QUÉBEC, le 9 août 2023 /CNW/ - À l'occasion du 75e anniversaire du lancement du manifeste Refus global, le ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Jeunesse et ministre responsable de la région de l'Abitibi-Témiscamingue et de la région de l'Outaouais, M. Mathieu Lacombe, annonce qu'il désigne cet événement historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Il procède également à la désignation de Paul-Émile Borduas, de Jean Paul Riopelle et de Marcelle Ferron comme personnages historiques. Cet événement et ces personnages seront ainsi ajoutés au Registre du patrimoine culturel du Québec.

Le 9 août 1948, les Automatistes lancent, à la librairie Tranquille à Montréal, le manifeste intitulé Refus global. Cette parution est aujourd'hui reconnue comme un moment charnière de l'histoire culturelle du Québec. Ce manifeste est l'œuvre d'un groupe de jeunes artistes d'avant-garde, les Automatistes, formés à Montréal à compter de 1941 autour de Paul-Émile Borduas. Dans ce texte, les cosignataires remettent en question les cadres de la société de l'époque et revendiquent une plus grande liberté, non seulement dans l'acte de création, mais aussi dans la manière d'exister.

Chef de file des Automatistes et principal auteur du manifeste, Paul-Émile Borduas est un peintre et un intellectuel qui a profondément influencé le développement des arts visuels et l'évolution de la pensée du Québec moderne. À partir du début des années 1940, notamment inspiré par les surréalistes et les écrits d'André Breton, Borduas embrasse l'idée que la peinture peut être exécutée de manière spontanée, sans modèle ni sujet, et établit les fondements esthétiques de la peinture automatiste. À la suite de la polémique créée par la parution du manifeste, il perd son poste d'enseignant à l'École du meuble et quitte le Québec. Aujourd'hui, Borduas est reconnu comme l'un des pionniers de la peinture abstraite au Québec et au Canada. Les idées qu'il véhicule dans ses écrits, notamment le manifeste Refus global, sont aujourd'hui reconnues comme précurseures de la Révolution tranquille.

Figure de l'histoire de l'art du Québec et artiste de renommée internationale, Jean Paul Riopelle a redéfini les frontières entre abstraction et figuration. Il a été membre du groupe des Automatistes et cosignataire du manifeste Refus global. Après avoir passé une partie de sa vie en France, il est revenu définitivement au Québec au début des années 1990 où il a continué à créer jusqu'à la fin de sa vie, notamment dans son atelier à l'Isle-aux-Grues. Artiste prolifique, il a réalisé plusieurs milliers d'œuvres, dont des centaines de dessins, de gravures et de sculptures ainsi que plusieurs séries de peintures, désormais emblématiques, conservées et exposées dans des collections privées et publiques d'envergure dans le monde entier.

Marcelle Ferron est une des pionnières dans le domaine des arts au Québec. Elle est notamment l'une des premières femmes artistes visuelles québécoises à se dédier complètement à son art et l'une des rares de sa génération dont l'œuvre rayonne, de son vivant, chez elle comme à l'international. Cosignataire du manifeste Refus global, elle adhère aux principes esthétiques énoncés par Paul-Émile Borduas. Au fil de sa carrière, elle déploie une peinture foncièrement abstraite qui l'amène ensuite au travail du verre. Elle réalise ainsi plusieurs verrières intégrées à l'architecture d'édifices publics, dont l'œuvre monumentale Verre-écran (1968) de la station de métro Champ-de-Mars à Montréal. Elle a pavé la voie à des générations de créatrices et de créateurs grâce aux combats qu'elle a menés en faveur d'une meilleure reconnaissance du statut de l'artiste et pour une plus grande place de l'art dans l'espace public.

Citations

« Le lancement du manifeste Refus global en 1948 est un moment important de l'histoire du Québec. Il remet en question l'orthodoxie sociale, intellectuelle et artistique de l'époque et fait appel à une société plus libre et ouverte sur le monde. Je suis heureux de pouvoir désigner le lancement de ce manifeste, ainsi que les artistes Paul-Émile Borduas, Jean Paul Riopelle et Marcelle Ferron, trois des cosignataires et des acteurs cruciaux de notre histoire culturelle et artistique. »

« Chef de file des Automatistes, Paul-Émile Borduas est un pionnier de la peinture abstraite au Québec et au Canada. L'influence de ses idées et sa quête de liberté telle qu'exprimée dans ses écrits, spécialement le manifeste Refus global, est sans doute aussi importante que sa reconnaissance comme peintre. »

« Jean Paul Riopelle est un artiste incontournable dont la renommée traverse les frontières du Québec. Plusieurs de ses peintures sont désormais emblématiques. Je vous invite d'ailleurs à aller voir ou revoir l'œuvre monumentale L'Hommage à Rosa Luxembourg, qui est exposée en permanence au Musée national des beaux-arts du Québec. »

« Marcelle Ferron est la première femme artiste visuelle à être désignée. Par ce geste, je souhaite saluer sa carrière exceptionnelle et les combats qu'elle a menés en faveur d'une meilleure reconnaissance du statut de l'artiste, notamment des artistes femmes, et d'une plus grande représentativité des créateurs et des créatrices du Québec. »

Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Jeunesse et ministre responsable de la région de l'Abitibi-Témiscamingue et de la région de l'Outaouais

Liens connexes

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Dernière mise à jour : 9 août 2023