Petite crevette d’eau douce
Nom français
Petite crevette d’eau douce
Nom anglais
Freshwater shrimp
Nom scientifique
Echinogammarus ischnus
Grand groupe
Invertébrés
Sous-groupe
Mollusques et crustacés
Dans cette page :
Description
La petite crevette d’eau douce est une espèce exotique envahissante au Québec. Sa présence dans nos eaux est préoccupante.
Identification
Taille
1 cm
Coloration
La petite crevette d’eau douce a des teintes orangées et des antennes rougeâtres.
Traits caractéristiques
Le corps de ce petit amphipode est compressé sur les côtés, courbé et semi-transparent. La petite crevette d’eau douce possède des yeux noirs relativement gros et en forme de graine de haricot. Le mâle se distingue de la femelle par la présence d’une deuxième paire d’antennes sur sa tête. Ces antennes sont parsemées abondamment de soies, alors que ces soies sont plus éparses chez les femelles. Sa queue a une forme en V très bien définie.
Distinction
La distinction entre la petite crevette d’eau douce et un autre amphipode indigène, Gammarus fasciatus, se révèle assez complexe à réaliser. Il faut vérifier au microscope la taille relative des branches, soit l’appendice chez un crustacé qui est formé de deux branches, l’une externe et l’autre interne. Ces branches sont présentes sur les troisièmes pattes nageoires de l’abdomen de ces espèces.
Espèce similaire
Gammarus fasciatus
Répartition
La petite crevette d’eau douce est difficile à repérer. Elle est toutefois établie depuis plus de dix ans déjà dans les eaux du haut du fleuve Saint‑Laurent. Elle a été trouvée près de Gentilly pendant l’été 2010, mais n’a pas encore été rapportée ailleurs dans la province. Il semble cependant que sa biologie ne puisse lui permettre de s’établir dans des eaux à une faible conductivité (c’est‑à‑dire avec peu de calcium). Par conséquent, elle coloniserait difficilement un tributaire comme la rivière Richelieu. Toutefois, elle pourrait survivre dans le lac Champlain par exemple.
Présence au Québec
La petite crevette d’eau douce provient de la région ponto‑caspienne, incluant les mers d’Aral, d’Azov et Caspienne. Elle aurait été introduite par les eaux de lest des navires commerciaux. Sa première observation a eu lieu en 1994 dans la rivière Détroit, partagée entre le Canada et les États‑Unis et qui relie le lac Sainte‑Claire au lac Érié dans les Grands Lacs. Son transfert entre les lacs a pu ensuite être favorisé par des organismes transportés dans les seaux à appâts ou les eaux contaminées par le gammare dans les fonds de cale des bateaux. Ainsi, l’espèce s’est répandue dans le réseau hydrographique des Grands Lacs. Elle a atteint l’amont du fleuve Saint‑Laurent en 1996.
Origine
Exotique
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
La petite crevette d’eau douce est observée de façon récurrente au Québec.
Signalement
La petite crevette d’eau douce est une espèce envahissante. Sa présence dans un plan d’eau doit nous être signalée. Consultez la procédure pour savoir comment nous signaler la présence d’une espèce exotique envahissante animale.
Habitat
La petite crevette d’eau douce fréquente les eaux fraîches et saumâtres des rivières et des lacs où le courant varie de faible à modéré. Elle est désignée comme un organisme euryhalin, c’est‑à‑dire qu’elle est capable de supporter d’importantes variations des conditions de salinité dans le milieu.
Cette espèce préfère les fonds rocheux et graveleux qui lui procurent des ouvertures pour se réfugier. Elle est souvent associée aux colonies de moules zébrées qui lui offrent cet habitat favorable. Il est possible cependant de la retrouver sur des fonds de sédiments instables, tels que des substrats de sable, d’argile ou dr limon.
Reproduction
La reproduction de la petite crevette d’eau douce débute au printemps et à l’été et se poursuit jusqu’au début de l’automne. Elle produit en moyenne 20 œufs, parfois jusqu’à 50, conservés sous son thorax. Le nombre d’œufs pondus dépend de la taille de la mère. Elle atteint sa maturité sexuelle lorsqu’elle mesure environ 4,8 mm et la population est majoritairement composée de femelles.
Prévention et contrôle de son introduction
La prévention est cruciale. La petite crevette d’eau douce peut devenir envahissante dans un plan d’eau où elle n’est pas présente naturellement. Certaines méthodes de prévention doivent être appliquées pour éviter son introduction en dehors de son aire de répartition naturelle.
Ne transportez pas de poissons vivants d’un plan d’eau à un autre. Le transport et l’ensemencement de poissons vivants nécessitent un permis délivré par le gouvernement.
Apprenez-en plus sur les facteurs d’introduction et les conséquences que les espèces envahissantes peuvent avoir.
Conséquences de son introduction
La petite crevette d’eau douce est une espèce très agressive. Elle attaque les femelles d’un autre petit crustacé similaire, mais indigène, Gammarus fasciatus. Dans certaines régions des Grands Lacs et du fleuve Saint‑Laurent par exemple, la dominance de la petite crevette d’eau douce est telle qu’elle remplace progressivement l’espèce indigène. Des chercheurs ont démontré que l’importance relative de ces deux espèces dépendait fortement des caractéristiques chimiques du milieu. Les eaux chargées en calcium sont particulièrement favorables au développement de la petite crevette d’eau douce.
Ce crustacé exotique peut aussi s’attaquer à des macro‑invertébrés, soit des petits animaux aquatiques qui sont essentiels à la survie de jeunes poissons. La compétition suscitée par la petite crevette d’eau douce perturbe les communautés de poissons vivant dans le fond de l’eau (espèces benthiques). Toutefois, les chercheurs ne peuvent actuellement pas évaluer avec précision son effet sur la faune aquatique.
Dernière mise à jour : 13 mai 2024