Récipiendaires de l'année 2022

Pour connaître les récipiendaires des prix des éditions antérieures, veuillez vous adresser au ministère de la Langue française à l’adresse : prixetdistinctions@mlf.gouv.qc.ca.

Paola Puccini

Après avoir obtenu le diplôme en langues et littératures étrangères auprès de l’Université de Bologne (Facoltà di Lettere), Paola Puccini a poursuivi sa formation en se spécialisant en études québécoises sous la direction de Franca Marcato Falzoni, la professeure qui a ouvert l’université italienne aux études québécoises et qui a fondé le Centre d’études québécoises de l’Université de Bologne.

En 1987, une bourse de la Délégation du Québec en Italie et de l’Associazione Italiana di Studi Canadesi (AISC) lui a permis de se rendre au Québec et d’y préparer son mémoire sur l’œuvre de Jacques Ferron. Cette expérience a pu continuer l’année suivante grâce, notamment, une Bourse offerte par la Faculté des études supérieures de l’Université de Montréal pour ses études de troisième cycle. Elle devient titulaire d’un doctorat en littératures francophones (Université de Bologne) en 1994; sa thèse, qui portait sur les écrivains québécois d’origine italienne Antonio D’Alfonso, Fulvio Caccia et Marco Micone, a été rédigée sous la direction de Franca Marcato Falzoni.

En poste à l’Université de Bologne depuis 2000, Paola Puccini est aujourd’hui professeure titulaire à la même université, où elle enseigne la littérature québécoise et la communication interculturelle au Québec. Elle dirige de nombreuses thèses de deuxième et de troisième cycle qui portent sur la langue et la littérature québécoises, contribuant ainsi à former la relève en études québécoises.

Elle a dirigé le Centre linguistique de l’Université de Bologne (2015-2017); elle a été directrice du Département de langues, littératures et cultures modernes (2018-2021) et directrice du CISQ, le Centre interuniversitaire des études québécoises (2013-2019). Responsable pour l’Université de Bologne depuis 2012 du CISQ, responsable depuis 2006 de l’Accord interuniversitaire entre l’Université de Montréal et l’Université de Bologne, elle a récemment (2021) réalisé l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Université de Sherbrooke et l’Université de Bologne. Elle est membre du conseil d’administration de l’Association internationale des études québécoises (AIEQ) depuis 2017 et en est actuellement à son deuxième mandat. Elle est la responsable de l’activité scientifique du CISQ à Bologne et l’organisatrice des Séminaires sur la langue, la littérature et la culture québécoises, qui accueillent chaque année plusieurs universitaires québécois.

Ses recherches et ses nombreuses publications portent sur la littérature migrante au Québec, sur l’autotraduction au Canada francophone, sur la médiation, sur la communication interculturelle ainsi que sur la diversité et l’inclusion au Québec. Tout dernièrement, elle s’intéresse aux littératures autochtones et à leur rapport à la langue et à la traduction. Sa publication la plus récente, intitulée La médiation interculturelle, est parue en 2022 chez Hoepli. Elle a été écrite en collaboration avec Michèle Vatz-Laaroussi et Claude Gélinas de l’Université de Sherbrooke et porte sur les aspects théoriques, méthodologiques et pratiques de la médiation interculturelle.

C’est notamment pour sa passion pour la littérature québécoise, pour son implication dans le milieu de la recherche universitaire en littérature francophone et pour le rôle central qu’elle a joué dans l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Université de Sherbrooke et l’Université de Bologne que le ministère de la Langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique.

Joseph Dunn

Depuis bientôt trente ans, Joseph Dunn travaille aux plus hauts niveaux des secteurs touristiques et culturels de la Louisiane. 

En 1996, sa maîtrise du français l’amène à travailler comme guide-interprète à la Plantation Laura, où il propose des visites d’une ancienne habitation de canne à sucre. Ce travail lui permet d’être invité par le ministre adjoint délégué au tourisme à rejoindre l’Office du tourisme de la Louisiane en 1999.

