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Portrait des personnes en situation d'itinérance

Au Québec, les personnes en situation d’itinérance se comptent par milliers. Ce sont des femmes et des hommes qui vivent dans des conditions extrêmes, par exemple sans toit ou dans des logements insalubres. Souvent mises à l’écart et méprisées, ces personnes ne sont pas toujours considérées comme des citoyens à part entière dans une société qui est parmi les plus riches au monde.

Pourtant, tous les jours, cette situation inacceptable est tolérée. La tolérance envers cette situation est devenue une norme sociale qui amène tout au plus les gens à éprouver de la compassion envers les personnes en situation d’itinérance lors des grands froids. Cette tolérance contribue aussi à entretenir des idées préconçues sur l’itinérance. Par exemple, penser que c’est un phénomène inévitable et qu’il y aura toujours des personnes en situation d’itinérance, peu importe les efforts déployés pour les aider.

Un autre préjugé fréquent consiste à penser que les personnes en situation d’itinérance sont responsables de leur situation et que vivre dans la rue est un choix personnel. Dans la majorité des cas, la rue représente l’aboutissement d’un parcours de vie parsemé de difficultés et d’échecs douloureux et éprouvants. Personne ne choisit de devenir itinérant.

Qui sont les personnes itinérantes?

Des hommes

Les hommes adultes représentent le plus important groupe parmi les personnes en situation d’itinérance. Les hommes se retrouvent particulièrement dans les abris et les refuges. Leur vie est lourdement marquée par différents facteurs, par exemple :

  • la vie dans la rue;
  • la dépendance à l’alcool, aux drogues ou aux jeux de hasard et d’argent;
  • les maladies mentales;
  • les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS);
  • de nombreuses ruptures, par exemple des pertes d’emploi répétitives, des deuils, etc.

Des femmes

De plus en plus de femmes se retrouvent en situation d’itinérance. Leur présence dans la rue est toutefois moins apparente. Elles présentent certains facteurs communs aux hommes, mais les femmes en situation d’itinérance ont souvent un lourd passé de violence (agression sexuelle, violence psychologique, physique, conjugale ou familiale).

Ces femmes développent des stratégies pour éviter de se retrouver à la rue. Ces stratégies de survie, comme la prostitution ou le vol à l’étalage, les rendent moins visibles, mais comportent des risques pour leur santé, leur sécurité et leur intégrité et les enfoncent davantage dans le processus de l’itinérance.

Pour éviter la rue, certaines femmes passent d’un refuge à l’autre ou encore de la maison d’un ami ou d’une connaissance à l’autre. Cette itinérance cachée a pour effet de dissimuler l’ampleur de l’itinérance chez les femmes, alors qu’elle est en croissance.

Des jeunes

L’itinérance des jeunes de la rue s’installe tôt dans leur vie. Leur présence dans la rue et dans les autres espaces publics est de plus en plus visible. Les facteurs qui expliquent leur arrivée dans la rue sont, entre autres :

  • la violence familiale et sexuelle;
  • la négligence vécue durant l’enfance ou l’adolescence;
  • les séjours répétitifs dans des services de protection et de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation ou des familles d’accueil durant l’enfance;
  • les fugues répétées;
  • les ruptures familiales, par exemple la séparation des parents;
  • les maladies mentales;
  • la toxicomanie;
  • le décrochage scolaire.

Les jeunes en situation d’itinérance ont souvent décroché de l’école très tôt et ne réussissent pas à se trouver autre chose que des emplois difficiles et très précaires. La consommation de drogues expose particulièrement ces jeunes à contracter le virus de l’hépatite C et, dans des cas plus rares, le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Puis, le quart des jeunes en situation d’itinérance se seraient livrés à la prostitution. Le nombre de jeunes qui ont une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS) est 10 fois plus élevé chez ceux qui sont en situation d'itinérance que chez les autres jeunes.

Des familles

Certaines familles peuvent se retrouver en situation d’itinérance, mais cette situation est rare au Québec.

