Avantages, inconvénients et limites du dépistage par mammographie
Avis
Les femmes âgées de 70 à 74 ans sans problème de santé limitant l’espérance de vie à moins de 10 ans peuvent participer au dépistage hors programme du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS). Pour ce faire, elles doivent en discuter avec un professionnel de la santé pour obtenir une prescription médicale.
Le contenu de cette page Web sera bientôt mis à jour pour refléter cette information.
Date de publication de l’avis : 6 avril 2023
Des études du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l’Institut national de santé publique du Québec font ressortir les avantages, les inconvénients et les limites du dépistage par mammographie.
Le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) s’adresse aux femmes de 50 à 69 ans. Toutes les femmes visées par ce programme devraient s’informer sur les avantages, inconvénients et limites du dépistage par mammographie. Chaque femme pourra décider de façon éclairée si elle désire ou non participer au PQDCS.
Une femme qui participe au Programme dès qu’elle atteint l’âge de 50 sera invitée à passer une mammographie tous les 2 ans jusqu’à 69 ans, soit pendant 20 ans.
Avantages
Le dépistage du cancer du sein tous les 2 ans, pendant 20 ans :
- réduit le risque de mourir d'un cancer du sein.
Sur 1 000 femmes qui participent au dépistage par mammographie aux 2 ans, pendant 20 ans, 7 décès sont évités. - réduit le risque de devoir subir une chimiothérapie.
Le dépistage permet souvent de détecter les cancers à un stade peu avancé de leur développement. Le traitement est alors possible sans chimiothérapie. - permet aux femmes de connaître l’état de santé de leurs seins.
La grande majorité des femmes (près de 98 %) n'auront pas de cancer du sein si leurs mammographies ou leurs examens complémentaires n’en ont pas révélé.
Inconvénients
Le dépistage du cancer du sein tous les 2 ans, pendant 20 ans, peut entraîner :
- des périodes d’attente et de l’inquiétude lorsque des examens complémentaires sont nécessaires.
Presque la moitié des femmes qui participent au dépistage pendant 20 ans (453 sur 1 000) passent au moins un examen complémentaire. Cela représente 156 femmes de plus que chez 1 000 femmes qui ne participent pas au dépistage. - des possibilités de surdiagnostic.
Sur 77 diagnostics de cancer du sein, 10 seraient des cas de surdiagnostic.
Le surdiagnostic est le fait de découvrir un cancer qui n’aurait jamais été détecté sans le dépistage. En effet, il arrive qu’une femme reçoive un diagnostic pour un cancer qui n’aurait jamais eu d’effets sur sa santé ou de conséquences sur sa vie, comme un cancer qui se développe très lentement ou un cancer inoffensif. Cela peut se produire chez les participantes au dépistage par mammographie, puisque cet examen permet de détecter des cancers du sein très tôt dans leur développement.
Cependant, comme il est encore impossible de différencier les cancers inoffensifs des cancers mortels, tous les cancers sont traités. Ainsi, une femme qui participe au dépistage pourrait :
- recevoir des traitements qui n’auraient pas été nécessaires;
- subir les effets secondaires de ces traitements;
- devoir vivre avec un diagnostic de cancer;
- avoir des rendez-vous médicaux fréquents pour vérifier que le cancer ne réapparaît pas.
Limites
Le dépistage du cancer du sein tous les 2 ans, pendant 20 ans, ne garantit pas :
- que tous les cancers du sein seront détectés.
Sur 1 000 femmes qui passent une mammographie de dépistage tous les 2 ans pendant 20 ans, 77 recevront un diagnostic de cancer du sein. Parmi celles-ci, 21 recevront un diagnostic de cancer alors que le résultat de leur mammographie était normal. Cette situation peut se produire si :- le cancer était invisible sur la mammographie;
- le cancer n’était pas encore développé au moment de la mammographie.
- que toutes les participantes qui auront un cancer du sein y survivront.
Sur 1 000 femmes qui passent une mammographie de dépistage tous les 2 ans pendant 20 ans, on estime que 13 mourront d’un cancer du sein.
Par ailleurs, la mammographie est une radiographie. Comme pour tous les examens radiographiques, des radiations sont émises. Selon plusieurs études, le risque de cancer du sein dû aux radiations émises lors des mammographies est très faible chez les femmes de 50 à 69 ans qui participent au dépistage.
Quelques chiffres
En comparant 1 000 femmes de 50 à 69 ans qui participent au dépistage par mammographie tous les 2 ans, pendant 20 ans, à 1 000 autres femmes qui n’y participent pas, on remarque des différences sur plusieurs aspects.
En effet, sur 1 000 participantes :
- 453 femmes doivent passer des examens complémentaires;
- 77 femmes reçoivent un diagnostic de cancer;
- 10 de ces diagnostics de cancer seraient des cas de surdiagnostic;
- 13 femmes décèdent à la suite d’un cancer du sein.
Sur 1 000 non-participantes :
- 297 femmes doivent passer des examens des seins prescrits par le médecin en raison de signes ou de symptômes;
- 54 femmes reçoivent un diagnostic de cancer;
- aucun cancer ne constitue un cas de surdiagnostic;
- 20 femmes décèdent à la suite d’un cancer du sein.
Autrement dit, chez 1 000 femmes de 50 à 69 ans ayant participé au dépistage tous les 2 ans, pendant 20 ans :
- Plus de femmes passent des examens complémentaires (156 de plus);
- Plus de cancers sont découverts (23 de plus);
- Des cancers trouvés seraient des cas de surdiagnostic (10 de plus);
- Moins de décès par cancer du sein surviennent (7 de moins).
Dernière mise à jour : 22 mai 2020