Discours prononcé le 30 novembre 2022 par le premier ministre du Québec, M. François Legault.

La version prononcée fait foi.

Merci.

Madame la Présidente, Messieurs les chefs des oppositions, mesdames, messieurs les députés, mesdames, messieurs les invités – je vois qu’il y en a beaucoup – et puis chers Québécois qui nous écoutent.

Mes premiers mots vont être pour vous, Madame la Présidente. Encore une fois, je veux vous féliciter. Je suis convaincu que vous allez être bienveillante à l’égard de tous les députés ici, des deux côtés de la Chambre. Je veux aussi profiter de l’occasion pour féliciter les 124 députés qui ont été élus. C’est un grand privilège, mais c’est aussi une grande responsabilité. C’est vrai que les attentes sont élevées à l’égard du gouvernement, mais il y a aussi des attentes à l’égard des oppositions. Donc, on a, tous ensemble, des grandes responsabilités.

Et avant de parler des priorités, je voudrais commencer par… qu’on se donne une perspective sur d’où on vient, l’histoire de notre nation. Il y a 414 ans, Champlain fondait l’établissement de Québec avec une trentaine de personnes à l’époque. Quand on regarde le chemin qui a été parcouru, on va tous convenir que c’était un destin qui était improbable. Il a fallu beaucoup de volonté à Champlain, puis à ceux qui l’accompagnaient, pour persister, pour réussir. Et de génération en génération, d’un siècle à l’autre, nos prédécesseurs ont affronté des situations qui étaient très dures – on en a vécu une qui était dure dans les deux dernières années et demie. Mais ils auraient pu... à plusieurs époques, ça aurait pu interrompre le destin de notre nation, mais ils ont réussi à tenir. Et aujourd’hui, on se retrouve 8 millions et demi de Québécois qui forment une nation qui est développée, qui est rayonnante, qui est pacifique. Et maintenant, quand je dis qu’on a une grande responsabilité, bien, c’est notre devoir de continuer. C’est à notre tour de continuer l’histoire de cette belle nation francophone en Amérique.

Continuer, ça veut dire être capable, justement, quand il y a des moments difficiles, de se serrer les coudes. On l’a fait pendant la pandémie. Je l’ai répété, puis j’ai été tellement impressionné par les Québécois. On a été un des endroits au monde où on a suivi le plus les consignes qui étaient données. Pourquoi? Parce qu’on est tissés serré, et ça s’explique, entre autres, par notre cohésion nationale, puis je vais y revenir.

Continuer, ça veut dire aussi obtenir des résultats concrets pour les Québécois. Dans toute ma carrière, j’ai toujours insisté sur les résultats. S’il y avait un mot sur lequel je voudrais qu’on insiste, puis qu’on se rappelle, aujourd’hui, c’est résultat. Donc on doit tous – tous, là : les oppositions, les syndicats, toute la société civile –, on doit tous travailler ensemble à obtenir des résultats concrets en se mettant en mode solution. Et comme le disait le grand Churchill : « Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal; ce qui compte, c’est le courage de continuer. » Donc j’oserais dire « continuons », mais peut-être qu’il y en a qui pourraient faire un lien avec autre chose.

Notre destination, elle est claire. Notre destination est claire : ce qu’on veut, c’est un Québec qui est plus prospère, plus vert et plus fier. Et je veux assurer à tous les Québécois que je vais peser de tout mon poids pour qu’on réussisse. Je veux un Québec qui gagne. Et en matière de prospérité, ce que ça veut dire – puis il y en a qui vont penser que c’est une obsession, mais pour moi, ça reste une grande priorité –, il faut réduire, éliminer notre écart de richesse avec nos voisins. Il n’y a pas de raison qu’on soit moins riches que nos voisins.

Et c’est crucial qu’on fasse ce rattrapage économique, pour plusieurs raisons : d’abord, pour se donner des moyens; ensuite, pour se donner une certaine autonomie; ensuite, pour se donner une certaine fierté, puis aussi en pensant à nos jeunes. Moi, il y a une chose qui me tient à cœur, c’est que je souhaiterais que nos jeunes, tous nos jeunes soient capables d’avoir une belle carrière ici, au Québec, d’élever leur famille ici, au Québec. Donc, on a tous une responsabilité de leur donner un contexte où c’est possible d’aller au bout de son potentiel, ici, au Québec.

En matière d’environnement et, en particulier, de lutte aux changements climatiques, c’est le grand défi des prochaines années. Bien, il faut d’abord regarder où on est. Actuellement, le Québec émet 50 % moins de GES par habitant que le reste de l’Amérique du Nord. Donc, on est déjà un leader. Puis je veux qu’on aille plus loin, plus vite pour réduire nos GES, mais je veux aussi qu’on coordonne ça avec l’élimination de notre écart de richesse, en devenant un leader de l’économie verte. Donc, c’est un chantier qui est gigantesque, un chantier qui m’emballe. Je me considère chanceux d’être ici pour relever ce défi-là. Et je suis convaincu qu’on est capables de le réussir ensemble.

En matière d’identité, l’objectif, c’est carrément d’arrêter le déclin du français au Québec, puis en particulier à Montréal, d’inverser la tendance. Parce que la langue française, c’est la base de notre identité, comme nation, et ça doit être un devoir impératif. Pensons-y, là : qu’est-ce qu’il resterait de nous si on perdait ce lien fondamental qui nous unit avec les générations précédentes, puis les prochaines qui s’en viennent? Donc, on a, tous ensemble, une immense responsabilité devant nous, devant l’histoire. Tous ensemble, on doit arrêter le déclin du français au Québec et renverser la tendance.

En plus de ces grands enjeux, bien il faut continuer de travailler. Puis je sais que les journalistes ont beaucoup entendu nos cinq priorités : l’éducation, l’économie, l’environnement, la santé, puis notre identité.

Mais avant d’aborder ces priorités, je veux d’abord parler des relations du Québec avec les Premières Nations et les Inuit. Je vois certains représentants qui sont ici. Ces relations, on les entretient depuis la fondation de notre nation. On a besoin les uns des autres. C’était le cas à l’arrivée de Champlain, puis on doit s’inspirer de ce qui a été fait par nos prédécesseurs. On a déjà avancé, dans le premier mandat, puis on doit continuer. Moi, ce que j’aime, c’est des résultats concrets. Donc, on a réalisé des projets en habitation, en éducation, en culture, en économie. Et on a conclu cinq ententes avec des communautés autochtones. Puis il faut en conclure beaucoup plus. Il faut avancer sur le chemin de la vérité et de la réconciliation.

Pour le gouvernement, la priorité des priorités, ça reste l’éducation. D’abord, parce qu’on veut que nos jeunes… que chacun de nos jeunes soit capable d’aller au bout de son potentiel et aussi parce que l’éducation, c’est le plus grand levier d’épanouissement personnel et collectif.

Puis avant d’aller à l’école – je regarde la ministre de la Famille –, bien oui, il y a un réseau de services de garde, qu’on a au Québec. On doit être fiers de ce réseau. Mais on doit poursuivre le grand chantier de donner une place à chaque enfant, de convertir aussi les garderies non subventionnées en garderies subventionnées pour que chaque parent, au Québec, qui souhaite une place subventionnée pour son enfant soit capable de l’avoir. Donc, on a un devoir de ce côté-là.

