La Délégation du Québec à Rome a eu le plaisir de parrainer la journée d’étude internationale « Clôture monastique : définitions, réglementations et limites », un séminaire du projet Sorores, qui se penche sur les religieuses non cloîtrées sur une période de longue durée (XVIIe-XVIIIe siècle). La rencontre s’est tenue le 13 janvier à l’École française de Rome.

La rencontre s’est tenue le 13 janvier à l’École française de Rome, en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Bari, et a été coordonnée par l’historienne et vaticaniste Isabel Harvey (Université du Québec à Montréal), ainsi qu’avec la participation de Sylvie Duval (Université Clermont Auvergne) et de Sergi Sancho Fibla (Université de Padoue).

Le principal objectif de la recherche réside dans le dépassement des limites académiques entourant la séparation traditionnelle entre l’histoire du Moyen Âge et l’histoire moderne en confrontant les historiographies et en renouvelant les approches, en particulier par le biais d’un important recours aux sources d’archives. Les deux partenaires institutionnels principaux du projet sont l’École française de Rome et la Casa Velázquez. Toutefois, d’autres partenaires institutionnels, dont quatre universités nord-américaines ainsi qu’une dizaine d’autres en provenance d’Europe, participent aussi au projet.

Longtemps, les historiens ont principalement travaillé et mis en évidence la vie des moniales cloîtrées reconnue de manière officielle par l’Église, puisqu’il existe des sources ecclésiastiques décrivant cette vie religieuse féminine comme étant la seule acceptable (et donc existante). Le projet Sorores cherche ainsi à donner une voix à toutes celles se trouvant en marge de l’Église et qui ont probablement été plus nombreuses que les moniales cloîtrées. Ne prononçant pas de vœux solennels, ces dernières n’étaient pas reconnues par les autorités ecclésiastiques et se voyaient exclues du droit canon. Ce n’est qu’à la fin du XIIIe siècle que l’Église encouragea plusieurs d’entre-elles à prononcer officiellement des vœux. C’est donc précisément l’étude des relations entre ces femmes et les autorités ecclésiastiques qui se trouve au centre de cet ouvrage collectif international, dont l’objectif est de repenser le rôle des religieuses non cloîtrées.

Cette année, l’équipe se penche sur deux questions : les définitions et les sources. Le problème entourant les définitions provient du fait que l’on emploie le négatif — les religieuses non cloîtrées — pour définir ces femmes. Ce fait amène donc inévitablement une remise en cause de la définition du cloître, mais aussi des vœux religieux, des normes romaines, des identités ainsi que des définitions de soi. Est-il possible de mieux définir — ou de définir autrement — ces femmes et leurs expériences religieuses dans des contextes différents? Quelles sources permettent de voir leurs parcours de vie et d’entendre leurs voix?

Lors de l’événement, les thèmes centraux ont également été le pouvoir des femmes et leur culture, la façon dont les Sorores ont contribué à la rédaction et à l’élaboration de codes et de normes ainsi que la nécessité de récupérer ce patrimoine qui se voit souvent fragmenté, car souvent lié à l’initiative individuelle des Fondations.

Pour en apprendre plus sur le projet, vous pouvez consulter les deux sources suivantes :

Hypotheses : Sorores — Les religieuses non-cloitrées en Europe (XII-XVIII) Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Groupe de recherche en histoire des sociabilités : Sorores — Les religieuses non-cloitrées en Europe du Sud, XIIe - XVIIIe siècles Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Dernière mise à jour : 31 janvier 2023