Dans une interaction entre deux ou plusieurs personnes, il y a présence de violence lorsqu’un acte (paroles, écrits, gestes, qu’ils soient évidents ou subtils) est intentionnellement posé contre autrui et peut entraîner des conséquences sur celui-ci (anxiété, perte de biens matériels, traumatismes, dommages psychologiques, problèmes de développement, blessures physiques, décès). 

Cela signifie que la manière dont on se comporte dans certaines situations peut être considérée comme de la violence. Par exemple, le fait d’insister fortement pour obtenir quelque chose d’une autre personne, même de façon virtuelle par des textos ou des courriels, peut être considéré comme de la violence.

Formes de violence

La violence se présente sous cinq formes 

  • psychologique;
  • verbale;
  • économique;
  • physique;
  • sexuelle.

Violence psychologique 

La violence psychologique est généralement utilisée pour avoir ou garder le contrôle sur quelqu’un. Le respect est absent et le consentement est obtenu de manière inacceptable. Le point commun à toutes les stratégies recourant à la violence psychologique est qu’une personne agit de façon inconsidérée envers l’autre, par exemple :  

  • en la critiquant constamment; 
  • en la rabaissant; 
  • en déformant la réalité pour modifier sa perception;  
  • en la faisant douter d’elle-même; 
  • en manipulant ses émotions; 
  • en l’isolant socialement; 
  • etc.  

Cette forme de violence est souvent difficile à détecter par les victimes et par leur entourage, car elle est subtile et hypocrite. Les victimes peuvent se sentir manipulées (impression que quelqu’un leur joue dans la tête) ou ressentir de l’injustice dans la façon dont on les traite. Cependant, certains indices dans le comportement de l’agresseur aident à identifier la violence psychologique. En voici quelques-uns 

  • critiques à répétition ou reproches fréquents :  
    • « Tu ne réussis jamais du premier coup! »
    • « Tu n’es pas assez féminine! »
    • « Tu as encore fait ça tout croche… »
    • « Tu entends des voix, je n’ai jamais dit ça! » 
  • chantage :  
    • « Je pourrais arrêter de te rendre service si tu refusais de me payer ça! »
    • « Je sais des choses sur toi que les patrons seraient bien déçus d’apprendre. »
    • « Si tu me quittes, je vais me suicider! »  
  • accusations fausses ou injustifiées (sans preuve) :  
    • « Je suis sûre que tu me trompes! »
    • « Je savais que tu ne méritais pas ma confiance. »
    • « C’est de ta faute si je me fâche, t’es pas endurable! » 
  • menaces :  
    • « Si tu parles de ça au patron, tu vas me retrouver sur ta route. »
    • « Réfléchis bien avant de faire quoi que ce soit, parce que tu ne reverras pas tes enfants. » 
  • silence :  
    • une personne qui boude pendant des heures, même des jours
    • une personne qui évite volontairement un sujet dans le but de créer de la tension 
  • ignorance :  
    • une personne qui fait semblant de ne pas vous voir
    • une personne qui fait semblant de ne pas vous entendre 

La violence psychologique est fréquente dans plusieurs milieux et peut survenir entre des individus ayant un statut équivalent ou différent. Elle est souvent présente dans les situations de violence conjugale, d’agression sexuelle et d’exploitation sexuelle mais elle peut également se trouver dans un cadre de harcèlement, par exemple entre deux employés de même niveau, entre un parent aîné et son enfant devenu adulte, etc. 

Violence verbale 

La violence verbale est utilisée pour intimider, humilier ou contrôler une personne ou un groupe. Elle peut aussi se retrouver dans toutes les formes d’interactions (entre personnes inconnues, avec le voisinage, entre collègues, entre partenaires) et dans des relations d’autorité (cadre-personnel, professeure ou professeur-élève, entraîneuse ou entraîneur-athlète). Cette forme de violence peut également annoncer de la violence physique.

Tout comme la violence psychologique, la violence verbale peut être difficile à reconnaître, car elle peut être banalisée et ignorée par plusieurs. Souvent, les gens se disent que cela ne les regarde pas.