Je veux parler aussi d’agir tôt, avec notre ministre responsable des Services sociaux. Vous savez, tous ceux qui ont été parents se sont posé cette question-là – vos chefs vont se la poser – et il y a un livre qui m’a marqué pour toute ma vie, qui s’appelait Tout se joue avant 6 ans. Vous savez, tous les services qu’on peut donner à un enfant avant 6 ans sont plus efficaces que les services… les mêmes services qu’on donnerait après 6 ans. Ça peut être stressant, mais ce que ça veut dire, c’est qu’il faut agir tôt. Il faut détecter le plus tôt possible les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage, puis commencer à donner des services le plus rapidement possible. Puis je suis content de voir que notre ministre, il a travaillé pour être capable de donner des services plus tôt. C’est pour ça, aussi, qu’on va continuer de développer les maternelles 4 ans. Ce n’est pas une compétition avec les services de garde, mais il y a certains services qu’on peut offrir dans les maternelles 4 ans, entre autres, pour les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage.

Mais en éducation – je regarde notre ministre de l’Éducation –, notre principal défi, c’est de trouver assez d’enseignants. On a besoin d’en former plus. Il nous en manque. Et puis, évidemment, on ne peut pas régler ça du jour au lendemain : ça prend quatre ans de formation à l’université pour devenir enseignant. Donc, on a du travail à faire. Il va falloir être créatifs pour y arriver rapidement. C’est la même chose avec des professionnels, que ça soit orthophonistes, orthopédagogues. C’est la même chose avec nos éducatrices en service de garde, avec tous nos directeurs, directrices d’école, le personnel de soutien. Donc, on doit travailler d’abord à aller chercher ces personnes formées pour nos enfants.

L’autre grand chantier, toujours en éducation, c’est de rénover nos écoles. On a commencé. On a doublé le budget dans le dernier mandat. Mais il reste encore énormément travail à faire. Il faut rénover nos écoles, il faut construire, avec notre nouveau modèle, de belles écoles. Il faut revoir aussi nos cours d’école. Je sais qu’on a commencé à le faire. Et l’autre chose qu’on doit faire – je suis toujours en éducation –, c’est la formation professionnelle. Je pense, entre autres, à la construction. On s’est donné comme objectif d’augmenter de 30 000 le nombre de diplômés, en formation professionnelle, qui étaient prévus pour être diplômés durant le prochain mandat. Donc, Monsieur le Ministre de l’Éducation, vous avez un grand chantier aussi de ce côté-là.

Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, là aussi, on a des emplois stratégiques à combler. Commençons par les emplois dans le secteur public. J’ai parlé des enseignants. Évidemment, on parle des infirmières, des éducatrices en service de garde, mais aussi, dans le secteur privé, des emplois stratégiques, là, entre autres, en technologies de l’information, en génie. Donc, il faut inciter plus de jeunes à s’inscrire. On a déjà mis des bourses : 1 500 $ par session au cégep, 2 500 $ par session à l’université. Donc, message aux jeunes : « Profitez-en. Allez-y! On a besoin de vous autres. »

L’autre chose qu’on doit faire – puis je vais en reparler tantôt –, c’est d’attirer plus d’étudiants étrangers dans nos cégeps et nos universités francophones. C’est important de le faire. C’est gagnant-gagnant. Donc, il faut en faire plus de ce côté-là. Évidemment, on doit aussi continuer de protéger nos professeurs, nos chercheurs, nos scientifiques contre l’intimidation, contre la censure. Le gouvernement va continuer de protéger la liberté académique. Et puis il y a un chantier. Là, je recherche notre ministre des Sports. Écoutez, nos jeunes ont fait beaucoup de sacrifices, du côté des sports, pendant la pandémie. Je pense qu’on leur en doit une. Et on a pris l’engagement, durant la campagne électorale, d’investir un milliard et demi dans les infrastructures sportives. Et je pense que nos jeunes le méritent. Ça va profiter aussi aux moins jeunes. Et je pense que ça va être un beau défi de le faire partout, donc d’avoir soit des rénovations, soit des nouvelles arénas, piscines, terrains de soccer, pistes d’athlétisme. Ce qu’on veut, c’est des jeunes heureux et en forme.

Bon, après l’éducation, il y a l’économie. Évidemment qu’il y a beaucoup de choses dans l’économie. D’abord, faire face à l’inflation, aider les Québécois en remettant de l’argent dans leur portefeuille. On l’a fait beaucoup dans le premier mandat. Notre ministre des Finances a été très, très généreux dans le dernier mandat. Il va falloir qu’il le reste dans le prochain, tout en équilibrant, le plus vite possible, le budget – avant qu’il me le dise, d’ailleurs. Et je pense que oui, des finances publiques en ordre, c’est le meilleur moyen pour relever les défis qui nous attendent.

Donc, à court terme, le ministre des Finances va aider les Québécois, avec l’inflation qui est élevée, avec les taux d’intérêt, qui sont élevés. On a pris des engagements, avec ce qu’on a appelé « le bouclier anti-inflation ». On va respecter notre parole. Donc, au cours des prochaines semaines, les Québécois vont recevoir entre 400 et 600 $. Les personnes aînées de 70 ans et plus, avec un faible revenu, vont maintenant avoir un crédit d’impôt de 2 000 $. On va plafonner la hausse des tarifs gouvernementaux des particuliers à 3 %, puis les prestations qui sont versées par le gouvernement vont être indexées. Et dès l’année prochaine – ça, c’est le budget du printemps 2023 –, on a promis de baisser les impôts : on va baisser les impôts des Québécois. Donc, on va continuer de remettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois.

Bon. Un des plus grands défis – j’en parlais tantôt – c’est d’éliminer notre écart de richesse. Je sais qu’on est rendus cinq comptables agréés, dans le conseil des ministres, là, puis qu’on me dit de ne pas sortir trop de chiffres, mais je ne vais pas me priver d’en nommer quelque… quelques-uns. On a un écart de richesse, ou on avait un écart de richesse quand on est arrivés, en 2018, de 16 % avec l’Ontario, de 20 % avec le reste du Canada, puis de 60 % avec les États-Unis. On ne pourra pas continuer de supporter ça, puis d’offrir des services en éducation, en santé, compétitifs avec ce que font nos voisins si on n’élimine pas cet écart de richesse.

Or, une de mes plus grandes fiertés, c’est qu’on est passés, quand on regarde notre écart de richesse avec l’Ontario – qui est une province qui ressemble plus au Québec, là, parce qu’on va convenir qu’il y a certaines provinces de l’Ouest qui produisent du pétrole, c’est difficile à comparer. Donc, on avait un écart, en 2018, de 16,4 %. On est rendus à 12,8 % avec l’Ontario. Ça a l’air de rien, mais on a gagné 3,6 points en quatre ans. C’est vraiment un pas dans la bonne direction. Maintenant, il faut accélérer. Ce n’est pas une fin en soi, créer de la richesse, mais c’est nécessaire pour se donner des moyens, pour être plus autonome, pour être plus fier.

