Nous vous présentons ce mois-ci Mathieu Lippé, artiste, parolier, poète et musicien, que nous avons invité à effectuer une tournée en Italie dans le cadre du mois de la Francophonie. Mathieu Lippé a ainsi eu l'occasion de rencontrer des étudiants et le public francophone dans différentes villes italiennes, notamment à Turin, Florence, Naples et Rome.

Nous savons que c'était la première fois que vous veniez en Italie, comment l'avez-vous vécue?

Effectivement, c’était la première fois que je venais en Italie. Et je suis très déçu… Comment ai-je pu attendre aussi longtemps avant de venir découvrir un si merveilleux pays! J’ai adoré mon expérience. J’ai savouré l’architecture autant que les gelatos, j’ai savouré les rencontres joviales autant que le buffala, j’ai savouré les œuvres d’art partout dans les villes autant que les paysages inspirants. Finalement, je suis content d’avoir fait mon premier voyage en Italie tardivement, parce que maintenant, j’ai encore plein d’années devant moi pour revenir et découvrir davantage ce pays empli d’histoires et de vitalité! Et en plus, je dois continuer à apprendre l’italien maintenant.

Vous avez été sollicité pour animer des ateliers de création littéraire pendant le mois de la francophonie en Italie. Que représente la francophonie pour vous?

Pour moi c’est une grande chance d’offrir des ateliers et des conférences d’écritures créatives dans le cadre du mois de la francophonie. Pour moi, la francophonie est comme un grand pays virtuel, un pays du langage. À travers les mots il est possible de créer des liens. La parole est comme un pont qui permet d’atteindre une autre rive. Une autre oreille. Une autre réalité. Ça fait plaisir d’utiliser le pont de la francophonie pour rencontrer la poésie de l’autre. Car c’est en découvrant la poésie de l’autre que notre humanité grandit. Pour moi la francophonie c’est le pays à partir duquel je construis des ponts pour écouter le monde.

Comment avez-vous réalisé que vous feriez de l'utilisation des mots votre métier?

Très bonne question… Il y a plusieurs choses qui m’ont guidé vers le métier d’artiste de la parole. Parmi les choses qui m’ont conduit vers cette profession, en voici quelques-unes : mon désir de liberté, d’imaginaire et de création. Quand je crée, je me sens connecté avec la vie. J’ai l’impression que la vie elle-même se prolonge dans chacun de nos actes créateurs. Ainsi, même le plus infime de nos poèmes peut devenir un fleuve vivifiant. Même le plus infime de nos poèmes peut devenir grand comme la Santa Maria Novella de Florence. Et quand on réussit à toucher le grandiose à travers un geste simple, on rejoint la beauté du monde. Quand j’ai compris que célébrer la beauté du monde pouvait devenir un métier, je pense qu’à ce moment précis, j’ai choisi ce chemin.

Nous savons que vous êtes dans la phase de création de votre prochain album. Pensez-vous que ce voyage en Italie aura une influence sur ce processus créatif ou est-il trop tôt pour le dire?

C’est vrai, je suis dans la phase de création de mon prochain album. Ce voyage en Italie m’a hautement inspiré. Et ce qui est particulièrement synchronisé c’est que, avant même de venir en Italie, certaines des œuvres que j’ai entamées étaient déjà inspirées par les mouvements de la renaissance, du baroque, du romantisme. La thématique de la renaissance est déjà présente dans mes réflexions du moment. Donc, d’avoir pu marcher dans les rues qui ont vu naître ces grands mouvements étaient pour moi une grande source d’inspiration. Maintenant, je ne sais comment ce voyage se traduira dans mes prochaines créations, mais certainement qu’il aura laissé des parfums d’inspiration, un jardin de possibilités, des pétales de routes, un pollen de chanson, comment tout ça va fleurir, je l’ignore mais si tous les chemins mènent à l’arôme imaginons toutes les saveurs qui peuvent ressortir!

Dernière mise à jour : 12 avril 2023