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La vérification, une question de confiance

Par Nicolas Roy, directeur de l’audit interne, de la vérification et de l’évaluation des programmes au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation 

Être vérificateur de projets d’infrastructures au gouvernement, c’est bien plus que de porter un veston et une cravate et d’aligner des chiffres dans des colonnes. Le désir d’évoluer dans un emploi qui permet plus de contacts humains m’a poussé à passer de la profession de comptable à celle de vérificateur. J’ai ainsi été vérificateur avant de devenir chef d’équipe, puis directeur. Depuis ma nomination, j’ai été aux premières loges de l’évolution de notre direction, qui a vu ses mandats exploser depuis la fusion avec la Direction de l’audit interne et de l’évaluation des programmes il y a quelques mois à peine. À mon arrivée à la Direction de la vérification en 2010, on comptait quatre employés dans l’équipe. Nous en sommes maintenant à vingt de plus. 
Ainsi, quatre équipes distinctes se trouvent maintenant au sein de la Direction de l’audit interne, de la vérification et de l’évaluation des programmes. Je vous parlerai plus spécifiquement de celle de vérification de projets d’infrastructures, composée de vérificatrices et de vérificateurs qui, au gouvernement du Québec, s’assurent que les projets subventionnés respectent certains aspects prévus dans les lois et règlements ainsi que les critères en fonction desquels la subvention a été accordée. Par le fait même, cette équipe aide à maintenir la confiance du public envers la saine gestion des investissements du Québec dans les projets municipaux. Bref, l’apport de la vérification des projets d’infrastructures pour la fonction publique québécoise est majeur. 

Les vérificatrices et vérificateurs de projets d’infrastructures possèdent une expertise très spécialisée et rare pour laquelle il n’existe aucune formation universitaire complète. Multidisciplinaires, elles et ils touchent à la fois à des notions liées à l’ingénierie, avec la lecture de plans et devis, à la législation, à la gestion contractuelle et, finalement, à la comptabilité. D’ailleurs, ces personnes sont souvent des comptables qui ont été formés à l’interne pour acquérir le reste des compétences nécessaires à l’exercice de leurs fonctions. 

Cette expertise est si rare que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a décidé, à la suite d’un plan d’action gouvernemental, de rendre accessible le service à d’autres ministères. Ça s’est avéré un pari plutôt audacieux, considérant que l’expertise de pointe des membres des différentes directions constitue souvent une chasse gardée. Il y avait visiblement un besoin criant puisque toutes nos disponibilités se sont envolées rapidement.

Le quotidien d’une vérificatrice ou d’un vérificateur

Le plus souvent, notre relation avec les bénéficiaires est cordiale et n’a rien à voir avec la caricature de nos homologues du secteur de l’impôt. Les municipalités sont habituellement heureuses de nous recevoir et de nous présenter leurs nouvelles infrastructures, car nous ne sommes pas là que pour trouver des erreurs. En effet, nous nous assurerons aussi que chaque municipalité a obtenu tout ce à quoi elle avait droit dans le cadre de la subvention. C’est ce qui permet de tisser les liens de confiance avec les municipalités si primordiaux pour les membres de mon équipe. En effet, elles et ils doivent s’assurer que la municipalité leur a remis ce qui est nécessaire à l’exercice de leurs fonctions et, dans le cas contraire, établir la liste de ce qui manque pour l’obtenir dans les meilleurs délais.

C’est pourquoi, à leur arrivée sur les lieux, la vérificatrice ou le vérificateur rencontre les gens de l’administration et procède à une période d’entrevues. Elle ou il fera ensuite une tournée des travaux, que ce soit pour la construction ou la réfection d’un aréna, d’un hôtel de ville ou d’un centre sportif, par exemple, afin de prendre des photos qui serviront à documenter le dossier en vue de s’assurer que les travaux sont conformes à ce qui est prévu dans l’entente.

Cela peut sembler prestigieux, d’autant que les vérificatrices et vérificateurs portent généralement une tenue de ville, mais quand on parle d’infrastructures publiques, on parle aussi de réseaux d’aqueduc et d’usines de traitement des eaux usées. Le cas échéant, on s’assure généralement qu’il s’agit de la dernière visite de la journée! En effet, si elle ou il est en mesure de le faire, la vérificatrice ou le vérificateur visitera deux projets d’infrastructures dans une même journée. C’est ce qui amène les vérificatrices et vérificateurs à passer environ le quart d’une année en déplacement. Beaucoup de ces gens sont d’ailleurs attirés par le fait qu’elles et ils doivent voyager partout au Québec pour vérifier que les nouvelles infrastructures ont été construites conformément au protocole d’entente conclu avec le gouvernement.

Dernière mise à jour : 21 février 2024

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