Comment on fait ça? On est en train d’agir, déjà, sur plusieurs fronts. Je m’attends, dans les prochains jours, à avoir beaucoup de questions sur la pénurie de main-d’œuvre. On n’est pas différents des autres États et pays en Occident. Tout le monde vit une pénurie de main-d’œuvre. Donc, l’éducation, la formation, la requalification, ça devient une clé. Et là, il faut séparer en deux les emplois. Il y a les emplois dans les secteurs essentiels. Je parlais, tantôt, des enseignants, des infirmières, des éducatrices en service de garde. Ça, c’est essentiel. Donc, on a commencé à augmenter les salaires, les primes, les bonis pour ceux qui vont étudier. Ça, c’est essentiel. Pour ce qui est du secteur privé, bien, il faut être capables de tous comprendre qu’il va y avoir un chambardement important dans le marché du travail dans les prochaines années. Les Québécois – puis c’est une bonne nouvelle pour eux autres – vont aller vers les industries où il y a des emplois mieux payés. C’est normal : c’est bon pour eux autres. Mais ça va poser un défi de transition, d’ajustement. Puis on va accompagner les Québécois là-dedans, entre autres, du côté de la requalification… Requalification, ça va devenir un mot très important au Québec.

Un des secteurs importants, c’est la construction. Je vois la présidente de la CCQ, qui est là. C’est un domaine qui est en pleine effervescence. Le monde a changé, en construction. Il ne manque pas d’emplois, il manque des employés. Donc, j’invite les partenaires du monde de la construction, incluant les syndicats, à avoir une nouvelle approche. On doit moderniser le secteur de la construction.

Bon. L’autre chose qu’on doit faire, c’est de convaincre des personnes de 65 ans et plus soit de revenir au travail ou de rester au travail. Donc, on a déjà des mesures. Notre ministre des Finances a déjà mis des mesures. Puis là, il va rendre les cotisations à la RRQ facultatives. Donc, je pense que ça va être une autre façon d’attirer les personnes de 65 ans et plus.

Évidemment, on va se parler d’immigration. Je vois le leader, là, qui attendait ça impatiemment. D’abord, c’est important de se dire que l’immigration, ce n’est pas une solution miracle. Ça fait partie du coffre à outils, mais on a – puis je le disais tantôt – aussi le défi de concilier ça avec la survie, la protection, l’expansion du français au Québec. Et il va avoir plusieurs façons… puis je vais revenir, tantôt, pour parler spécifiquement d’immigration. Mais entre autres, je pense qu’une approche qu’il faut regarder, c’est d’avoir plus d’étudiants étrangers qui viennent étudier dans nos cégeps et nos universités, qui viennent obtenir un diplôme ici, en français : c’est gagnant-gagnant.

Mais toujours pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, le plus important, c’est d’augmenter la productivité des entreprises. Notre ministre de l’Économie, avec Investissement Québec, y ont travaillé très fort depuis quatre ans. Et il y a des bonnes nouvelles de ce côté-là. Depuis trois ans, la croissance de la productivité, au Québec, a été trois fois plus importante que dans le reste du Canada. Donc, ça veut dire que nos entreprises québécoises s’automatisent, se numérisent, adoptent des nouvelles technologies et, donc, en font plus avec le même nombre d’employés. On va continuer d’aider les entreprises.

L’autre secteur qui est important, évidemment, au Québec, c’est l’aérospatiale. c’est une partie importante de nos exportations internationales. C’est une partie importante de la recherche et développement au Québec. Donc, c’est une industrie qui est stratégique, où on crée beaucoup de richesse. De façon générale, aussi, ce qu’on veut, c’est de créer plus de zones d’innovation. On a commencé à Bromont, à Sherbrooke. Je sais qu’il y a une trentaine de demandes, sur la table. Donc il va falloir que notre ministre de l’Économie travaille très fort… plus fort encore.

Et ce qu’on cherche à faire, c’est de mettre ensemble la recherche appliquée de nos universités, puis de nos cégeps, avec des entreprises pour être capables de créer des générateurs de richesse. Puis actuellement, malheureusement – je vois une personne qui connaît bien ça, qui est avec nous –, on est très bons en recherche, quand on se compare en pourcentage du PIB avec ailleurs dans le monde, mais on n’est pas bons quand on regarde le nombre de brevets pour la population qu’on a. Donc, il va falloir faire plus de recherche appliquée, entre autres, dans des nouvelles zones d’innovation. Puis, je le disais tantôt, aussi, la ministre de l’Enseignement supérieur va avoir un grand défi d’attirer plus de gens à étudier en génie, puis en technologies de l’information. C’est stratégique pour le succès, pour l’avenir du Québec.

Ce qu’on souhaite aussi – puis j’en parlais un peu plus tôt –, c’est de développer l’économie verte. On a déjà commencé. On a des entreprises qui fabriquent des autobus électriques, des camions électriques. On est en train, en Mauricie, puis dans le Centre-du-Québec, de développer tout ce qu’on appelle « la filière batteries », hein, des minéraux jusqu’au recyclage à la fin. Donc, ça, là, c’est porteur pour l’avenir du Québec.

On travaille aussi, que ça soit au Saguenay, sur la Côte-Nord, à Sorel, sur l’aluminium vert, sur l’acier vert, qui vont entrer dans la production de plein de produits. Puis ça va être de plus en plus en demande dans le monde. Puis les entreprises vont être prêtes à payer plus pour avoir une composante qui est verte dans leurs produits. Il y aura évidemment, aussi, l’hydrogène vert, qui va être important pour convertir certaines de nos industries. On va commencer par le faire chez nous avant d’exporter. Mais on a actuellement une opportunité extraordinaire de concilier la lutte aux changements climatiques et la création de richesse. Il faut saisir cette opportunité emballante.

L’autre front qu’on a ouvert, durant le premier mandat, c’est l’achat local, puis la production locale. J’étais content de voir, là, même le Vendredi fou, là, beaucoup de gens ont utilisé le Panier bleu. Le Panier bleu, au début, c’était juste une vitrine, là, c’est maintenant transactionnel. La prochaine étape, c’est qu’on fasse de la livraison de produits. Parce que oui, comme tous les états dans le monde, on est inquiets de la présence de grandes entreprises comme Amazon, qui livrent des produits, qui sont souvent américains, chez les consommateurs de partout dans le monde. Donc, il y a une priorité à mettre sur l’achat local.

Évidemment, la première chose qu’il faut faire – oui, ma présidente, là, du Conseil du trésor –, c’est d’être un modèle. Donc, la présidente du Conseil du trésor a travaillé à ce qu’on ait plus d’achats du gouvernement, des sociétés d’État, qui se fassent auprès de nos entreprises. C’est un péché, quand il y a un produit québécois compétitif de qualité, d’aller acheter ça ailleurs. Donc, il faut donner l’exemple, mais il faut aussi éventuellement que nos entreprises, puis les Québécois et les Québécoises s’habituent, aient le réflexe d’acheter québécois. Donc, c’est important. C’est important, aussi, dans le bioalimentaire. Depuis quatre ans, les investissements dans le bioalimentaire ont augmenté de 65 % – pas 6,5 % –, de 65 % par année, puis on va continuer. On va continuer à supporter nos agriculteurs, parce que l’agriculture, c’est important dans beaucoup de régions, au Québec. On a besoin d’avoir une agriculture qui est durable. On a besoin d’aider la relève agricole. On a besoin d’innover. Je pense, entre autres, à toutes les vaches qui sont en liberté actuellement. C’est beaucoup d’innovation.

