Lancée en 2016, la méthode d’intervention SEXTO a réduit le délai de traitement des dossiers de sextage dénoncés à l’école de plusieurs mois à un délai moyen de 4 jours.

Des adolescents dont on ne voit pas le visage textent sur leur téléphone mobile.
Des adolescents textent sur leur téléphone mobile.

Un partenariat entre le Service de police de la Ville de Saint-Jérôme, initiateur du projet, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) et plusieurs autres partenaires a donné naissance à la trousse d’intervention SEXTO, l’outil-clé de cette méthode.

Cette trousse permet aux intervenants scolaires d’intervenir rapidement et efficacement auprès des jeunes impliqués dans un cas de sextage.

Le sextage, une infraction criminelle

On définit le sextage comme le partage d’images à caractère sexuel entre adolescents.

Bien souvent, les jeunes, comme leurs parents, ignorent que le sextage peut constituer une forme de pornographie juvénile, au sens du Code criminel canadien. Les principales infractions associées au sextage sont la production, la possession, la distribution et l’accès à la pornographie juvénile.

Les jeunes impliqués s’exposent donc à des poursuites criminelles, en plus de conséquences importantes aux plans physique, psychologique et social.

Compte tenu de leur moins grand degré de maturité, les adolescents peuvent sous-estimer ou méconnaître les conséquences de leurs gestes.

Pour en savoir plus sur le sextage chez les jeunes :

Le sextage, ou sexting, chez les jeunes peut avoir des conséquences sociales, physiques... et juridiques. Me  Louis-David Bénard, procureur au Bureau des affaires de la jeunesse à Saint-Jérôme, les explique à l’aide d’exemples.

La révolution SEXTO : des dossiers traités en 4 jours!

Avant SEXTO, une situation de sextage était souvent traitée par le biais d’une enquête criminelle, menée par la police, et du processus judiciaire habituel :

  • demande faite par la police d’intenter une poursuite criminelle;
  • analyse du dossier d’enquête de la police par la procureure ou le procureur;
  • décision de poursuivre ou non, etc.

Le traitement de ce type de dossier pouvait s’étirer sur plusieurs mois.

Avec SEXTO, en moyenne, le délai de traitement d’un dossier est de 4 jours seulement, dans la grande majorité des cas.

La solution : une trousse d’intervention pour le milieu scolaire

La trousse d’intervention SEXTO aide les établissements scolaires de niveau secondaire à contrer rapidement et efficacement toute forme d’intimidation ou de violence liée au phénomène de sextage chez les jeunes.

Le matériel et toutes les étapes à suivre y sont rassemblés pour faciliter la prise en charge de la situation, de façon légale et efficace, par l’intervenante ou l’intervenant scolaire. Celui-ci communique avec la police, en contact avec les procureurs du BAJ.

Ces procureurs déterminent la nature de l’acte commis : est-il impulsif ou malveillant?

Dans leur analyse, ils tiennent compte, entre autres :

  • des circonstances;
  • du niveau de maturité des jeunes impliqués;
  • de la nature de leurs gestes;
  • de leurs intentions.

Il s’agit d’une façon de faire adaptée à la réalité des jeunes et au phénomène que SEXTO cherche à prévenir et à contrer.

Dans le cas d’un acte impulsif, le dossier est renvoyé aux policières et aux policiers et traité par la rencontre de sensibilisation SEXTO.

Au poste de police, les policiers rencontrent, individuellement, les élèves impliqués en compagnie d’un tuteur, d’une tutrice ou d’un parent, pour les sensibiliser aux conséquences légales, sociales, psychologiques et physiques du sextage. Cette méthode est une mesure non judiciaire appliquée dans la grande majorité des cas.

S’il s’agit d’un acte malveillant, le dossier est traité par la méthode traditionnelle, c’est-à-dire une enquête criminelle complète par la police.

Dans le cadre du projet SEXTO, cette voie est privilégiée lorsqu’un cas de sextage est le fruit d’une récidive. La police et les procureurs traitent ces dossiers de façon prioritaire.

La victime au cœur des priorités

Le traitement efficace des dossiers diminue les conséquences psychologiques et sociales pour les victimes. En intervenant rapidement, les partenaires font cesser la situation et limitent la propagation des images intimes.

Le projet clarifie le statut du jeune, fille comme garçon, qui produit du matériel à caractère sexuel et qui se rend au poste de police pour dénoncer une situation : il n’est pas considéré comme un contrevenant, mais comme une victime.

À ce titre, le jeune est accueilli avec bienveillance et ouverture. Ses intérêts sont pris en compte tout au long de la résolution du dossier.

Déploiement partout au Québec

L’implantation de la méthode d’intervention SEXTO partout au Québec fait partie du Plan d’action concerté pour prévenir et contrer l’intimidation et la cyberintimidation 2020-2025 Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Les sommes investies via ce plan financeront le déploiement du projet dans toutes les écoles secondaires d’ici 2025.

Cette annonce donne un élan supplémentaire à une initiative qui fait la différence depuis 5 ans pour les adolescents.

Pour en savoir plus

Consultez le site de SEXTO Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. (Pas obligé de tout partager).

On y trouve des conseils et des ressources pour les adolescents, les parents, les intervenants scolaires et les services de police.

Aussi, lisez SEXTO : la petite histoire d’un grand projet Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. sur le blogue du DPCP ou voyez la vidéo Projet Sexto : la force du partenariat​​​​​​​ :

À Saint-Jérôme, policiers, procureurs et intervenants scolaires ont développé une méthode d'intervention permettant de gérer efficacement et rapidement les cas de sextage entre adolescents et d'en diminuer les conséquences pour les jeunes tout en favorisant une approche éducative. Premier portrait de ce partenariat inspirant.

Dernière mise à jour : 14 avril 2021