QUÉBEC, le 16 nov. 2023 /CNW/ - Dans un avis diffusé hier, la Commission de l'éthique en science et en technologie (CEST) formule des recommandations aux décideurs afin que la gestion algorithmique de la main d'œuvre soit bien encadrée et que son intégration dans les milieux de travail s'appuie sur un dialogue social équilibré entre les différents acteurs et parties prenantes.

La gestion algorithmique de la main-d'œuvre désigne l'utilisation d'algorithmes informatiques pour assurer la supervision et la coordination des employés et des équipes de travail. Bien que ces outils offrent des bénéfices potentiels en termes de performance, de productivité et d'efficacité, leur déploiement dans les milieux de travail comporte aussi de nombreux risques éthiques, parmi lesquels figurent :

  • l'accentuation des asymétries de pouvoir;
  • l'intensification des pratiques de surveillance;
  • l'augmentation des pratiques discriminatoires;
  • la diminution de l'autonomie et du bien-être des travailleurs.

La CEST propose des pistes d'action aux décideurs afin que l'utilisation de ces outils ne nuise pas aux valeurs relatives aux relations et aux conditions de travail, telles que le dialogue social; l'autonomie, le bien-être et le respect de la vie privée des travailleurs; la justice au travail; l'équité, la diversité et l'inclusion (EDI), ainsi que la transparence, la responsabilité et l'imputabilité des organisations.

La CEST enjoint également les directions et les travailleurs, mais aussi les acteurs collectifs concernés dans les milieux de travail (syndicats, associations sectorielles paritaires, groupes représentant la société civile, etc.) à se saisir des enjeux abordés dans cet avis et à évaluer les pistes de solution qui y sont proposées.

Citation : « Tout en reconnaissant les possibilités qu'offre la gestion algorithmique de la main-d'œuvre en termes de productivité et de performance, cet avis met en évidence les risques et les enjeux éthiques que l'implantation de ces outils soulève sur le plan des conditions et des relations de travail. Il s'inscrit dans un ensemble plus large de travaux menés par la Commission sur les impacts de l'intelligence artificielle dans le monde du travail. » - Jocelyn Maclure, président de la Commission de l'éthique en science et en technologie.

Pour plus de détails, vous pouvez consulter l'avis à l'adresse suivante : https://www.ethique.gouv.qc.ca/fr/publications/la-gestion-algorithmique-de-la-main-d-oeuvre-analyse-des-enjeux-ethiques/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

À propos de la Commission de l'éthique en science et en technologie

Instituée en 2011, la Commission de l'éthique en science et en technologie (CEST) a pour mission de conseiller le gouvernement du Québec sur toute question relative aux enjeux éthiques liés à la science et à la technologie et de susciter la réflexion sur ces enjeux. Ses activités visent à informer, à sensibiliser et à émettre des recommandations pour favoriser une plus grande prise en compte de l'éthique, notamment par les décideurs et les milieux de pratique, afin de les accompagner dans leurs processus décisionnels. La CEST est composée de treize membres, dont un président, tous nommés par le gouvernement et issus de milieux variés afin que ses travaux misent sur l'interdisciplinarité.

Cision Consulter le contenu original : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/November2023/16/c7970.html

Dernière mise à jour : 16 novembre 2023