Le gouvernement a aussi à cœur le développement de toutes les régions, dans tous les secteurs. Je pense, entre autres, à trois secteurs qui sont importants, où on a pris des engagements, pendant la campagne électorale : revitaliser nos petites municipalités, nos villages. On le sait, au Québec, il y a 1 100 municipalités, dont des petits villages qui, parfois, quand ils perdent leur dépanneur, leur station-service, bien, ils sont sur le bord de fermer. Donc, on a une responsabilité d’aider ces petites municipalités ou ces petits villages.

L’autre chose qu’on a à faire, aussi, dans toutes les régions, c’est le patrimoine religieux. Hein, j’ai fait cette annonce-là avec le député dans Portneuf, là. C’est important. Ça fait partie de notre histoire; ça fait partie de notre patrimoine. Il faut en faire plus pour protéger notre patrimoine religieux.

L’autre chose, aussi, qu’on a commencé à faire, avec la présidente du Conseil du trésor, c’est de déplacer des emplois de Québec ou de Montréal vers les régions. On avait promis, en 2018, d’en faire 5 000 sur dix ans. On en a fait 2 000 sur quatre ans. Donc, ce qui fait qu’on est sur la cible. Madame la Présidente du Conseil du trésor, il faut continuer. Continuons.

Maintenant, le Québec regorge de ressources naturelles. Je pense, entre autres, à la forêt.

La forêt, c’est un secteur économique qui est important au Québec. On doit fabriquer plus de produits avec du bois. C’est bon pour notre économie, puis c’est bon, aussi, pour réduire les GES. Donc, on va continuer de ce côté-là. Il y a aussi les minéraux stratégiques. Vous l’avez peut-être vu, mais des pays comme les États-Unis, comme l’Allemagne, qui étaient très dépendants de la Chine, s’intéressent de plus en plus aux minéraux stratégiques. Évidemment, il faut les transformer chez nous. Donc, on travaille là-dessus. C’est important, entre autres, pour tout le secteur numérique, pour l’électrification. C’est très important.

L’autre secteur, c’est le tourisme.

Quel potentiel! Quel potentiel on a! Dans mon ancienne vie, quand j’étais chez Air Transat, j’ai beaucoup voyagé; on n’a rien à envier aux plus belles places dans le monde. Puis dans les 50 dernières années, le Québec n’est pas allé chercher sa part de l’augmentation du tourisme. Puis autant on peut se poser des questions sur le tourisme d’affaires, hein, avec le télétravail, autant, bien, pour les vacances, c’est dur de remplacer ça par le télétravail. Puis on a des régions qui sont tellement belles, entre autres, le long du Saint-Laurent.

Les relations internationales. Hein, j’ai eu la chance de faire une mission, il y a quelques jours, en Tunisie, avec notre ministre des Relations internationales. Encore là, il y a tellement de potentiel! Oui, il y a du potentiel en économie, pour augmenter nos exportations. Mais on l’a vu au Sommet de la Francophonie : il y a tellement à faire pour, d’abord, que les 300 millions de personnes qui parlent français, dans le monde, se rapprochent, qu’on développe des produits culturels en français, entre autres, pour les jeunes. Je vais y revenir, mais il y a beaucoup à faire de ce côté-là.

Ce qu’on a besoin, aussi – je suis toujours en économie –, c’est un État efficace. Un État efficace, ça veut dire quoi? Ça veut dire, d’abord, une fonction publique compétente et dévouée. Je vois notre grand patron des fonctionnaires, qui est avec nous. J’ai pu, depuis deux ans et demi, voir les fonctionnaires travailler sans relâche, sept jours sur sept, être en mode solution. C’est trop facile de casser du sucre sur le dos des fonctionnaires. Moi, je veux en profiter pour dire à tous ceux qui travaillent pour le gouvernement du Québec, pour les ministères, pour les sociétés d’État, un énorme merci.

Bon. L’autre chose dont on parle, quand on parle d’efficacité de l’État, c’est la bureaucratie, la lourdeur, la lenteur. Il y a du travail encore à faire de ce côté-là; un petit peu… un petit peu. Je donne un exemple. Il y a des milliards qui sont disponibles pour construire des logements sociaux et abordables, puis on n’arrive pas à les construire. Bien, il va falloir trouver le moyen d’aller plus vite. Puis c’est vrai dans tous les ministères. Je l’ai demandé à tous les ministres, dans tous les ministères : comment revoir les processus pour aller plus vite? C’est la même chose dans les sociétés d’État : il faut être plus rapides, plus agiles, plus souples.

Puis c’est vrai aussi pour le monde politique. Quand il y a une crise, souvent, le réflexe, c’est d’ajouter des contrôles, des règles, plus de personnel. C’est une réponse un peu facile. Donc, faisons attention de ne pas toujours, nous-mêmes, être responsables de l’ajout de plus de lourdeur.

L’autre aspect qui est important pour l’efficacité de l’État, c’est la transformation numérique. Bon, d’abord, il faut se protéger contre les cyberattaques. Il faut protéger les données des citoyens. Le nouveau ministère de la Cybersécurité et du Numérique doit nous aider à rendre notre État plus efficace. Puis c’est possible! On l’a vu, au ministère de la Santé, avec la vaccination. C’est possible, donc on est capables de faire des choses de façon efficace. Puis, il faut continuer cette transformation numérique.

Parlant du numérique, une de mes grandes fiertés des quatre dernières années : l’Internet haute vitesse. Tous ceux qui veulent l’avoir peuvent l’avoir. Il y en a qui ont préféré, à cause de Starlink, attendre d’avoir la fibre, là, mais c’est une belle réussite. Mais il ne faut pas arrêter là. Il faut continuer.

Puis là, on a un projet, aussi, qu’on a appelé ID Québec, comme dans « infrastructure de données ». Il faut être à l’avant-garde. Ça va être une clé; ça va être stratégique, dans les prochaines années, pour être capables d’offrir à nos entreprises, aux Québécois des infrastructures de pointe. Ça va être une façon de créer de la richesse. Ça va être aussi une façon de réduire les GES. Je pense, par exemple, à l’automatisation de la production, les bâtiments intelligents, la gestion du trafic, les véhicules intelligents qui s’en viennent. Donc, on a besoin d’être en avant de la parade.

Ça m’amène à vous parler de l’autre grand enjeu, dont je vous parlais tantôt : un Québec plus vert. Je pense qu’on a réussi… en partie – ce n’est jamais fini –, depuis quatre ans, à allier la prospérité, puis la fierté. Pendant 50 ans, au Québec, c’était souvent mis en opposition : la prospérité, puis la fierté. Là, notre défi, actuellement, c’est de concilier la prospérité, puis l’environnement. Donc, c’est un gros défi. Et je pense que c’est important de concilier les deux pour que tous les Québécois embarquent dans ce grand projet de transition énergétique, pour être capables d’atteindre – puis on l’espère, d’être parmi les premiers – la carboneutralité en 2050. Mais il faut qu’on réalise, tout le monde, à quel point on a un chantier qui est écologique, économique, technologique, social, politique. Et c’est gigantesque. Ça va nous demander beaucoup de persévérance, beaucoup de détermination, beaucoup d’inventivité, mais c’est un projet tellement emballant! Il faut embarquer.

