Conure veuve

Conure veuve. © Chris Lorenz

Nom français
Conure veuve

Autre(s) nom(s) français
Perruche veuve, perruche Quaker

Nom anglais
Monk parakeet

Nom scientifique
Myiopsitta monachus

Grand groupe
Oiseaux

Description

La conure veuve est un petit perroquet originaire d’Amérique du Sud très populaire comme oiseau de compagnie et en vente en animalerie. Cette espèce exotique envahissante n’est observée que de façon anecdotique au Québec.

Identification

Taille

Longueur : 30 cm; envergure des ailes : 53 cm.

Poids

De 90 à 120 g.

Coloration

Une bande chamois colore le ventre de la conure veuve, tandis que sa tête, sa gorge, son cou et sa poitrine sont gris. Il n’y a pas de différence marquée entre les deux sexes. Le plumage des jeunes est d’un vert plus brillant que celui des adultes.

Traits caractéristiques

La conure veuve est un petit perroquet vert appartenant à la famille des Psittacidés. Comme les autres membres de sa famille, son bec est court et massif et ses pattes sont fortes.

Distinction

La tête et la poitrine grises permettent de différencier la conure veuve des autres espèces de perroquets introduites en Amérique du Nord. La perruche ondulée et le toui à ailes variées sont des espèces exotiques au plumage vert qui peuvent toutefois présenter des similitudes avec la conure veuve. La perruche ondulée est cependant deux fois plus petite que la conure veuve. De son côté, le toui à ailes variées est marqué d’une tache jaune distinctive sur les ailes qui est particulièrement évidente en vol. Ces deux espèces sont absentes du Canada, mais elles sont établies aux États-Unis.

Espèces similaires

Perruche ondulée

Toui à ailes variées

Répartition

Les populations de conures veuves se distribuent naturellement de la Bolivie à l’Argentine, dans la partie méridionale de l’Amérique du Sud. L’espèce a été introduite dans plusieurs pays, dont les États-Unis, l’Angleterre, la Hollande, la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et Israël.

La limite nordique de sa répartition est influencée par la température de l’hiver. Les changements climatiques devraient permettre à la conure veuve d’étendre sa répartition vers le nord.

En Amérique du Nord, les populations les plus nordiques de conures veuves sont situées sur la côte est américaine dans les États du Connecticut, du Rhode Island, de New York et du New Jersey.

Présence au Québec

Les conures veuves observées dans la nature y ont été relâchées volontairement ou se sont échappées de captivité.

L’espèce a été observée en train de nicher pour la première fois en Amérique du Nord en 1967 à New York, puis à Chicago en 1968 et à Miami en 1969. L’espèce s’est ensuite rapidement propagée et un programme de contrôle actif a été mis en place dans les années 70 afin de limiter sa propagation. Le programme de contrôle a été interrompu en 1975 et la population a de nouveau rapidement augmenté. De 1976 à 2004, la population a doublé tous les six ans et les efforts de contrôle ont été jugés trop exigeants pour limiter sa croissance. En effet, il faudrait éliminer 50 % des adultes ou bien détruire 20 % des nids chaque année pour réduire la taille de la population.

Au Québec, les observations de conures veuves en milieu naturel sont très rares. La première mention de conure veuve vivant en liberté remonte à mai 1980, dans la région de Montréal. Il s’agissait de la mention la plus nordique pour cette espèce. À la suite du lâcher de six individus à DollarddesOrmeaux en 1984, l’espèce a été observée dans la région de Montréal, mais elle n’aurait jamais réussi à nicher. C’est en mai 1987, à Laval, que la première mention de nidification de la conure veuve a été rapportée au Canada. Un individu a été observé à Aylmer en novembre 1990 et un autre à Tadoussac, en juin 1991.

Origine

Exotique

Statut de résidence des populations

Cette espèce n’est pas encore établie au Québec.

État de la situation

La conure veuve est une espèce exotique envahissante observée de façon anecdotique au Québec. Aucune information ne permet de croire, pour l’instant, à l’existence d’une population établie au Québec.

Le succès d’établissement de l’espèce semble cependant limité lorsque le gel dure plus de 50 jours par année, d’après ce qui est observé en Europe. Les hivers rigoureux du Québec limitent donc pour l’instant l’établissement de la conure veuve malgré la disponibilité d’habitats favorables. En plus du climat, la densité de population humaine est un autre facteur qui favorise le succès d’établissement de l’espèce, laissant supposer une bonne tolérance aux habitats créés par l’humain et une capacité d’exploitation de ces derniers, notamment des parcs urbains. En plus de l’abondance de nourriture, les villes densément peuplées comportent parfois des îlots de chaleur limitant l’effet du gel.

Signalement

Vous pouvez transmettre vos observations de conures veuves en milieu naturel sur la plateforme eBird Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Habitat

Les habitats favorables pour la conure veuve sont principalement les milieux ouverts des zones urbanisées, y compris les fermes, les jardins, les terrains de golf, les vergers et les champs cultivés.

Domaine vital

La conure veuve demeure généralement à moins de 10 km de son nid. Ces déplacements se font majoritairement autour de 3 à 5 km du nid.

Alimentation

Ce petit perroquet se nourrit de graines de chardon, de baies, de gros insectes, de maïs et de fruits. Il fréquente également les mangeoires qui offrent du tournesol.

Reproduction

Dès qu’elle a établi son territoire, la conure veuve amorce la construction de son nid, peu importe la saison. En Amérique du Nord, la reproduction a lieu au printemps. La première ponte se fait à l’âge de deux ou trois ans. Les nids sont presque toujours situés à au moins 10 m au-dessus du sol, au sommet des arbres, des poteaux électriques ou d’autres structures aménagées par l’humain.