Voici quelques indices permettant d’identifier la violence verbale :  

  • le sarcasme :  
    • dire un compliment avec l’intention d’exprimer le contraire 
  • les insultes :
    • « T’es un vrai boulet pour l’équipe! »
    • « Comment t’arrives à rester en vie en étant aussi con? »
    • « Retourne chez vous, l’réfugié » 
  • les propos dégradants ou humiliants :  
    • « C’est sûrement ton décolleté qui t’a donné ta promotion. »
    • « On n’a jamais vu plus incompétent que toi, le patron devrait te renvoyer! » 
  • les hurlements ou les ordres :
    • « Je ne t’ai pas demandé ton avis, alors ferme ta gueule! »
    • « Arrête de dire des conneries si tu ne veux pas te faire traiter de conne! » 

Violence économique 

La violence économique est la moins bien connue des formes de violence, même si elle est grandement répandue. Une personne qui subit de la violence économique perd son autonomie financière, même si elle travaille à l’extérieur de la maison et qu’elle est bien payée.  

La violence économique peut être présente autant entre des personnes riches ou pauvres qu’entre des personnes qui ont un revenu inégal.  

Quelques indices peuvent révéler la présence de violence économique 

  • contrôle financier imposé;  
  • surveillance accrue du budget; 
  • privation des cartes d’identité; 
  • dépendance financière forcée. 

Voici quelques exemples fréquents de situation de violence économique : 

  • obliger une personne à verser des sommes ou à payer pour des dépenses qui ne sont pas les siennes; 
  • voler les cartes de débit ou de crédit d’une personne; 
  • demander à une personne de rendre des comptes sur ce qu’elle achète; 
  • cacher ou garder les pièces d’identité d’une personne (passeport, permis de conduire, carte d’assurance maladie, etc.); 
  • priver une personne de ses besoins essentiels (nourriture, médicaments, etc.); 
  • engager des sommes (dépenses, prêts) au nom d’une personne sans son consentement; 
  • interdire à une personne de travailler ou l’empêcher d’étudier; 
  • imposer à une personne de se prostituer et lui réclamer ses gains. 

La violence économique est fréquemment présente dans les cas de violence conjugale. Les mariages forcés peuvent aussi être considérés comme des formes de violence économique. En effet, l’aspect économique fait généralement partie des raisons de forcer son enfant à se marier, à un âge souvent très jeune. Les mariages forcés ne permettent pas un consentement valable et ils sont interdits au Canada.

La violence économique peut également faire partie de l’exploitation sexuelle, de la maltraitance envers les enfants, de la maltraitance envers les personnes aînées ou encore de la vie entre colocataires.

Violence physique 

La violence physique peut être manifestée envers une personne, un groupe, des objets, des animaux ou des lieux. Comme elle peut aller du coup de poing sur la table à la destruction d’un mobilier complet, elle peut aussi aller de la bousculade à l’homicide, et c’est ce qui la rend extrêmement dangereuse.  

Bien qu’elle soit banalisée dans divers milieux (écoles, sports, jeux vidéo), cette forme de violence peut entraîner des conséquences graves sur les victimes (commotion cérébrale, blessures physiques et psychologiques graves, syndrome de choc post-traumatique, etc.). 

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la violence physique est souvent difficile à identifier parce qu’elle est généralement camouflée. En effet, il est rare qu’une personne en frappe une autre ou la bouscule volontairement dans un endroit public ou devant des témoins. Une personne qui vit de la violence physique à l’école, dans sa famille (enfants ou aînés) ou dans son couple pourrait tenter de cacher ses blessures pour éviter de répondre à des questions. Les blessures pourraient aussi être déguisées en accident, et la victime aura tendance à s’en tenir à cette version. 

Certains comportements adoptés par les victimes peuvent indiquer la présence de violence physique, par exemple 

  • porter fréquemment des vêtements qui cachent tout le corps, même en été; 
  • prétendre être maladroit pour justifier des ecchymoses (bleus); 
  • éviter certains lieux, quitte à faire de longs détours; 
  • sursauter à la moindre occasion; 
  • montrer des signes évidents d’anxiété en présence d’une autre personne; 
  • se protéger le visage ou le corps par réflexe si une autre personne bouge rapidement. 

Les victimes de violence physique dans un contexte de violence conjugale pourraient aussi avoir tendance à défendre l'agresseur et à justifier ses gestes pour différentes raisons (attachement, crainte, etc.). 

La violence physique peut être présente dans les situations de maltraitance envers les enfants, de violence conjugale, d’agression sexuelle, d’exploitation sexuelle, de maltraitance envers les personnes aînées, et même de harcèlement.