De retour à la Plantation Laura en 2001 en tant que responsable du marketing et des ventes, il collabore régulièrement avec des journalistes et des voyagistes francophones heureux de trouver en lui un interlocuteur capable d’apporter une profondeur au contenu destiné à leurs publics respectifs. Ces efforts situent la Plantation Laura parmi les attractions touristiques les plus connues et fréquentées des touristes francophones. 

Il travaille ensuite comme conseiller principal auprès de la ministre adjointe déléguée à la culture, puis aux relations internationales auprès du lieutenant-gouverneur de la Louisiane. Il participe à la délégation officielle louisianaise au Sommet de la Francophonie à Québec en 2008.

Il joint l’équipe du Consulat général de France à La Nouvelle-Orléans au poste de chargé de mission des industries culturelles en 2010, où il met en place des projets et des partenariats entre des organismes français et louisianais. Grâce à ses connaissances des structures et des personnalités de la politique louisianaise, il sert régulièrement d’intermédiaire lors des réunions et des missions effectuées en Louisiane par des élus et des officiels français. 

Riche en expériences et en relations cultivées antérieurement, Joseph Dunn amplifie son engagement au fait français en Louisiane lorsqu’il devient directeur général du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL) en 2011, poste qu’il occupe jusqu’en 2014.

Depuis son départ du CODOFIL, il demeure très actif sur la scène francocréolophone louisianaise. Toujours associé au projet de la Plantation Laura, dont il est le directeur de la communication, des relations publiques et du marketing, il travaille également comme entrepreneur dans le domaine du tourisme culturel, conférencier, consultant, agent de liaison, intermédiaire et traducteur-interprète. Il défend, rappelle et promeut sans relâche la diversité historique et contemporaine des populations francocréolophones de la Louisiane, qu’elles soient d’origine amérindienne, européenne, africaine ou autre. 

Ce retour dans le secteur privé lui permet :

  • de participer au comité de rédaction du dossier de candidature qui permet à la Louisiane d’accéder au statut de membre observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie en octobre 2018;
  • de siéger aux conseils d’administration de l’Alliance française de La Nouvelle-Orléans et du Conseil des sociétés françaises de La Nouvelle-Orléans;
  • de mettre en relation différents élus, officiels, acteurs, chercheurs, activistes, documentaristes, éducateurs, etc., du monde francophone international avec des Louisianais.

En reconnaissance de ses efforts et de ses activités, la France lui remet l’insigne de chevalier de l’Ordre national du mérite en 2021.

Joseph Dunn dirait pourtant que sa plus importante responsabilité et sa plus grande contribution par rapport à la langue française en Louisiane sont de soutenir la nouvelle génération de Franco-Louisianais enthousiastes, créatifs et novateurs, dont sa fille et d’autres jeunes qui sont derrière différents efforts et initiatives de valorisation linguistique, culturelle, sociale, professionnelle et économique des locuteurs des langues française et créole en Louisiane.

La relève est assurée.

C’est notamment pour sa volonté de faire découvrir la Louisiane, pour sa grande implication dans le milieu de la culture louisianaise, et pour sa volonté de confirmer la place de la Louisiane dans la francophonie que le ministère de la Langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique.

Jean d’Entremont

Madame Jean d’Entremont s’est illustrée par son engagement bénévole au service de l’Acadie de la Nouvelle-Écosse pour la valorisation du patrimoine acadien, de la langue française et des droits des femmes acadiennes et francophones.

Elle a amorcé son parcours bénévole en devenant membre du Réveil de Pombcoup en 1979, au sein duquel elle a occupé différents postes. Cette organisation visait à préserver la culture acadienne dans la région d’Argyle et à soutenir le développement du Conseil scolaire acadien provincial. La valorisation de la richesse culturelle acadienne étant particulièrement importante pour elle, elle a siégé pendant douze ans au conseil d’administration du Conseil acadien de Par-en-Bas sous les différents titres de représentante de l’Association des Acadiennes d’Argyle, de la région de Pubnico-Ouest et du Comité des aînés et aînées de la région d’Argyle. Elle a également été secrétaire et présidente de l’Équipe d’alphabétisation-Nouvelle-Écosse, un organisme provincial à but non lucratif qui offre des cours d’apprentissage du français et de compétences en employabilité aux adultes de la Nouvelle-Écosse.