Le nid, constitué de branches et de brindilles, est gros, large et prend la forme d’une sphère ou d’un dôme. Habituellement, il comporte plusieurs chambres avec entrée privée orientée vers le bas, pouvant accueillir plusieurs couples. Dans son habitat d’origine en Amérique du Sud, la conure veuve peut construire un nid contenant jusqu’à 20 compartiments desservant chacun un couple monogame. Son diamètre peut atteindre 1 m et sert à l’élevage de 5 à 8 jeunes qui sont nourris au nid pendant une quarantaine de jours. Près de la moitié des jeunes ne survivront pas jusqu’à l’envol. Ce perroquet est le seul représentant de sa famille qui construit un nid au lieu de nicher dans une cavité.

À l’hiver, les nids utilisés pour sa reproduction servent aussi de dortoirs et sont réutilisés d’année en année. C’est précisément l’utilisation de nids communaux qui permet à ce perroquet de réduire les coûts de la thermorégulation et de s’adapter au climat plus froid.

Comportement

La conure veuve est un animal social qui peut vivre en colonie ou en petits groupes tout au long de l’année.

Maladies

La conure veuve peut être porteuse de diverses maladies, comme la maladie de Newcastle, causée par un paramyxovirus, qui peut causer des épidémies chez la volaille domestique. Chez l’humain, cette maladie peut entrainer une conjonctivite aiguë.

Conséquences, prévention et contrôle

La conure veuve est reconnue pour causer des dommages aux cultures. Dans son aire de répartition naturelle en Argentine, elle provoque des pertes agricoles estimées à 1 milliard de dollars chaque année. Elle cause aussi des dommages aux récoltes dans plusieurs pays où elle a été introduite comme en Espagne, en Israël et aux États-Unis, principalement en Floride.

En Amérique du Nord, les principaux désagréments et dommages engendrés par la conure veuve sont associés à la construction des nids sur les structures anthropiques, comme les tours de communication et les structures servant au transport électrique (pylônes, poteaux, etc.). Les nids situés sur ces structures peuvent devenir très gros et provoquer des coupures de courant ou des feux, ce qui peut entraîner des dépenses considérables. Jusqu’à présent, aucune conséquence n’a été observée au Québec puisque sa présence reste très marginale.

Il n’y a pour l’instant aucune évidence de compétition entre la conure veuve et les espèces indigènes.

Méthodes de prévention

Agir en prévention demeure le meilleur moyen de limiter la propagation de la conure veuve et de réduire les conséquences de son introduction.

Les propriétaires de conures veuves gardées en captivité doivent respecter les normes et conditions de garde pour éviter que des individus s’échappent dans la nature.

De plus, il est important de ne pas relâcher de conures veuves dans la nature. Cet oiseau bruyant peut lasser certains propriétaires. Suivez nos conseils si vous désirez vous départir de votre animal de compagnie.

Apprenez-en plus sur la lutte contre les espèces exotiques envahissantes animales.

Méthodes de contrôle

En Amérique du Nord, il n’existe pas de politique nationale en lien avec le contrôle de cette espèce. Il existe cependant des lois et des accords, tels que le Wild Bird Conservation Act (1992), qui limitent l’importation des oiseaux exotiques sauvages comme la conure veuve. Elle fait également partie des espèces de perroquets de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Au Canada, cette convention stipule que les spécimens à importer au pays doivent être accompagnés d’un permis d’exportation CITES du pays exportateur.

En Argentine, où l’espèce est indigène, différentes méthodes utilisées pour tenter de limiter les populations se sont avérées inefficaces (abattage, piégeage, capture par filet, destruction des nids et empoisonnement).

Aux États-Unis, la méthode la plus utilisée pour réduire les dommages aux structures électriques est d’enlever les nids de conures veuves, en plus de capturer et d’euthanasier les individus nicheurs. L’installation de structures alternatives voisines des structures électriques est parfois utilisée pour leur offrir d’autres emplacements où construire leurs nids. Des dispositifs pour effaroucher les oiseaux sont parfois mis en place. Dans tous les cas, les mesures pour contrôler les populations et limiter leurs dommages sont coûteuses.

AVERY, M.L. and J.R. Lindsay. (2016). Monk Parakeets. Wildlife Damage Management Technical Series. USDA, APHIS, WS National Wildlife Research Center. Ft. Collins, Colorado. 11 p.

BURGIO, K. R., C. B. VAN REES, K. E. BLOCK, P. PYLE, M. A. PATTEN, M. F. SPREYER, and E. H. BUCHER (2020). Monk Parakeet (Myiopsitta monachus), version 1.0. In Birds of the World (P. G. Rodewald, Editor). Cornell Lab of Ornithology, Ithaca, NY, USA. https://doi.org/10.2173/bow.monpar.01 Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

SPREYER, M. F. et E. H. BUCHER (1998). Monk Parakeet (Myiopsitta monachus), dans The Birds of North America, No. 322. A. Poole et F. Gill, éditeurs, The Birds of North America, Inc. Philadelphie, PA, États-Unis.

RUSSELLO, M. A., AVERY, M. L. et WRIGHT, T. F. (2008). Genetic evidence links invasive monk parakeet populations in the United States to the international pet trade, BMC Evolutionary Biology, 8:217. doi:10.1186/1471-2148-8-217.

Dernière mise à jour : 29 avril 2024

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