Égalité économique et égalité en emploi

Bien que les hommes et les femmes aient les mêmes droits au Québec, dans les faits, l’égalité économique n’est pas atteinte. Les femmes n’obtiennent pas les mêmes possibilités sur le plan économique que les hommes, et certaines sont plus particulièrement touchées par la pauvreté. C’est le cas des femmes responsables d’une famille monoparentale, des femmes immigrées, des femmes autochtones, des femmes aînées, des femmes handicapées et des femmes peu scolarisées.  

Dans l’ensemble, on remarque que :

• Les femmes touchent en moyenne un revenu annuel inférieur à celui des hommes, peu importe leur groupe d’âge ou leur niveau de scolarité; 
• Même lorsqu’elles sont des employées permanentes à temps plein, les femmes obtiennent un salaire horaire moyen plus faible que celui des hommes ayant le même statut d’emploi; 
• Les taux d’activité et d’emploi des femmes sont inférieurs à ceux des hommes; 
• Plus de femmes que d’hommes travaillent à temps partiel; 
• Plus de femmes que d’hommes sont rémunérées au salaire minimum. 

 
Ces écarts peuvent s’expliquer notamment par le fait que le marché du travail est divisé en fonction des sexes et que les emplois dits féminins sont sous-évalués et moins reconnus. Les femmes demeurent aussi en majorité celles qui assument les responsabilités familiales. Par exemple, elles sont plus nombreuses que les hommes à s’absenter du travail pour prendre soin des enfants ou des parents malades.

Le droit à l’équité salariale fait partie des moyens mis en place au fil des ans pour s’approcher de l’égalité économique entre les femmes et les hommes. La Loi sur l’équité salariale  permet aux personnes occupant un emploi à prédominance féminine de recevoir un salaire égal à celui d’une personne occupant un emploi à prédominance masculine équivalent au sein d’une même entreprise.

Bien que ce droit soit acquis depuis 1996, les emplois à prédominance féminine demeurent moins rémunérés dans plusieurs secteurs d’activités.

Les emplois à prédominance féminine sont sous-valorisés en raison de la culture ambiante, de l’éducation reçue et des stéréotypes sexuels. Cela contribue, entre autres, à maintenir des écarts salariaux.

En effet, les emplois à prédominance féminine peuvent être perçus comme des emplois étant plus faciles et exigeant des qualités historiquement et naturellement associées aux femmes. Ce sont des caractéristiques stéréotypées en fonction des sexes (écouter, avoir de l’empathie, soigner, éduquer, embellir, etc.).

Pourtant, ces compétences sont enseignées et peuvent être apprises, elles ne sont ni innées ni spécifiques aux femmes ou aux hommes. Elles doivent être considérées et rémunérées en fonction de critères objectifs en lien avec l’emploi, comme le niveau de responsabilités, les efforts requis, les conditions de travail, etc.

La notion de mixité en emploi signifie que les emplois sont occupés par des hommes et des femmes dans des proportions équivalentes. Elle représente un moyen de se rapprocher de l’égalité économique entre les femmes et les hommes, et de l’équité salariale réelle. Lors d’une véritable mixité en emploi, la catégorisation des emplois dits féminins ou masculins ne prédomine plus.

Pour arriver à des proportions équivalentes des deux sexes dans les milieux de travail, certains enjeux doivent être pris en considération. Par exemple, l’intégration et le maintien des travailleuses dans des métiers à prédominance masculine et leur progression de carrière.

Consultez la page Choix professionnels qui traite des enjeux liés aux stéréotypes dans les choix de carrière.

La mixité en milieu de travail comporte des avantages pour toute la société parce qu’elle contribue à l’atteinte d’une égalité de fait. 

Une meilleure mixité en emploi permet d’améliorer le climat de travail, notamment en engendrant des communications professionnelles plus respectueuses et en diversifiant les compétences au sein d’une même équipe de travail.  

Cela permet également d’élargir le bassin de main-d’œuvre potentielle et, ainsi, de participer à la prospérité économique des entreprises. Dans les secteurs à prédominance féminine, l’embauche des hommes a tendance à favoriser la valorisation des métiers. 

Pour les travailleuses et travailleurs, ces avantages contribuent à leur épanouissement professionnel. Par exemple :

• L’accès à un plus grand nombre d’options pour actualiser leurs aptitudes et leurs intérêts professionnels; 
• De plus grandes possibilités liées à la progression de carrière; 
• La possibilité de meilleurs revenus et de meilleures conditions de travail, surtout pour les femmes. 

La Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics  vise à corriger les inégalités en emploi dans certains organismes publics et à favoriser l’accès à tous les types d’emplois aux membres de groupes minoritaires, dont les femmes. Toutefois, elle ne peut fournir, à elle seule, les moyens d’encourager une meilleure mixité. 

Les employeurs ont leur part de défis à relever pour encourager la mixité, par exemple :

• adapter le milieu de travail aux besoins spécifiques des femmes et des hommes; 
• adopter des mesures de conciliation travail-famille-études-vie personnelle ; 
• mettre en œuvre des politiques efficaces contre le harcèlement sexuel et sexiste.