Gobie à nez tubulaire

Illustration d’un gobie à nez tubulaire.
Un gobie à nez tubulaire. © Illustration de Louis L’Hérault

Nom français
Gobie à nez tubulaire

Autre(s) nom(s) français
Gobie demi-lune, gobie de la mer Noire

Nom anglais
Tubenose goby, Western tubenose goby

Nom scientifique
Proterorhinus semilunaris

Grand groupe
Poissons

Sous-groupe
Poissons d’eau douce

Description

Le gobie à nez tubulaire est un petit poisson exotique envahissant. Sa présence au Québec a été confirmée en 2022 au lac Saint-François.

Identification

Taille

Taille maximale : environ 9 cm.

Coloration

La coloration d’ensemble du gobie à nez tubulaire est gris, brun clair ou olive. Son corps est orné de taches noires ou brun rougeâtre.

Traits caractéristiques

Le corps du gobie à nez tubulaire est allongé et cylindrique dans sa partie antérieure. Il est recouvert d’écailles.

Son museau est court. Il possède de petites narines en forme de tubes qui s’étendent au-delà de la lèvre supérieure. Ses yeux sont situés sur le haut de la tête.

Ses nageoires dorsales sont très rapprochées l’une de l’autre. Ses nageoires pelviennes sont fusionnées en forme de ventouse. Sa nageoire anale est basse et longue, alors que sa nageoire caudale est arrondie.

Distinction

Contrairement au gobie à taches noires, le gobie à nez tubulaire ne possède pas de grosse tache noire dans la section postérieure de la première nageoire dorsale. De plus, son corps est recouvert d’écailles, contrairement aux espèces indigènes de chabots, qui peuvent lui ressembler.

Espèces similaires

Gobie à taches noires

Chabot tacheté

Chabot visqueux

Répartition

En Amérique du Nord, il est présent dans les lacs Supérieur, Huron, Érié et Ontario. Au Québec, le premier gobie à nez tubulaire a été capturé dans le lac SaintFrançois en 2022. Jusque-là, aucune mention n’avait encore été rapportée au Québec.

Présence au Québec

Le gobie à nez tubulaire est originaire des bassins des mers Caspienne et Noire. 

Ce poisson a été découvert pour la première fois en Amérique du Nord, plus précisément dans les Grands Lacs, dans les années 1990. Il a été introduit par les eaux de rejets (ballast) des bateaux transocéaniques. Depuis 2011, il se disperse vers le SaintLaurent par le lac Ontario, d’où il continue sa progression vers l’est, en aval du fleuve.

Origine

Exotique

Statut de résidence des populations

Cette espèce a été découverte récemment au Québec. Elle devrait être en mesure de survivre et de vivre au Québec toute l’année.

État de la situation

Le gobie à nez tubulaire a été capturé pour la première fois au lac Saint-François dans le cadre du Réseau de suivi ichtyologique en 2022. Pour l’instant, c’est la mention la plus à l’est de sa distribution. En se basant sur les modèles d’invasion connus pour l’espèce ailleurs, il est probable que son abondance augmente et qu’il continuera à élargir sa distribution jusqu’à ce que la salinité dans le fleuve SaintLaurent ne lui soit plus favorable.  

Suivi

Plusieurs protocoles sont utilisés pour assurer la détection et le suivi des espèces aquatiques envahissantes dans les lacs et les rivières du Québec. Ces protocoles incluent la collecte d’ADN environnemental ou des pêches particulières selon le type d’espèce ciblée. La vigilance des citoyens et des pêcheurs commerciaux est également importante pour le suivi de cette espèce.

Signalement

Le gobie à nez tubulaire est une espèce envahissante et sa présence dans un plan d’eau doit nous être signalée. Consultez la procédure pour savoir comment nous signaler la présence d’une espèce exotique envahissante animale.

Habitat

Le gobie à nez tubulaire fréquente les eaux douces ou légèrement saumâtres, surtout les zones d’eaux calmes et peu profondes (moins de 5 m) des bords de rivières, de lacs et d’estuaires. Il vit en présence de végétation, mais également dans les zones sablonneuses et rocheuses. Il migre en eaux plus profondes en hiver. C’est une espèce benthique, c’est-à-dire que les larves, les juvéniles et les adultes vivent près du fond.

Alimentation

Le gobie à nez tubulaire se nourrit de proies variées associées à son habitat benthique (sur le fond). Il mange des crustacés, des mollusques, des vers, des insectes, ainsi que des œufs et des larves de poissons.

Reproduction

Le gobie à nez tubulaire fraie en été. Les femelles peuvent se reproduire plus d’une fois par saison. Les œufs sont déposés dans des cavités, puis gardés par le mâle.

La maturité sexuelle est atteinte à partir de 1 ou 2 ans.

Maladies

Comme les autres espèces de poissons, le gobie à nez tubulaire peut être atteint par certaines maladies. Il peut aussi jouer un rôle très important dans le cycle de vie de certains parasites, comme des vers (trématodes). L’élargissement de son aire de répartition peut augmenter la dispersion de ces parasites et pourrait affecter les poissons indigènes.

Prévention et contrôle de son introduction

La prévention est cruciale. Une fois l’espèce établie dans un plan d’eau, son éradication est presque impossible. Son contrôle demande alors des actions récurrentes et coûteuses.

Apprenez-en plus sur les facteurs d’introduction et les conséquences que les espèces envahissantes peuvent avoir.

Vous pouvez contribuer à prévenir l’introduction et la dispersion de cette espèce envahissante en pratiquant les activités de pêche et de loisir de façon responsable, notamment en respectant l’interdiction de l’usage de poissons appâts vivant au Québec.

Seule la remise à l’eau des carpes envahissantes, dont la carpe de roseau, est interdite au Québec. Des espèces comme le gobie à taches noires ou la tanche doivent être remises à l’eau si le pêcheur ne désire pas les garder pour sa propre consommation. Cela prévient notamment la mort inutile de poissons indigènes qui auraient été mal identifiés. Toutefois, toute observation du gobie à nez tubulaire doit être signalée.

En tout temps, vous devez adopter des méthodes de prévention d’introduction lorsque vous changez de plan d’eau, afin d’éviter leur propagation.

Conséquences de son introduction

Comme le gobie à nez tubulaire a une diète très variée, il peut entrer en compétition directement avec les espèces indigènes. Aussi, il peut indirectement avoir des effets négatifs, en modifiant la chaîne alimentaire. Il manque encore beaucoup d’information sur les effets indésirables de ce petit poisson. Cependant il a été constaté que les conséquences dans les écosystèmes arrivent surtout quelques années après son introduction, quand il devient abondant et commence à dominer les communautés de poissons.

Recommandations concernant la consommation

La consommation de poissons sauvages peut représenter un risque pour la santé humaine. Certaines précautions doivent être prises afin de les consommer de manière sécuritaire.

FISHBASE (2022). A Global Information System on Fishes, [En ligne] [http://www.fishbase.org Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.] (consulté le 10 septembre 2022).

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Dernière mise à jour : 16 avril 2024

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