Bon, pour réussir cette transition énergétique, ça va prendre beaucoup d’électricité. On l’a dit, on a calculé : ça va prendre l’équivalent de 100 térawattheures d’électricité, d’ici 2050, pour électrifier toute l’économie du Québec. Cent térawattheures de plus que le 200 térawattheures qu’on a déjà chez Hydro-Québec. Ça veut dire que le défi qu’on a, au cours des prochaines années, c’est de bâtir un « demi Hydro-Québec ». Vous voyez la durée… ce que ça a pris pour construire Hydro-Québec. Puis là, il faut en faire 50 % dans un délai qui est très restreint.

Et n’oublions pas une chose : en 2041, notre contrat pour Churchill Falls se termine. Je ne voudrais pas être dans une position de faiblesse pour négocier. Puis ça va se négocier maintenant. Donc, c’est important, si on veut être capables d’avoir un plan à long terme pour les Québécois, pour les entreprises, il va falloir savoir où est-ce qu’on s’en va après 2041. Donc, très, très, très important.

Comment on va aller chercher ce 100 térawattheures? Bon, premièrement, efficacité et sobriété énergétiques : il y a beaucoup à faire encore de ce côté-là. Deuxièmement, l’éolien. L’éolien, pendant un certain temps, c’était coûteux. Là, c’est rendu très compétitif. Donc, on va continuer d’accélérer les projets en éolien. Il y a des projets aussi sur lesquels on travaille en bioénergie. On travaille aussi et on va travailler à moderniser nos centrales électriques. Et, oui, il faut envisager sérieusement la construction de nouveaux barrages.

Partout dans le monde, les États se demandent comment ils vont remplacer le pétrole, le gaz, puis le charbon. Il y a deux solutions qui se présentent : le solaire, qui coûte très cher encore, pour l’instant, et l’éolien. Le problème, avec le solaire, puis l’éolien, c’est que c’est intermittent. Donc, ce n’est pas suffisant pour combler nos besoins. Il y a beaucoup d’États, dans le monde – je pense, entre autres, à la France; je pense, entre autres, à l’Ontario –, qui se rabattent sur le nucléaire. Ce n’est pas un choix qu’on souhaite faire. Il y a un enjeu important de déchets, de disposition des déchets nucléaires. Donc, on va avoir des décisions importantes à prendre dans le prochain mandat. Parce que construire un barrage, là, entre le moment où on l’annonce, qu’on négocie, entre autres, avec les communautés autochtones, qu’on prépare le projet, puis qu’on le réalise, on peut calculer à peu près 15 ans. Donc, on a besoin, dans le prochain mandat, d’avoir un vrai débat de société sur comment on va chercher ce 100 térawattheures. Et on doit réaliser, plus que jamais, que notre électricité, au Québec, est précieuse. Elle a maintenant une grande valeur. La demande est plus forte que l’offre. Et on a donc un exercice important à faire pour choisir; choisir en fonction de nos deux grands objectifs : créer de la richesse, puis éliminer les GES. Ça va être un débat important des prochaines années pour réussir la transition énergétique.

Je veux maintenant qu’on prenne quelques minutes pour se parler de la situation concernant les GES, parce que c’est important que les Québécois comprennent bien la perspective. Au Québec, on émet moins de neuf tonnes de CO2 par habitant. Au Québec neuf tonnes… moins de neuf tonnes. Aux États-Unis, en moyenne, c’est 18 tonnes de CO2 par habitant : le double. Au Canada, si on exclut le Québec, c’est 20 tonnes de CO2 par habitant, donc plus du double. Donc, quand j’entends certains nous dire ou nous présenter comme des derniers de classe, bien, c’est important d’abord de se dire, là, qu’on est les premiers de classe en Amérique du Nord. En Amérique du Nord!

Donc, il faut se le dire et il faut aussi comprendre, sans minimiser le problème, parce que j’ai beaucoup d’ambition : on veut, le neuf, le ramener à zéro, parmi les premiers au monde.

Mais il ne faut pas être dogmatique. Il ne faut pas être dogmatique, parce que quand on dit « réduire de 37,5 % ou de 45 % ou de 55 % », on part déjà à la moitié du reste de l’Amérique du Nord. Donc, il faut en tenir compte. Il faut être ambitieux, mais sans être dogmatique. Il faut quand même que tout le monde comprenne, là, que nos entreprises, on leur impose des règles qui sont plus dures que les entreprises compétitrices qui ont… dans le reste de l’Amérique du Nord. Il faut juste garder ça en tête. Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas d’ambition. On veut rester les meilleurs. Donc ça, c’est très clair.

Et quand on dit qu’on est les meilleurs, c’est sans compter ce qu’on fait pour nos voisins. Rappelez-vous, en 2018, ici, il y en a qui se moquaient de nous quand on disait qu’on voulait négocier un contrat avec l’État de New York : « Bien, voyons, vous ne réussirez jamais. » Bien, on a signé un contrat avec New York. Ça devait être annoncé aujourd’hui. Malheureusement, pour toutes sortes de raisons, la ministre n’a pas pu y aller. Là, on me dit que la gouverneure va venir nous voir; la gouverneure de New York. Mais écoutez, là, ce n’est pas rien : en plus d’être à 50 % des GES du reste de l’Amérique du Nord, le contrat qu’on a avec New York, ça va enlever l’équivalent d’un million d’autos sur les routes. Puis c’est payant pour le Québec. Donc, il faut tenir compte de ça.

L’autre chose qu’il faut se dire, c’est que le Québec est le seul État, avec la Californie, qui est dans un marché du carbone. En pratique, ce que ça veut dire, c’est qu’au cours des dernières années, les entreprises québécoises ont donné 1 milliard de dollars à des entreprises de la Californie, parce que ça coûtait moins cher, là-bas, réduire les GES qu’ici. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, là : on est tous sur la même planète, là. Il n’y a pas un mur entre le Québec, puis les États-Unis. Si on aide New York, c’est bon pour la planète. Si on aide la Californie, c’est bon pour la planète. Donc, on a non seulement le meilleur bilan, au Québec, mais en plus, on aide nos voisins. Puis on veut aller plus loin. Le grand défi qu’on a, c’est le transport. C’est le transport. Et entre autres, le transport collectif. Puis là, on travaille sur beaucoup de projets : le REM va être en fonction dans le premier mandat; le projet de tramway, à Québec, avance; la ligne bleue, à Montréal, enfin, avance, après avoir été… arrêtée. Ça avance. Ça fait 30 ans que les anciens gouvernements en parlaient. Là, ça avance. Le SRB Pie-IX, c’est en fonction. Le REM de l’Est, on y travaille pour l’amener jusqu’à dans Lanaudière. Le REM de la rive sud, est-ouest, on y travaille. Il y a des projets à Laval. Je voyais le maire de Laval, là. On a discuté de beaux projets ensemble. Puis j’étais content de voir le débat évoluer sur le tunnel Québec-Lévis. Il semble… je sens un certain consensus, au moins pour les deux voies sur quatre, pour le transport en commun. Je sens un consensus. On avance! On avance! C’est important que… qu’on soit capables d’avoir du transport collectif : centre-ville de Lévis à centre-ville de Québec et de centre-ville de Québec à centre-ville de Lévis. On va finir par convaincre ceux qui étaient plus difficiles à convaincre. Et c’est sans parler de plein d’autres projets qu’on a avec la ministre des Transports. Oui!

