Opérations de surveillance et de contrôle de la maladie débilitante chronique des cervidés

Le gouvernement du Québec a mis en place des opérations de surveillance et de contrôle afin de réduire le risque d’établissement de la maladie débilitante chronique des cervidés (MDC) au Québec. Les opérations ont pour but de détecter rapidement la maladie, tout en maintenant temporairement de faibles densités de cerfs sauvages dans les secteurs à plus haut risque.

La surveillance de la maladie débilitante chronique des cervidés (MDC) réalisée chez les cervidés sauvages et ceux gardés en captivité a pour but de détecter rapidement la présence de cette maladie. Cela est nécessaire pour intervenir dans les plus brefs délais et ainsi optimiser les chances d’éliminer la maladie ou d’en limiter la propagation. Lorsque la maladie est détectée dans un élevage, la surveillance chez les cervidés sauvages du secteur est particulièrement critique : elle doit être intensive et se poursuivre durant plusieurs années pour parvenir à détecter des animaux infectés dans la faune. Certains États maintenant aux prises avec la MDC ont d’abord détecté la maladie dans un élevage. Faute de surveillance suffisante, la maladie est demeurée indétectable dans la faune plusieurs années avant que les premiers cas ne soient relevés. À ce moment, la maladie était déjà bien établie et son élimination n’était plus possible.

La maladie est très difficile à détecter lorsque peu de cerfs sont contaminés. Un animal peut être porteur et transmettre la MDC pendant des mois sans présenter de signes de la maladie. De plus, les tests effectués ne parviennent pas à détecter la maladie chez les animaux infectés depuis moins de 12 mois.

Dernière mise à jour des résultats : 11 avril 2024

Santé Canada recommande de ne pas consommer la viande ou les produits provenant d’un animal infecté.

Il est obligatoire de faire analyser pour la MDC tous les cervidés gardés en captivité âgés de plus de 12 mois qui sont abattus ou trouvés morts. Les analyses sont réalisées gratuitement par le Laboratoire de santé animale du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

Les propriétaires de cervidés qui sont abattus ou trouvés morts sur les lieux de garde ont la responsabilité de se conformer à cette exigence.

Les propriétaires de cervidés qui font affaire avec un médecin vétérinaire praticien doivent soumettre les échantillons au laboratoire par l’entremise de celui-ci. Le Formulaire de demande d’analyse générale (PDF 74 Ko) doit être utilisé.

Les propriétaires de cervidés qui n’ont pas de médecin vétérinaire praticien (MVP) doivent prélever et congeler la tête des animaux et acheminer celle-ci au Laboratoire de santé animale à des fins d’analyse en remplissant le Formulaire d'analyse pour la MDC réservé aux producteurs en l'absence de MVP référent (PDF 295 Ko). Seuls les résultats positifs seront transmis au propriétaire.

• Prélèvement, conditionnement et expédition des têtes de cervidés (PDF 182 Ko)

Le personnel formé au prélèvement de l’obex et des ganglions doit suivre les instructions suivantes pour soumettre les échantillons :

• Prélèvement, conditionnement et expédition des obex et ganglions rétropharyngiens (PDF 355 Ko)

Les éleveurs et les propriétaires de fermes cynégétiques peuvent contacter le Laboratoire de santé animale  pour obtenir de l’assistance pour expédier leurs échantillons. Les titulaires d’un permis de garde en captivité d’animaux délivré par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs doivent contacter le bureau régional de la gestion de la faune.

Dans le cadre de la surveillance de la maladie débilitante chronique (MDC), tous les animaux de plus de 12 mois, abattus dans un abattoir sous inspection fédérale ou provinciale, sont testés pour la maladie. Le prélèvement et l’expédition aux fins d’analyse sont effectués directement sur place (sans intervention nécessaire du propriétaire). En tout temps, les abattoirs québécois qui alimentent les établissements de détail et de restauration sont soumis à une inspection permanente par un médecin vétérinaire. Tous les animaux sont examinés avant et après l'abattage. Cet examen permet d’évaluer les animaux et les carcasses et de retirer, le cas échéant, tout animal ou toute carcasse présentant des anomalies. Aucun animal malade n’est introduit dans la chaîne alimentaire.