En plus de son implication dans les enjeux patrimoniaux de la Nouvelle-Écosse, elle s’est illustrée dans l’amélioration de la condition des femmes d’expression française en situation minoritaire. Membre de l’Association des Acadiennes de la région d’Argyle depuis 1983, elle en a été la présidente pendant dix ans. Durant son mandat, elle s’est beaucoup investie dans la sensibilisation aux violences faites aux femmes, et elle a beaucoup œuvré pour développer l’accès aux services en français à la maison de transition Juniper House et au Tri-County Women’s Centre.

Au niveau provincial, elle a été présidente de la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse pendant sept ans. À ce titre, elle a soutenu des projets visant la promotion du plein potentiel des femmes acadiennes et francophones de la Nouvelle-Écosse. Elle a aussi représenté cet organisme auprès de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne de 2007 à 2008. Elle s’est impliquée dans la région de l’Atlantique en devenant bénévole pour Femmes Équité Atlantique de 2008 à 2011, avec qui elle a collaboré à des initiatives socioéconomiques. C’est dans ce cadre qu’elle a été chargée d’une partie de la programmation du Sommet des femmes qui a eu lieu pendant le Congrès mondial acadien de 2009 au Nouveau-Brunswick.

Enfin, il convient de souligner qu’elle a été la première femme acadienne à être nommée présidente du Conseil consultatif sur la condition féminine de la Nouvelle-Écosse, trente ans après sa fondation. Membre du Conseil à partir de 2004, elle en a été la présidente de 2009 à 2011. Pendant son mandat, elle a accompagné le Conseil dans ses missions et elle a porté la voix des femmes de langue officielle en situation minoritaire auprès du gouvernement provincial. Jean d’Entremont est une femme remarquable qui a contribué au rayonnement de l’Acadie de la Nouvelle-Écosse avec clairvoyance et modestie.

C’est notamment pour son engagement social, pour son implication féministe et pour sa volonté de préserver le patrimoine culturel de la Nouvelle-Écosse, dont l’héritage francophone fait partie, que le ministère de la Langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique.

Marie-Hélène Chomienne

Marie-Hélène Chomienne est médecin de famille et épidémiologiste. Professeure agrégée à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, elle est aussi professeure affiliée à l’École d’épidémiologie et de santé publique et à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, ainsi que titulaire de la Chaire de recherche en francophonie internationale et santé de l’immigrant ou du réfugié d’Afrique francophone subsaharienne de cette même université. Elle pratique actuellement comme hospitaliste à l’Hôpital Montfort, seul hôpital francophone de l’Ontario. Elle est aussi clinicienne-chercheuse à l’Institut du Savoir Montfort.

Elle détient un diplôme de médecine de l’Université Paris-VI Pierre-et-Marie-Curie et de l’Université de Sherbrooke, ainsi qu’une maîtrise en épidémiologie de l’Université d’Ottawa.

Son parcours clinique débute en région rurale sur l’île de Lamèque, au Nouveau-Brunswick, puis elle s’établit à Hull, au Québec, où elle pratique. À Hull, elle met sur pied le service de soins palliatifs. En 2000, elle commence ses activités cliniques à l’Hôpital Montfort et instaure un service de consultation en soins palliatifs. En 2018, elle reçoit le prix Antarès de l’Hôpital Montfort pour ses contributions au rayonnement, à l’image et à la renommée de cet établissement.