Je vois beaucoup de mères, aussi, qui sont ici. Content de voir, aussi, qu’il y a beaucoup de jeunes mères, hein, pour qui c’est important, l’environnement. Donc, on va travailler ensemble. On a commencé, entre autres, à travailler sur une politique d’aménagement du territoire. C’est important. C’est important qu’on le fasse de façon différente d’une région à l’autre. Mais ça va être important. Ça a des effets sur le transport, sur la protection des espaces verts, sur les terres agricoles, sur l’architecture, sur les paysages. Donc, on va continuer de travailler ça avec les municipalités. On va continuer aussi de travailler sur les déplacements entre les régions. C’est important. Malheureusement, dans les 10, 20 dernières années, au lieu de voir une augmentation du transport interurbain, on a vu une diminution. Bon, on a commencé, entre autres, avec le transport aérien régional. On va continuer de le développer. C’est bon; c’est bon pour l’environnement, puis c’est bon pour l’économie.

Mais quand on parle d’environnement, ce n’est pas juste les GES, puis la lutte aux changements climatiques. Il y a, entre autres, quatre sujets qui sont très importants : l’eau, les aires protégées, l’accès à la nature, puis la consigne. On a pris des engagements, pendant la campagne électorale, donc on va avoir un fonds bleu pour nos rivières, nos lacs, puis notre majestueux Saint-Laurent. On a respecté les engagements internationaux, avec 17 % d’aires protégées, mais on va aller plus loin. On va aller plus loin, entre autres, dans le sud du Québec. On veut aussi, avec les municipalités... là, on s’est engagés sur un budget important pour l’accès à la nature, donc plus d’installations d’accueil, d’aménagements de sentiers, pour faciliter l’accès à la baignade. Il y en a qui veulent modifier ou changer certains terrains de golf pour en faire d’autres choses, avec des plages, des berges. On a dit aussi qu’on va ajouter trois parcs nationaux. On va en agrandir cinq, là. Les Québécois, je pense qu’il y en a beaucoup qui ont découvert la Sépaq, puis là, bien, il faut être capables de suivre avec l’offre. Puis concernant la consigne, bien oui, nous, on n’a pas reculé. Il y avait eu beaucoup de monde qui ont reculé, avant, sur la consigne, que ça soit SAQ, que ça soit les contenants de carton. Donc, notre objectif reste le même d’ici la fin du mandat : 70 % de récupération. Donc, l’environnement, c’est une priorité pour notre gouvernement. Et je suis convaincu qu’on peut à la fois augmenter, améliorer notre prospérité, puis être capables de respecter l’environnement. C’est un objectif important pour tout notre gouvernement.

Parlons maintenant de santé. Je ne sais pas s’il y en a beaucoup qui voudraient être dans la chaise de notre ministre de la Santé, là, mais bon! On a une équipe solide, un plan solide. On a déjà avancé sur plusieurs fronts. On s’est donné un plan sur cinq ans. On a commencé à augmenter certains salaires, certaines primes, mis en place un guichet d’accès à la première ligne, un tableau de bord. Et évidemment, l’objectif qui est le plus attendu, c’est que tous les Québécois aient accès à un médecin de famille ou un ou une professionnelle de la santé. Ça va être important, pour dégager notre réseau, qu’on ait une première ligne qui est forte. Évidemment, le principal défi, ça reste le personnel. Donc, ce qu’on veut, c’est une approche décentralisée, flexible. On veut aussi créer Agence santé Québec, où on va mettre les opérations à part. Et on veut une gestion de proximité, donc on veut rapprocher les décisions du terrain. Ça veut dire, entre autres, la fabrication des horaires de travail pour être capable d’éliminer le travail… le travail supplémentaire obligatoire... le temps supplémentaire obligatoire.

Une des choses qui est importante, évidemment aussi, c’est l’élargissement des pratiques professionnelles. Être capables de déléguer plus aux infirmières, aux physiothérapeutes, aux pharmaciens, aux « paramédics ». Et là, je veux lancer un message à tous les responsables des ordres professionnels : on a besoin de résultats. On a besoin, de façon pressante, d’élargir les responsabilités de chacun des groupes de professionnels. Il faut que tout le monde se montre ouvert, tout le monde se mette en mode solution. On a besoin de résultats avec vous autres, les ordres professionnels.

Évidemment, on a besoin aussi de plus de personnel, donc plus de médecins, plus d’infirmières. On a… on va admettre 660 étudiants de plus en médecine. On travaille à ajouter des infirmières. On a l’opération main-d’œuvre. On a mis des incitatifs. Si c’est nécessaire d’en mettre plus, on va en mettre plus.

Une chose qu’on veut faire aussi – puis je sais que c’est un sujet qui intéresse beaucoup le député de Saint-Jérôme : mettre en place deux mini-hôpitaux privés. C’est important. Ça va être un modèle. Je vois le chef de Québec solidaire, qui est en train de tout s’arracher les cheveux, hein! Il ne faut pas être dogmatique. D’abord, c’est important de le dire : le privé... le privé, on parle d’un privé où les Québécois paient avec leur carte d’assurance maladie, donc c’est gratuit pour les Québécois. Mais c’est un mode de fonctionnement où ces hôpitaux-là vont être ouverts 24 h sur 24, sept jours sur sept. Ils vont être traités de la même façon que les hôpitaux publics, mais ça va nous montrer un nouveau modèle pour être plus efficaces. Et on l’a vu pendant la pandémie : on a été capables de faire beaucoup de chirurgies au privé. Je ne connais pas beaucoup de Québécois, peut-être à part le chef de Québec solidaire, qui n’ont pas été contents des services qui ont été donnés dans ces cliniques. L’autre chose qu’il faut faire, c’est la télésanté. Ça nous a aidés à accélérer la pandémie. S’il y a eu un bon côté, c’est vraiment la télésanté; être capable de soigner à distance. Ça se fait de plus en plus, donc on utilise la technologie. On est en train de développer Votre santé, qui est une application. On est en train de développer aussi le dossier médical pour que, peu importe où vous avez été traité, vous avez eu des tests... ça va tout se retrouver sur le dossier santé numérique. Évidemment, ça ne se fera pas du jour au lendemain. On va le faire graduellement, correctement. Même chose avec l’hospitalisation à domicile. Il y a des patients – puis ça va être juste pour les patients qui le veulent – qui peuvent être traités à la maison, puis qu’ils aient un suivi avec le personnel, avec des équipements dans certains cas. Puis encore là, on va y aller graduellement.