Violence sexuelle 

La violence sexuelle a généralement pour but de dominer une personne ou de la déstabiliser dans ce qu’elle a de plus intime. Ce lien avec l’intimité peut expliquer le fait qu’elle est une forme de violence peu dénoncée, mais il y a d’autres raisons. Celles-ci comptent parmi les plus fréquemment énoncées :  

  • la victime connaît son agresseur; 
  • le sentiment de culpabilité; 
  • l’impression que le système judiciaire est imposant et effrayant. 

Bien que la sexualité soit très personnelle à chacun, tout geste qui n’a pas été consenti, qu’il soit fait avec ou sans contact physique, demeure une violence sexuelle. C’est pourquoi il faut toujours s’assurer d’obtenir le consentement de la personne avant de commencer ou de continuer quoi que ce soit. 

La violence sexuelle peut prendre plusieurs formes et se manifester à divers degrés de gravité. Voici quelques exemples de gestes démontrant une forme de violence sexuelle 

  • envoyer par messagerie (téléphonique, par texto ou par courriel) des contenus à caractère sexuel pour lesquels on n’a pas reçu de consentement (sextage). Ces contenus peuvent être audio, textuels, photo (dick pic) ou vidéo (ex. : lécher des objets, insérer des objets dans des orifices, se trémousser de manière à reproduire la pénétration); 
  • se frotter les parties génitales ou les seins contre une personne ou toucher, frôler les parties génitales ou les seins d’une personne sans son consentement. Ce type de violence se déroule généralement dans les lieux publics ou dans les endroits où les gens sont collés les uns aux autres (frotteurisme); 
  • montrer ses parties intimes sans le consentement de l’autre (exhibitionnisme); 
  • espionner une personne dans son intimité (voyeurisme); 
  • manipuler une personne pour obtenir des actes sexuels sans son consentement; 
  • forcer une personne à avoir des relations sexuelles avec quelqu’un d’autre même si elle n’en a pas envie; 
  • forcer une personne à regarder de la pornographie même si elle n’en a pas envie; 
  • forcer une personne à se caresser ou à se masturber devant l’autre alors qu’elle ne le souhaite pas; 
  • retirer son préservatif discrètement pendant l’acte sexuel à l’insu de l’autre (stealthing); 
  • obliger une personne à insérer des objets dans sa bouche, sa vulve ou son anus alors qu’elle n’en a pas envie; 
  • omettre volontairement de divulguer qu’on est atteint du VIH, du sida ou d’une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS).

La violence sexuelle ne vient pas toujours seule. Les auteurs de violence utiliseront parfois d’autres formes de violence pour maintenir leur emprise sur la victime, que ce soit la violence psychologique, verbale ou physique.

Certaines pratiques, comme l’excision (ablation du clitoris), ne sont pas permises au Canada. Peu importe que les raisons pour la pratiquer soient religieuses, culturelles, traditionnelles ou sociales, l’excision constitue non seulement une violence sexuelle, mais elle est aussi un acte criminel.

Parmi les violences sexuelles, on trouve les mutilations génitales Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. comme l’excision, les agressions sexuelles, l’exploitation sexuelle et le viol conjugal.

Qui est concerné?

Tout le monde est concerné par la violence, qui que vous soyez et quel que soit le type de violence dont il est question. N’importe qui peut être amené à vivre de la violence au cours de sa vie, comme chacun peut aussi contribuer à prévenir des épisodes violents dans la vie des autres.  

Cependant, certains groupes sont plus à risque de subir de la violence :  

  • les femmes; 
  • les enfants; 
  • les autochtones; 
  • les personnes de la communauté LGBTQ+; 
  • les personnes immigrantes;  
  • les personnes issues de minorités ethnoculturelles;  
  • les personnes handicapées; 
  • les personnes aînées. 

Lorsqu’une personne appartient à plus d’un groupe à risque, on parlera de double vulnérabilité, par exemple :  

  • les femmes autochtones; 
  • les femmes immigrantes; 
  • les femmes handicapées; 
  • les femmes aînées; 
  • les femmes de la communauté LGBTQ+; 
  • les enfants autochtones; 
  • les enfants handicapés; 
  • les enfants immigrants.

Mythes et réalités

Les différentes formes de violence sont fréquemment rattachées à des contextes particuliers. Par exemple, on pense souvent, à tort, que la violence conjugale comporte essentiellement de la violence physique. Voici donc quelques exemples de mythes et réalités pour illustrer ce propos.