Ses activités d’enseignante se font au sein du volet francophone de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, où elle est membre des Affaires francophones depuis 2004. De 2004 à 2020, elle est responsable du volet francophone du programme la Société, l’Individu et la Médecine, qui englobe la santé publique, l’épidémiologie, la santé des populations vulnérables et la santé mondiale. Elle assure la supervision clinique d’étudiants de médecine et de résidents en médecine familiale à l’Hôpital Montfort, et développe le stage international au Bénin pour les résidents et les étudiants. La Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa lui a décerné, parmi les prix en éducation, le prix Compétence « avocat-défenseur de la santé » (2021) et, parmi les prix d’excellence, le Prix de l’internationalisation et de la santé mondiale (2021) ainsi que le Prix pour la promotion de la Francophonie (2020).

Ses travaux de recherche s’amorcent à la suite de l’obtention de sa maîtrise en épidémiologie. Nommée membre-conseil en recherche par le Consortium national de formation en santé à l’Hôpital Montfort, elle utilise cette position afin de poser les premières pierres de la recherche à Montfort – qui deviendra l’Institut du Savoir Montfort (ISM) –, lui octroyant ainsi le titre de chercheuse et de membre fondatrice à l’ISM.

Récipiendaire de plus de 16 millions de dollars en fonds de recherche, la majorité comme chercheuse principale, elle oriente surtout sa recherche sur deux axes : la santé des francophones en situation minoritaire et l’intégration de la psychologie en soins primaires. Dans le premier axe, avec ses collègues, elle démontre le différentiel de santé des francophones en situation minoritaire et confirme l’importance d’inclure la variable linguistique dans les grandes bases de données administratives afin d’assurer l’offre active des services de santé en français. Dans le second axe, elle codirige un projet pour offrir des soins aux francophones de l’Ontario afin de lutter contre l’anxiété et la dépression.

Ses travaux de la chaire de recherche se concentrent sur la santé périnatale et la dépression post-partum des femmes francophones de la communauté noire au Canada. Enfin, elle collabore au développement d’un projet avec la Belgique sur la santé mentale des migrants d’Afrique subsaharienne.

C’est notamment pour sa détermination à améliorer les soins de santé offerts aux minorités francophones de l’Ontario, ses activités d’enseignement en français à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, et l’impressionnant rayonnement de sa carrière que le ministère de la Langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique.

Mark C. Power

Après ses études à la faculté de droit de l’Université d’Ottawa, Mark C. Power fait sa cléricature à la Cour suprême du Canada auprès de l’honorable juge Michel Bastarache. C’est en travaillant auprès de ce grand magistrat que Me Power découvre sa vocation de défense des droits linguistiques.

Il maîtrise rapidement son métier en se vouant à la défense du droit constitutionnel à l’éducation des communautés francophones minoritaires du pays au sein d’un cabinet juridique national. En parallèle à sa pratique professionnelle, Me Power enseigne les droits linguistiques et la procédure civile à titre de professeur adjoint au Programme de common law français de l’Université d’Ottawa.

Prolifique publiciste, les articles de Me Power font désormais partie du canon de la littérature juridique portant sur les droits linguistiques. En effet, il a publié, à ce jour, plus de 50 articles scientifiques, chapitres de livre, commentaires et conférences portant sur divers aspects du droit public et des droits linguistiques. La Cour suprême du Canada reconnaît l’autorité manifeste des écrits de Me Power et s’y réfère régulièrement.

Par ailleurs, à titre d’avocat, Me Power a été des grandes luttes pour la reconnaissance des droits des francophones. L’un de ses tout premiers dossiers était l’Appel concernant la contestation judiciaire de la fermeture de l’Hôpital Montfort à Ottawa en 2001. Plus récemment, il a été la cheville ouvrière de la lutte menée par le Conseil scolaire francophone de Colombie Britannique, qui a mené la Cour suprême du Canada à réaffirmer l’obligation, pour le gouvernement provincial, d’offrir à la communauté francophone minoritaire une éducation équivalente à celle offerte à la majorité anglophone.