Toujours en santé, aussi, il y a le défi des régions plus éloignées. Déjà, on avait un avion pour les régions très éloignées. On s’est engagés, durant la campagne électorale, à ajouter des hélicoptères, donc avec des héliports dans les grands hôpitaux. Donc, ça va desservir un rayon de 75 à 250 kilomètres. Donc, ça va être bon pour le Bas-Saint-Laurent, pour la basse Côte-Nord, pour la Mauricie, pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean, Lanaudière, Laurentides et l’Outaouais. Donc, ça va améliorer le service. Ça va éviter aussi de monopoliser, pendant des heures et des heures, des ambulances qui sont obligées d’amener les patients loin de chez eux.

Bon. L’autre grand dossier – notre ministre déléguée, là, je sais que c’est un dossier pour lequel elle s’est engagée –, les soins à domicile. Il faut faire une vraie révolution. On a beaucoup investi dans les soins, puis dans les services à domicile, mais il y a encore trop de personnes qui nous disent « c’est compliqué… et avoir accès, puis à quel endroit on appelle ». Et tout le monde est d’accord pour dire que c’est idéal, pour une personne, de rester le plus longtemps possible à la maison. Par contre, il faut arrêter de mettre ça en opposition avec les maisons des aînés, puis les CHSLD. Parce qu’arrive un moment, malheureusement, où il y a des personnes qui perdent leur autonomie, puis qui ont besoin d’aller en maison des aînés et en CHSLD. Puis là, on a du travail à faire pour améliorer l’offre. On a commencé à construire des maisons des aînés, mais il faut faire les deux : les soins à domicile et les maisons des aînés. Il faut tout repenser, là. On a donné un mandat à la commissaire à la santé, qui doit nous livrer un rapport préliminaire dans les prochains mois. Donc, on va regarder les meilleures pratiques partout dans le monde. Mais on veut améliorer nos services et nos soins à domicile.

L’autre grand défi, c’est la santé mentale. Évidemment, comme à peu près partout dans le monde, les problèmes se sont additionnés, ont augmenté pendant la pandémie. Les gens, là, qui se sont retrouvés tout seuls, des personnes qui se sont retrouvées toutes seules ont développé des problèmes. Les listes d’attente, on a réussi à les maintenir, mais dans le fond, le nombre de personnes traitées a augmenté. Donc, on a vraiment le défi de former, là aussi, des ressources.

On a besoin aussi de faire la même chose à la DPJ. La DPJ, il y a des listes d’attente sont trop longues. On va continuer d’ajouter du personnel, continuer aussi d’appliquer les recommandations du rapport de Régine Laurent. Donc, il y a du travail à faire de ce côté-là.

Mais il y a un grand défi de financement en santé; un grand, grand défi de financement. Et on a besoin de l’aide du gouvernement fédéral. Ça n’a pas de bon sens que la dépense… les dépenses de santé partout, dans toutes les provinces, augmentent à un rythme de 5, 6 % par année à cause des impacts du vieillissement de la population, que ça soit la seule dépense, tous gouvernements confondus, qui augmente à ce rythme-là, là. Puis je parle d’une année normale; je ne parle pas d’une année avec une inflation comme on vit actuellement : une année normale. Et le gouvernement fédéral finance seulement 22 % des dépenses de santé au Canada, au Québec. Pourtant, les Québécois envoient plus de 40 % de leurs impôts à Ottawa.

Donc, quand on regarde les prévisions du Conference Board, on voit très bien que, même si le gouvernement fédéral a fait des contributions ponctuelles non récurrentes, pendant la pandémie, puis qui ont creusé leur déficit, quand on fait une projection sur 10 ans, sur 20 ans, on voit que le fédéral va se retrouver en surplus, puis que les provinces vont creuser leur déficit à cause de l’impact de la santé. Donc, il est temps qu’on s’assoie, les premiers ministres des provinces, des territoires, avec le premier ministre du Canada, puis qu’on règle ce dossier-là. On est raisonnables. On dit « le fédéral devrait passer de 22 % des dépenses de santé à 35 % des dépenses de santé ». Quand on dit qu’il y a 40 % de nos impôts qui vont à Ottawa, bien, je pense que 35 % des dépenses en santé, ça serait juste normal. Puis, par la suite, il faut les indexer à 5, 6 %, parce que les impacts du vieillissement viennent augmenter les dépenses de santé à ce rythme-là. Et ce qu’on a besoin – puis je sais que les Québécois sont tannés de ce débat-là –, on n’a pas besoin de plus de conditions : ce qu’on a besoin, c’est que le fédéral fasse enfin sa juste part.

Je conclus sur la santé en disant on a besoin de la collaboration, là aussi, de tout le monde. Les syndicats, les ordres professionnels : il faut que tout le monde se mette en mode solution, avec une attitude positive et constructive.

L’autre dossier qui est important, c’est la justice. Il y a un défi – je vois des juges en chef qui sont là. Il y a un défi d’accès à la justice. Puis on est ouverts à discuter et à bonifier certains emplois pour être plus attractifs, à revoir l’organisation du travail, à mieux intégrer les technologies numériques, parce qu’il y a beaucoup de rattrapage à faire de ce côté-là, à trouver des pratiques pour éviter la judiciarisation. Donc, on va travailler là-dessus. J’ai confiance qu’on va y arriver.

La sécurité. Évidemment, il n’y a personne qui est content de voir ce qui se passe à Montréal depuis un certain nombre de mois. Personne. Le Québec, puis Montréal ont la réputation, partout dans le monde, d’être un des endroits les plus sécuritaires au monde. Là, il y a de la violence, et on va prendre les moyens pour ajouter des policiers pour que Centaure continue à faire son travail. Évidemment, il y a tout le travail, aussi, de violence faite aux femmes. Il faut agir. L’ex-ministre a fait des choses concernant les bracelets antirapprochements. Il faut continuer. On veut avoir un Québec qui est sécuritaire, un Québec où il fait bon vivre, un Québec où les femmes se sentent en sécurité. C’est important.

L’autre fierté que j’ai, puis qu’on devrait tous avoir, c’est la façon dont, au Québec, on partage la richesse. On est un des endroits au monde – là, il y a des indicateurs pour ça… un des endroits où on partage le plus la richesse. Puis la ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, bien, va continuer à s’assurer qu’on rejoigne les personnes qui en ont le plus de besoin. C’est aussi une priorité de notre gouvernement.

Je termine. Je termine avec la langue et la culture. Je le disais tantôt : le déclin du français, c’est un enjeu existentiel pour le Québec. Je parle au sens propre, là, de l’existence même de notre nation. La situation est préoccupante. Je veux vous donner, encore là, quelques chiffres. Je pense que c’est important que tout le monde s’approprie ces chiffres. Quand on regarde l’évolution, de 2001 à 2021, donc en 20 ans, puis qu’on regarde la proportion des personnes qui parlent le plus souvent en français à la maison, au Québec, on est passés, en 20 ans, de 82,3 % à 77,5 %. Mais le plus inquiétant, c’est l’île de Montréal. Sur l’île de Montréal, on est passés de 54,6 %, en 2001, à 48,3 % en 2021. On est tombés en bas de la barre du 50 %.