Réalité : Pas nécessairement. La présence de violence physique n’est pas une condition pour dire qu’il y a de la violence conjugale dans un couple. La violence conjugale combine souvent plusieurs formes de violence (psychologique, verbale, économique, physique et sexuelle). Elle commence généralement par de la violence psychologique et de la violence verbale, puis elle évolue avec le temps : elle se répète et s’intensifie sans cesse. Le cycle de la violence (PDF 85 Ko) peut être éclairant à consulter pour mieux comprendre la violence conjugale.

Réalité : De nombreuses agressions sexuelles se produisent sans contact physique. Par exemple, envoyer une photo à caractère sexuel (dick pic) sans le consentement de l’autre personne ou forcer quelqu’un à regarder de la pornographie constituent des agressions sexuelles. Bien qu’il y ait de la violence sexuelle, il n’y a pas de violence physique dans ces cas. 

Les formes d’agression sexuelle auxquelles on associe généralement la violence physique sont les attouchements sexuels et le viol, qui est une agression sexuelle avec pénétration. Toutefois, dans plusieurs situations, l’absence de consentement suffit pour qu’il y ait eu une agression sexuelle. Le fait qu’une personne cède à la pression exercée sur elle pour avoir un rapport sexuel ne signifie pas qu’elle a donné son consentement à l’activité sexuelle.

Réalité : L’exploitation sexuelle peut aussi inclure toutes les autres formes de violence (psychologique, verbale, économique, physique) et se manifester dans différents types de relations. Par exemple, une femme qui est exploitée par son conjoint pourrait vivre une situation de violence conjugale avec exploitation sexuelle. Elle pourrait donc vivre de la violence sexuelle à la maison et potentiellement avec ses clients.

Aide et ressources

Urgence

  • Heures d'ouverture

    Si vous avez besoin d’une aide immédiate, contactez le 9-1-1.

Info-aide violence sexuelle

Les personnes sont écoutées, reçoivent de l’information ou sont dirigées vers une ressource d’aide selon les besoins identifiés. Offre un service bilingue, gratuit, anonyme et confidentiel, partout au Québec.

Joindre Info-aide violence sexuelle

Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC)

Les CAVAC sont présents dans toutes les régions du Québec et vous donnent accès à des professionnels formés en intervention.

Joindre le centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC)

Tel-Jeunes

Joindre Tel-Jeunes

  • Jours d'ouverture

    7 jours sur 7

  • Heures d'ouverture

    Clavardage en temps réel : de 8 h à 22 h 30
    Écoute téléphonique : 24 heures sur 24

  • Sites Web

SOS violence conjugale

SOS violence conjugale offre de l'écoute téléphonique, un soutien psychologique, de l'intervention immédiate ainsi qu'un service de référence aux maisons d'hébergement (SOS violence conjugale peut appeler pour toi).

Joindre SOS violence conjugale

Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)

Le CALACS offre de l'aide directe aux femmes et aux adolescentes agressées sexuellement. Il offre également du soutien téléphonique, des groupes de soutien, un service d'accompagnement aux victimes fin de les appuyer dans leurs démarches (police, hôpital, etc.) et des services aux proches des victimes.

Joindre le centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)

Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ)

Vous pouvez faire un signalement au DPJ, par téléphone ou par écrit.

Joindre le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ)

Organismes du programme ESPACE (familles et enfants)

Le programme ESPACE offre des ateliers divers auprès des enfants et de l'écoute téléphonique.

Joindre les organismes du programme ESPACE (familles et enfants)

À cœur d’homme

Service de référence, d’intervention et de suivi qui offrent de l’aide aux conjoints et aux pères ayant des comportements violents.

Joindre À cœur d’homme

Ligne téléphonique pour renseigner les personnes victimes de violences sexuelles (DPCP)

Vous avez été victime de violences sexuelles et hésitez à porter plainte à la police?

Vous pouvez poser vos questions sur le processus judiciaire à une procureure du Directeur des poursuites criminelles et pénales spécialisée dans le traitement de dossiers de violences sexuelles. Gratuit et confidentiel.

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  • Jours d'ouverture

    Du lundi au vendredi

  • Heures d'ouverture

    De 8 h 30 à midi et de 13 h à 16 h 30

  • Numéros de téléphone

Commission des services juridiques – Rebâtir

Offre un service de consultation juridique sans frais avec un.e avocat.e aux personnes victimes de violences sexuelles et de violence conjugale. Elles peuvent bénéficier de 4 h de consultation gratuitement, et ce, dans tous les domaines du droit en lien avec la violence subie.

Joindre la commission des services juridiques – Rebâtir