Prévenir les problèmes qui peuvent être causés par les oiseaux de proie

Au Québec, certains oiseaux de proie sont en situation précaire. Il est interdit de blesser ou de tuer intentionnellement un oiseau de proie.

Tous les oiseaux de proie sont des animaux à déclaration obligatoire. En tout temps, si vous trouvez un oiseau de proie blessé ou mort, contactez SOS Braconnage – Urgence faune sauvage au 1 800 463-2191.

Au sommet de la chaîne alimentaire, les oiseaux de proie jouent un rôle écologique essentiel. La plupart des rapaces consomment de grandes quantités de rongeurs nuisibles et n’attaquent que très rarement le bétail. Ils sont sensibles à la pollution et leur présence est un bon indicateur de la qualité de l'environnement.

Si vous êtes importunés par un oiseau de proie, il est possible que ce soit seulement durant leur période de nidification. Évaluez la possibilité de cohabiter avec eux, à savoir d’éviter simplement le secteur durant cette période critique.

Les oiseaux de proie sont des prédateurs et ils peuvent être des alliés naturels et contribuer à éliminer certaines espèces nuisibles. Si la cohabitation vous semble impossible, vous pouvez opter pour des mesures de prévention.

Comme tout animal sauvage, un oiseau de proie se défendra s’il se sent menacé ou s’il craint pour la sécurité de sa nichée. Si vous êtes trop près du nid, le couple nicheur vous avertira à l’aide de vocalises fortes qui devraient vous inciter à prendre vos distances.

L’attaque sera la dernière tentative désespérée de l’animal pour protéger sa progéniture, c’est donc très rare. En période de nidification, un oiseau de proie peut voler à proximité afin de vous alerter, si les vocalises n’ont pas fonctionné. Gardez vos distances pour observer ces oiseaux dans leur habitat naturel.

Bien qu’ils évitent normalement le contact humain, certains oiseaux de proie construiront leur nid près des habitations et causeront des dérangements par leurs cris, leurs comportements agressifs ou par des bris aux propriétés.

Prédation sur les animaux domestiques et de la basse-cour

Si vous demeurez dans un milieu propice aux oiseaux de proie, il est possible, dans de très rares occasions, que votre animal de petite taille (p. ex., lapin, chat, petit chien) soit perçu comme une proie potentielle par les gros rapaces. Les espèces les plus communes en ville, comme les faucons et les éperviers, sont trop petites pour considérer les animaux domestiques comme des proies.

Pour éviter cette fâcheuse situation, rendez votre milieu de vie moins attrayant pour les petits animaux qui attirent naturellement les oiseaux de proie, comme les rongeurs ou les oiseaux.

Pour les animaux de basse-cour

Débarrassez-vous des carcasses d’animaux morts de sorte que les rapaces ne puissent y avoir accès (poubelles bien fermées, enterrées ou prises en charge par une compagnie spécialisée). Cette simple mesure est fondamentale et donne de bons résultats.

Un gros oiseau de proie peut se nourrir de proies aussi grosses qu’un agneau. Il est conseillé de rentrer les femelles gestantes avant les naissances et de garder les jeunes en lieu sûr.

Modifiez les habitats pour rendre les sites moins attrayants pour les autres oiseaux ou rongeurs qui attirent naturellement les oiseaux de proie. Par exemple, évitez d’installer des mangeoires.

Dans un rayon de 90 m du site, éliminez les perchoirs, car ils sont utilisés par les oiseaux de proie. Pour les perchoirs qui ne peuvent être retirés, disposer sur le bout des cônes en métal, des pics inversés ou des instruments provoquant de légères décharges électriques pour inciter les oiseaux à ne pas s’y percher. L’utilisation de ces équipements ne devrait cependant pas nuire à la survie des oiseaux.

Si vous n’êtes pas aux prises avec une situation dérangeante en lien avec des oiseaux de proie, les perchoirs peuvent au contraire vous être bénéfiques. En attirant des oiseaux de proie, vous pourriez gagner des alliés naturels pour le contrôle des populations de rongeurs.

Pour tous les animaux domestiques ou de basse-cour

Augmenter la quantité de couvert sur la ferme, dans les jardins et les cours résidentielles pour que les animaux puissent facilement se cacher lorsqu’ils se font attaquer.

Éviter de laisser votre animal de petite taille seul, sans surveillance. Votre simple présence découragera les oiseaux de proie de s’approcher de lui.

Construire des enclos recouverts peut aussi protéger les animaux pendant le jour ou la nuit. Cependant, si les oiseaux de proie continuent à harceler et à effrayer les animaux dans les enclos, ils devraient être rentrés dans un bâtiment.

Utilisation de répulsifs

Les répulsifs visent à effrayer les oiseaux et à les décourager de s’approcher des fermes ou des cours résidentielles. À long terme, ils sont peu ou pas efficaces, car les oiseaux s’y habituent. Pour conserver leur efficacité, les répulsifs devraient être variés soit en changeant le type, l’emplacement ou la fréquence à laquelle ils sont activés.

Parfois, certains petits oiseaux de proie peuvent construire leur nid dans des bâtiments ou près d’autres installations et causer des dérangements. Vous pouvez alors tenter de les effrayer avec des répulsifs sonores ou visuels afin qu’ils quittent les lieux. Cependant, il peut être difficile d’effrayer un oiseau qui a déjà construit un nid.

Répulsifs visuels

La simple présence humaine éloigne les oiseaux de proie.

Des épouvantails qui bougent avec le vent qui sont régulièrement déplacés peuvent effrayer les oiseaux de proie. Lorsque les oiseaux semblent s’accoutumer, ajoutez des répulsifs sonores.

Répulsifs sonores

Avant d’utiliser des répulsifs sonores, consultez les autorités locales pour savoir si la réglementation le permet. De plus, ces répulsifs peuvent incommoder vos voisins. Déclenchez-les seulement au lever du soleil et arrêtez-les à la tombée du jour.

De tous les répulsifs sonores, il semble que le dispositif bioacoustique qui combine des cris de détresse et des sons électroniques soit le plus efficace. De plus, il peut facilement être programmé à des intervalles irréguliers pour en diminuer l’accoutumance. Pour les plus gros oiseaux de proie, les répulsifs sonores ne semblent pas bien fonctionner.

Les canons au propane, les systèmes pyrotechniques ou les cartouches explosives lancées par une carabine, un revolver ou un pistolet pyrotechnique peuvent être des appareils utilisés comme répulsifs sonores. Certains de ces canons sont munis d’une minuterie permettant l’émission automatique de détonations à des intervalles irréguliers. Ces systèmes peuvent être dispendieux et ils augmentent les risques d’incendie.

Dans des petits pâturages, des chiens peuvent suffire pour protéger les troupeaux.

Les méthodes de contrôle des oiseaux de proie ne sont pas efficaces. Les oiseaux capturés ou éliminés peuvent être rapidement remplacés par d’autres oiseaux qui seront attirés par le même site. Il est donc préférable d’empêcher l’accès à la source de nourriture par des méthodes préventives, plutôt que de les capturer.

La capture et la relocalisation ne sont pas recommandées. Cependant, si la situation exige leur emploi, seul le personnel autorisé du gouvernement peut intervenir.