Depuis 2007, le gouvernement du Québec mène une surveillance de la MDC chez les cerfs sauvages. De 2007 à 2017, ce programme visait les régions de l’Estrie et de la Montérégie. Ces deux régions étaient jugées plus à risque pour l’introduction de la MDC compte tenu de leur proximité avec l’État de New York où des cas avaient été rapportés en 2005.

En 2018, des cas de MDC ont été détectés dans un élevage de cerfs rouges des Laurentides. À la suite de cet évènement, le gouvernement a étendu sa surveillance à d’autres régions où de fortes densités de cerfs de Virginie et la présence d’élevages de cervidés contribuent à augmenter le risque d’introduction et de propagation de la maladie. Cette surveillance est toujours en vigueur en 2023. La collecte des échantillons est réalisée grâce à la collaboration de plusieurs boucheries qui conservent les têtes de cerfs de Virginie abattus à la chasse par leurs clients pour analyse.

À proximité de l’élevage touché en 2018, la surveillance de la maladie a été rehaussée dans une partie des régions des Laurentides, de l’Outaouais et de la Montérégie. La surveillance rehaussée de ce secteur permet de s’assurer que la maladie n’a pas été introduite dans la faune et d’intervenir rapidement si un animal infecté est trouvé. Un nombre plus important de cerfs de Virginie doivent être analysés chaque année, et ce, pendant plusieurs années.

Cervidés gardés en captivité

Chaque année, des analyses sont effectuées par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation afin de détecter la maladie chez les cervidés gardés en captivité. Voici la compilation annuelle de la surveillance provinciale de la MDC. Depuis 2018, aucun autre cas de MDC n'a été détecté dans un élevage.

* Suivant la détection d’un premier cas de MDC dans un élevage de cerfs rouges de la région des Laurentides en 2018, 1 783 cerfs d’élevage de la ferme touchée ont été analysés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments. De ce nombre, 10 cas supplémentaires ont été détectés.

Cervidés sauvages

À ce jour, aucun échantillon provenant d’un cervidé en milieu naturel n’a été déclaré positif au Québec. 

Les résultats de surveillance indiquent que si la maladie se trouve dans la faune à proximité de l’élevage touché en 2018, elle touche peu d’animaux. Cet état de situation nous permet de croire qu’il est toujours possible d’éviter la propagation ou l’établissement de la maladie au Québec. Toutefois, ces résultats ne permettent pas de conclure que la MDC ne se trouve pas dans la faune.

Consultez les bilans annuels des opérations de détection et de contrôle de la maladie débilitante chronique chez les cervidés sauvages :

• Bilan 2022 (PDF 1.73 Mo)
• Bilan 2021 (PDF 695 Ko)
• Bilan 2020 (PDF 2.62 Mo)
• Bilan 2019 (PDF 1.05 Mo)
• Bilan 2018 (PDF 2.26 Mo)

Les opérations de contrôle ont pour but d’éviter l’établissement de la maladie dans la faune et sa propagation à de nouveaux secteurs. 

Rappelons qu’en 2018, le gouvernement du Québec a dû abattre un grand nombre de cerfs de Virginie à proximité d’un élevage des Laurentides où des cas de MDC ont été détectés. Avec la collaboration des chasseurs, les efforts se poursuivent afin de maintenir, de manière temporaire, une faible densité de cerfs dans la zone de surveillance rehaussée (ZSR). Les mesures mises en place ont pour but de réduire les contacts entre les animaux sauvages, ce qui permet de limiter la transmission de la maladie si un animal infecté se trouve en milieu naturel. 

Les zones 9 ouest-ZSR et 10 est-ZSR délimitent le territoire d’utilisation des permis de cerfs sans bois délivrés pour le contrôle de la MDC pour la saison de chasse 2023.