Certains événements familiaux, par exemple un divorce, de la violence conjugale, une faillite ou une immigration récente, liés à la difficulté de trouver un logement abordable, sécuritaire et convenable et dont la taille est adéquate, augmentent le risque que des familles se retrouvent sans abri.

Des personnes âgées

Plusieurs intervenants et chercheurs tendent à considérer une personne en situation d’itinérance comme âgée lorsqu’elle atteint ou dépasse 50 ans. Souvent, les personnes de 50 ans et plus qui se retrouvent en situation d’itinérance ont déjà connu des périodes d’itinérance ou ont vieilli dans la rue. Cependant, de plus en plus de personnes de cet âge vivent une situation d’itinérance pour la première fois dans leur vie.

La plupart de ces personnes sont en mauvaise santé physique, psychologique ou cognitive. Elles vieillissent prématurément et leur taux de mortalité est de 3 à 4 fois plus élevé que celui de l’ensemble de la population.

Les personnes de 50 ans et plus qui sont en situation d’itinérance sont particulièrement vulnérables sur les plans financier et social. Elles sont souvent traitées comme des victimes, maltraitées, isolées et ignorées. Ces personnes ne sont pas acceptées dans les institutions qui pourraient leur venir en aide. Les personnes en situation d’itinérance de 50 ans et plus sont invisibles pour la majorité de la population, qui a une méconnaissance de leur réalité.

Des personnes immigrantes

La majorité des personnes qui vivent en situation d’itinérance au Québec sont nées au Québec. Toutefois, le phénomène augmente chez les personnes immigrantes, particulièrement chez les jeunes et les femmes. Le nombre de personnes immigrantes dont la situation financière est difficile et qui sont sans statut de citoyenneté ou en attente de statut augmente dans les ressources où l’on offre des soins de santé.

Les personnes immigrantes présentent les mêmes facteurs de risque d’itinérance que l’ensemble de la population. Toutefois, leur arrivée récente au Québec ou leur appartenance à une minorité ethnique leur causent d’autres difficultés, qui s’ajoutent à ces facteurs de risque :

  • méconnaissance de la langue;
  • victime de discrimination;
  • habitudes culturelles ou sociales qui rendent leur intégration difficile;
  • faible revenu.

À leur arrivée au Québec, les personnes immigrantes à faible revenu ont plus de risque de vivre dans des logements surpeuplés et insalubres. De plus, elles peuvent prendre un certain temps à se bâtir un réseau social, ce qui les rend encore plus vulnérables. Les femmes immigrantes qui ont fui des milieux où elles étaient victimes d’agression et de violence sont particulièrement à risque de se retrouver un jour à la rue.

L'itinérance chez les membres des Premières Nations et dans la population inuite

De plus en plus de membres des Premières Nations et d’Inuits se retrouvent parmi la population en situation d’itinérance.

Certaines personnes quittent leur communauté pour aller vivre dans les milieux urbains ou pour y séjourner pendant une période indéterminée. Elles peuvent avoir diverses raisons pour le faire, comme :

  • poursuivre des études;
  • avoir accès à des soins de santé;
  • échapper au manque de perspectives d’avenir dans leur communauté;
  • fuir des problématiques particulières.

Certaines caractéristiques propres à la communauté elle-même peuvent également amener une personne à la quitter, par exemple le surpeuplement, l’insalubrité ou le manque de logements.

En milieu urbain, plusieurs personnes autochtones vivent un choc identitaire et culturel causé par l’anonymat et l’absence d’une vie communautaire comparable à celle de leur milieu d’origine. Cela rend ces personnes vulnérables aux réalités urbaines et augmente leur risque de vivre une situation de pauvreté.

Dans les milieux urbains, les personnes autochtones font aussi face à de nouvelles difficultés propices à l’errance ou à l’itinérance, par exemple :

  • la discrimination;
  • la rupture avec le milieu social et l’isolement;
  • la perte de repères concernant entre autres la langue parlée, la nourriture, la culture et l’identité.

Dernière mise à jour : 28 février 2019

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