En reconnaissance de son travail acharné dans les litiges d’intérêt national et de première importance pour les communautés francophones minoritaires, l’Association de la presse francophone nomme Me Power parmi les 10 personnalités les plus influentes de la francophonie canadienne entre 2016 et 2019. 

C’est notamment pour sa vocation à défendre les droits des communautés francophones au sein du Canada, pour son implication dans les grandes luttes récentes en cette matière et pour sa contribution à la littérature juridique portant sur les droits linguistiques que le ministère de la Langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique.

Françoise Armand

Françoise Armand a été institutrice au préscolaire et au primaire, rééducatrice psychopédagogique et professeure de français langue étrangère en France, avant d’immigrer au Québec. Professeure titulaire de l’Université de Montréal, elle a œuvré incessamment à la création de liens entre la recherche et les pratiques de terrain sur deux enjeux qui lui tiennent à cœur : soutenir l’apprentissage/enseignement du français langue seconde chez les élèves allophones issus de l’immigration et, dans une perspective d’éducation inclusive, favoriser le vivre-ensemble chez les élèves de tous les horizons par l’ouverture à la diversité linguistique et culturelle. Solidement ancrés dans les courants de recherche internationaux en didactique des langues sur ces enjeux, ses réflexions et ses travaux l’ont amenée à promouvoir un principe clé: la nécessité d’une approche équilibrée qui met pleinement l’accent sur l’apprentissage du français tout en légitimant les langues maternelles des élèves allophones, vues comme une richesse et non comme un obstacle, au moyen d’activités d’ouverture à la diversité linguistique et d’approches plurilingues.

Dans le contexte sociolinguistique spécifique du Québec, où le français peut être perçu comme étant en situation de « majorité fragile », cette approche équilibrée a peu à peu pris sa place dans les milieux scolaires et a eu des effets très positifs sur les élèves tout en influençant les enseignants (pratiques pédagogiques) et les décideurs (textes officiels, programmes d’étude, politiques linguistiques, codes de vie).

La très large diffusion de ses recherches, effectuées dans le cadre de partenariats avec des chercheurs de multiples disciplines et en étroite collaboration avec les acteurs des milieux scolaires, a été réalisée grâce à la conception d’une série d’outils disponibles gratuitement sur le site ÉLODiL (Éveil au Langage et Ouverture à la Diversité Linguistique) Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Ce site, qui a pour vocation de soutenir le personnel enseignant, propose des vidéos et des ouvrages pédagogiques, un webdocumentaire, des articles professionnels et scientifiques ainsi que des rapports de recherche. Cette dynamique de recherche a également permis à Françoise Armand de produire plusieurs dizaines de publications scientifiques et professionnelles, de présenter des conférences aussi bien à l’international qu’aux niveaux national et local, d’animer de nombreuses formations et accompagnements, et de contribuer en tant que présidente de l’association internationale EDiLiC (Éducation et Diversité Linguistique et Culturelle) Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. au déploiement de ces approches dans le monde.

Dans le cadre des différents projets de recherche qu’elle a dirigés, elle a encadré et formé des dizaines d’étudiantes et d’étudiants de maîtrise et de doctorat. Plusieurs ont obtenu un poste de professeur dans des universités québécoises et canadiennes, assurant ainsi une relève de qualité dans le domaine de la didactique du français.

Ses travaux lui ont permis de recevoir plusieurs prix d’excellence en enseignement de l’Université de Montréal, le prix Acfas Jeanne-Lapointe en 2020 et le prix Monique-Vaillancourt-Antippa de l’Association d’éducation préscolaire du Québec en 2021. Elle a tout récemment élargi son action en acceptant le mandat de conseillère spéciale et secrétaire générale associée à l’équité, à la diversité, à l’inclusion et aux relations avec les Premiers Peuples au Secrétariat général de l’Université de Montréal.

Son engagement de citoyenne désireuse de promouvoir une éducation inclusive et de chercheuse en didactique du français ancrée dans la pratique lui aura permis d’apporter une contribution originale quant aux conditions optimales pour la vitalité et l’épanouissement de la langue française au Québec et au Canada.

