qui a été trouvé en juillet chez le cas de New York. Il s’agit d’un virus qui dérive de la souche utilisée dans le vaccin oral contre la poliomyélite dans certains pays. Ce vaccin n’est plus utilisé au Canada depuis 1996. Les personnes vaccinées avec ce produit peuvent excréter le virus dans leurs selles pendant plusieurs semaines.

Signification des résultats positifs

Il est également important de noter que, compte tenu du caractère ponctuel de cette trouvaille et de l’absence de cas clinique de poliomyélite sur le territoire, il n’y a aucune preuve de transmission ni de circulation dans la communauté échantillonnée.

Soulignons que les tests d’eaux usées sont une nouvelle méthode de vigie qui est toujours en développement. Il est impossible de déterminer présentement si la présence du virus dans nos eaux usées est un phénomène nouveau. Ainsi, davantage d’analyses seront nécessaires pour en interpréter les résultats.

Par ailleurs, les plus récents tests d’échantillons prélevés au cours du mois novembre, et qui ont été analysés avec la nouvelle technique, se sont avérés négatifs. D’autres échantillons prélevés à l’été et à l’automne 2022 seront analysés par l’ASPC afin de fournir davantage d’informations sur le phénomène observé.

Les autorités de la Santé publique suivent la situation de très près et collaborent avec l’ASPC et les différents partenaires de santé publique.

Faits saillants :

  • Selon les protocoles internationaux en vigueur, l’Agence de la santé publique du Canada a signalé l’incident à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
  • Grâce à la vaccination, la poliomyélite est éliminée du continent américain depuis plus de 25 ans et pratiquement disparue de la plupart des pays. Le dernier cas déclaré au Québec date de 1995 et était associé à une souche vaccinale.
  • Selon la dernière enquête Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) sur la couverture vaccinale des enfants québécois, la couverture vaccinale adéquate contre la poliomyélite selon l’âge des enfants au Québec, en 2019, se situait autour de 98 % à 15 mois, de 95 % à 24 mois et de 86 % à 7 ans.
  • La Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) invite les parents à faire vacciner leurs enfants s’ils ne sont pas déjà adéquatement vaccinés pour leur âge, mais n’a pas entrepris de campagne de vaccination contre la poliomyélite dans la population générale puisque le risque de contracter cette maladie au Québec demeure extrêmement faible.
  • Le vaccin contre la poliomyélite est un vaccin combiné, c’est-à-dire qu’il protège contre plusieurs maladies à la fois. Selon le calendrier de vaccination recommandé, les enfants le reçoivent à partir de l’âge de 2 mois.

Dernière mise à jour : 30 janvier 2023