La zone 9 ouest-ZSR est composée des municipalités suivantes :

• Arundel
• Barkmere
• Brownsburg-Chatham
• Grenville
• Grenville-sur-la-Rouge (à l’est de la rivière Rouge)
• Harrington (à l’est de la rivière Rouge)
• Lac-des-Seize-Îles
• Montcalm
• Wentworth-Nord

La zone 10 est-ZSR est composée des municipalités suivantes :

• Amherst
• Boileau
• Fassett
• Grenville-sur-la-Rouge (à l’ouest de la rivière Rouge)
• Harrington (à l’ouest de la rivière Rouge)
• Huberdeau
• Namur
• Notre-Dame-de-Bonsecours
• Notre-Dame-de-la-Paix
• Saint-Émile-de-Suffolk

Lorsqu’un cervidé est abattu dans un rayon de 45 km de l’élevage touché en 2018, certaines pièces anatomiques ne doivent pas quitter ce territoire délimité. Elles doivent également demeurer dans la zone de chasse (9 ouest, 10 est ou 8 nord) dans laquelle l’animal a été abattu. L’enregistrement, le débitage et la taxidermie doivent être effectués à l’intérieur du rayon de 45 km ET de la zone de chasse où la bête a été abattue.

Liste des boucheries autorisées à recevoir des cervidés abattus dans le rayon de 45 km (PDF 129 Ko)

Pour déterminer si votre site de chasse se situe à l’intérieur du rayon de 45 km, téléchargez :

• limites de la zone de restrictions de déplacement pour Google Earth (KMZ 4.61 Ko)
• limites de la zone de restrictions de déplacement pour GPS (ZIP 17.75 Ko)

ATTENTION - Les restrictions de déplacement de certaines pièces anatomiques s’appliquent aussi aux cerfs et aux orignaux :

• qui sont âgés de moins de 12 mois;
• qui ont eu un résultat négatif pour la MDC;
• qui ont fait l’objet d’un prélèvement pour analyse de la MDC (les parties à risque ne sont pas toutes enlevées lors du prélèvement).

Le mode d’enregistrement du gibier récolté est différent dans la zone de restrictions de déplacement du rayon de 45 km.

Cerf de Virginie

L’enregistrement à une station d’enregistrement désignée est obligatoire pour tous les cerfs de Virginie (adulte ou faon) récoltés dans la zone de restrictions de déplacement du rayon de 45 km. L’enregistrement en ligne n’est pas autorisé pour ces animaux.   

Orignal

Veuillez noter que l’enregistrement en ligne des orignaux abattus dans la zone de restrictions de déplacement du rayon de 45 km demeure permis en 2023. Il est également possible de procéder à cet enregistrement dans une station d’enregistrement désignée.

Conservez votre numéro de permis de chasse car il pourrait être nécessaire pour obtenir les résultats de l’analyse. Si votre animal obtient un résultat positif au test, le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs communiquera avec vous.

En 2023, tous les chasseurs qui récoltent un cerf de Virginie ou un orignal âgé de plus de 12 mois dans la zone de restrictions de déplacement du rayon de 45 km sont obligés de faire analyser leur gibier.

Entre le 23 et le 29 septembre, vous devrez communiquer avec un employé du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs en téléphonant au 581 994‑2874 pour qu’il effectue un prélèvement.

À partir du 30 septembre, vous devrez vous présenter dans l’une des stations suivantes :

Entrepôt du MELCCFP
364, rue Magloire-Gosselin
Mont-Tremblant

Coopérative de solidarité Laurel-Station
3455, route Principale
Wentworth-Nord  

Sport N.P. enr.
14-1, rang Sainte-Julie Est
Saint-André-Avellin           

Halte routière Pétroles Bélisle
125, route du Canton
Brownsburg-Chatham     

Le personnel prélèvera les échantillons à la base de la tête de l’animal.

Des permis de cerfs sans bois ont été délivrés dans la ZSR pour la saison de chasse 2023. Les gagnants de ces permis spéciaux pourront les utiliser dans la zone spécifique pour laquelle ils ont été délivrés, soit le territoire de la zone 9 ouest-ZSR ou de la zone 10 est-ZSR. Ces permis ne sont pas valides dans l’ensemble des zones de chasse 9 ouest ou 10 est.

• L’appâtage du cerf à des fins de chasse est autorisé seulement du 1^er septembre au 30 novembre.
• L’utilisation d’urine naturelle de cerfs à des fins de chasse est interdite en tout temps.
• En tout temps, les chasseurs doivent respecter les règles spécifiques aux différents types de gibier chassés au Québec.