C’est notamment pour sa volonté de soutenir les allophones dans leur apprentissage du français, pour son ouverture à la diversité, tant linguistique que culturelle, et pour l’influence de ses recherches, dont le Québec bénéficie, que le ministère de la Langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique.

Dany Laferrière

Écrivain et réalisateur élu en 2013 au fauteuil 2 de l’Académie française, Dany Laferrière a publié 36 livres, dont L’énigme du retour (prix Médicis). Il écrit comme il vit. Une vie animée par le souvenir d’une enfance heureuse avec sa grand-mère Da, à Petit-Goâve, et par ces poètes et peintres qui ont illuminé son adolescence dans un Port-au-Prince survolté. À dix-neuf ans, Dany Laferrière travaille à Radio Haïti Inter, signe une chronique dans l’hebdomadaire Le Petit Samedi soir et réalise de brefs portraits de peintres dans leur atelier pour le quotidien Le Nouvelliste.

À l’été 1976, il arrive à Montréal, fuyant la dictature des Duvalier et à la suite de l’assassinat de son collègue, le journaliste Gasner Raymond. Seul, il observe cette ville en pleine effervescence olympique, à la veille des élections historiques qui amèneront l’équipe de René Lévesque au pouvoir pour changer à jamais le paysage politique du Québec. C’est un homme libre de vingt-trois ans qui s’engage dans cette nouvelle vie tout en luttant pour échapper à la nostalgie, à la solitude et à la misère, enchaînant pendant huit ans des emplois précaires, parfois dans des usines en banlieue de Montréal, et s’acclimatant difficilement à l’hiver. Il loge dans des chambres « crasseuses et lumineuses », mange peu, préférant se procurer chez un brocanteur de la rue Saint-Denis la fameuse machine à écrire Remington 22 et des livres d’occasion. Le voilà installé dans sa « baignoire rose » avec de « bonnes bouteilles de mauvais vin » pour lire tous ces écrivains qu’il ne pouvait se payer avant. Il découvre Borges, ce vieux maître aveugle de Buenos Aires qu’il ne cessera jamais de lire.

En 1985, paraît Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, qui explose dans le ciel littéraire du Québec, transformant cet exil douloureux en un lumineux voyage. À la suite de ce succès éclatant, Télévision Quatre-Saisons et Radio-Canada l’embauchent. Si Laferrière partage aujourd’hui son temps entre Montréal, où il est devenu écrivain, Paris, où il siège chaque jeudi à l’Académie française, et le monde qu’il traverse en sifflotant avec en poche quelques mangues et les 26 lettres de l’alphabet, il fera entre-temps un long détour par Miami afin d’échapper à une célébrité incompatible avec le silence intérieur qu’exige le travail d’écrivain. Quand le séisme frappe Haïti en 2010, faisant 300 000 morts et autant de blessés, il est sur place. S’il ne faut pas confondre le narrateur avec l’auteur, nous prévient-il, ces faits, sensations, visages et paysages inspirent ses romans à saveur autobiographique. Cette Autobiographie américaine comprend aussi une trilogie illustrée pour les enfants, un film, Comment conquérir l’Amérique en une nuit, et cinq ouvrages entièrement dessinés à la main.

Président d’honneur de la Fondation pour la langue française, parrain de la Bibliothèque des Amériques, récipiendaire de sept doctorats honoris causa et notamment commandeur de la Légion d’honneur ainsi que des Arts et des Lettres, Dany Laferrière reçoit plusieurs distinctions qui témoignent de la puissance de son œuvre. Traduite mondialement et adaptée notamment au cinéma, celle-ci illumine la nuit de ses lecteurs. 

C’est notamment pour son œuvre foisonnante, son implication envers la langue française et son parcours semé d’embûches, mais surtout de lumière et de grands accomplissements que le ministère de la Langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique.

Dernière mise à jour : 28 avril 2023

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