Et c’est impératif, pour notre nation, de mettre fin à ce déclin, de renverser la tendance. Et je considère que c’est mon premier devoir, comme premier ministre, comme chef du seul État avec une majorité de francophones, en Amérique du Nord, de poser les gestes qui sont nécessaires. On a commencé à le faire, dans le dernier mandat, avec la « loi 96 ». C’était le geste le plus fort depuis la « loi 101 » de 1977. On a étendu le français, langue de travail, aux entreprises de 25 à 49 employés, aux entreprises de la Charte fédérale. On a plafonné le nombre d’inscriptions dans les cégeps anglophones. On a inscrit notre caractère francophone dans la Constitution. On a créé Francisation Québec. On a augmenté les moyens financiers pour la francisation. On a agi pour que le français, langue de communication de l’État, soit plus clair que jamais. C’est sûr que les effets de ces gestes-là vont apparaître dans les prochaines années, mais ce n’est pas suffisant. On ne doit pas en rester là. Et j’ai demandé au ministre responsable de la Langue française et à la ministre responsable de l’Immigration qu’on se donne un tableau de bord, puis qu’on ait des chiffres à chaque année. Vous savez qu’actuellement, là, les gouvernements qui se sont succédé ont toléré qu’on attende les chiffres de Statistique Canada aux cinq ans. Je pense que la situation est assez grave pour qu’on ait nos propres chiffres, puis qu’on les ait à chaque année, pour être capables de suivre la situation.

Et je veux vous parler d’immigration. Évidemment, il y a beaucoup de choses qui ont été dites, entre autres, pendant la campagne électorale. Il y a un lien indéniable entre la politique d’immigration, puis la vitalité de la langue française. Avant d’aller plus loin, je veux dire une chose : les Québécois sont en faveur de l’immigration. Les élus, ici, ce que j’en sais, là… les 125 élus, ici, sont en faveur de l’immigration. La nation québécoise est une des nations les plus accueillantes dans le monde. Puis les nouveaux Québécois, ce sont une richesse pour le Québec. Mais le débat ne porte pas là-dessus. Ce qu’on cherche, c’est la meilleure politique d’immigration et d’intégration qui tient compte de notre contexte nord-américain, puis de la forte attractivité de la langue anglaise. Puis avant même d’aller demander plus de pouvoirs à Ottawa, il faut que nous, on en fasse plus en matière d’immigration. Ce n’est pas acceptable que les gouvernements qui se sont succédé, dans les 10, 20 dernières années, aient toléré que seulement 50 à 60 % des immigrants économiques, qui sont pourtant sélectionnés complètement par le gouvernement du Québec… qu’il y ait seulement 50 à 60 % des immigrants économiques qui parlent français. Depuis quatre ans, on a augmenté ce pourcentage-là, puis on se fixe comme objectif… Évidemment, il faut y aller graduellement, parce qu’il reste encore des certificats de sélection qui ont été donnés – il en reste 40 000 – par les anciens gouvernements, qu’il faut évidemment respecter. Mais on se donne comme objectif d’atteindre près de 100 % de personnes qui parlent français. C’est une question de survie pour notre langue au Québec.

Puis une bonne façon d’y arriver, ce sont des étudiants étrangers qui viennent dans nos cégeps et nos universités francophones. Prenez l’exemple d’un ou une Latino-Américain ou Américaine qui vient, ici, étudier en soins infirmiers dans un cégep ou une université francophone. Bien, d’abord, pas d’enjeu de reconnaissance des diplômes. Deuxièmement, la plupart du temps, c’est du monde qui sont jeunes. Donc, on se retrouve à avoir un résultat qui est bon pour la langue, bon pour l’économie, bon pour la démographie. Donc, c’est vers ce modèle d’immigration qu’on va tendre dans l’avenir.

Évidemment, on ne contrôle pas tous nos pouvoirs en immigration, puis on va avoir des bonnes discussions avec le gouvernement fédéral. Puis j’ai commencé à le faire, là, lors de ma rencontre avec le premier ministre du Canada. Il y a un sujet qui est urgent : ce sont les dizaines de milliers de personnes qui entrent par le chemin Roxham. Ce n’est pas normal que ça soit seulement le Québec qui doive assumer les coûts. Parce qu’il y a des coûts, on le sait. Il manque de logements, il manque de services en santé et en éducation. Et savez-vous combien ça prend de temps avant que le gouvernement fédéral juge si la personne est une vraie, ou non, réfugiée politique? Ça prend deux ans. Je ne peux pas croire que le gouvernement fédéral n’est pas capable de faire ça en quelques mois. Deux ans! Ça veut dire que, pendant deux ans, c’est le gouvernement du Québec qui assume les coûts. Et là, il est temps, d’abord, que le gouvernement fédéral nous rembourse ces coûts-là. Puis deuxièmement, il est temps qu’il réduise les délais. Puis troisièmement, bien, il est temps qu’il renégocie l’entente avec les États-Unis pour les pays tiers, pour qu’on soit capables de faire, à Roxham, la même chose qu’on fait à l’aéroport de Dorval. Donc, il y a… si le gouvernement fédéral est de bonne foi, si le premier ministre du Canada est sérieux quand il dit que c’est important, puis que ça l’inquiète, la situation du français, au Québec, bien, il doit agir. Ça presse.

Maintenant, la culture.

Bon. Je l’ai dit tantôt : on vit en Amérique du Nord. L’attractivité de l’anglais est ce qu’on connaît. La mondialisation de l’économie, Internet, ça fait que l’anglais, c’est une langue qui est de plus en plus dominante. Et puis, pour être bien honnête, j’en ai discuté avec mes homologues de la Suisse, de la France, de la Belgique, même de certains pays africains. Ce n’est peut-être pas aussi pire, en Europe, puis en Afrique, mais il y a cette même attractivité. Puis évidemment, ça passe par les plateformes numériques. Et s’il y a un coup de barre qu’on doit donner, c’est du côté des jeunes, parce que, partout dans le monde, les jeunes sont attirés vers l’anglais. Et on a un coup de barre à donner pour rendre accessible davantage la culture en français à nos jeunes. Donc, nos salles de spectacles, nos télés, nos radios, nos plateformes numériques en français, le ministre de la Culture, c’est sa priorité numéro un.

Je termine et je conclus. Je veux vous parler, quelques secondes, de cohésion nationale. Je le disais au début; une des choses qui m’a le plus impressionné, dans le dernier mandat, c’est ce qu’on a vécu pendant la pandémie : la solidarité des Québécois, à cause de cette cohésion nationale. Cette cohésion, ça part d’un sentiment d’appartenance à une nation. Ça part d’une histoire commune, d’une langue commune, de valeurs communes. C’est ça qui nous unit. C’est ça qui nous pousse à être solidaires. Et cette cohésion nationale, c’est très précieux. On doit la cultiver. Puis on ne doit jamais oublier que le Québec, c’est un endroit extraordinaire. On est chanceux de vivre au Québec. Donc, vive la nation québécoise! Merci.

(Applaudissements)

Dernière mise à jour : 5 décembre 2022