Description

La loque américaine est une maladie causée par une bactérie appelée Paenibacillus larvae. Elle s'attaque aux jeunes larves d'abeilles et provoque leur mort au stade du couvain operculé Lire le contenu de la note numéro 1 .

La bactérie peut se trouver dans l’environnement de la ruche infectée sous une forme très résistante. Elle peut y survivre plusieurs décennies (40 ans et plus). La maladie est très contagieuse et conduit inévitablement à la mort du couvain, et, ultimement, de la colonie si aucune intervention n’est réalisée à temps.

Dommages causés dans les colonies

Les principaux dommages observables causés par la loque américaine dans une colonie sont les suivants :

  • L'opercule des alvéoles touchées par la maladie est affaissé (concave) et perforé. À l'intérieur, la larve morte est en décomposition.
  • Les cadres de couvain operculé revêtent une apparence de mosaïque : la disposition du couvain est irrégulière et les larves malades sont entourées d'alvéoles vides (nettoyées) ou de larves plus jeunes et saines.
  • Le couvain dégage une mauvaise odeur.
  • La colonie s'affaiblit.

Transmission

Les abeilles adultes ne sont pas atteintes, mais disséminent rapidement la bactérie au cours des activités de nettoyage du couvain touché par la maladie et lorsqu'elles nourrissent les larves saines. De même, les colonies affaiblies par la loque américaine sont victimes de pillage et représentent donc une source de contagion pour les ruches et les ruchers avoisinants.

Traitement

Les traitements basés sur l'utilisation d'antibiotiques ne peuvent enrayer l'infection. Ils ne font qu'en masquer les signes cliniques. Ces traitements n'ont aucun effet sur les spores de la bactérie. La maladie peut donc sévir de nouveau lorsque le traitement prend fin.

La bactérie a la capacité de développer une résistance à l'antibiotique utilisé au cours d'un traitement. Cette maladie étant très contagieuse et fatale, il ne faut pas hésiter à mettre en œuvre des mesures très strictes pour l'enrayer rapidement.

Selon le degré d'infection de la colonie ou la prévalence de la maladie dans un rucher, certaines des mesures suivantes doivent être appliquées :

  • retrait et destruction par le feu des cadres de couvain touchés;
  • destruction complète des colonies par le feu;
  • transvasement des abeilles combiné ou non avec un traitement antibiotique sur ordonnance vétérinaire.

Protection et prévention

La loque américaine est endémique au Québec et au Canada, c'est-à-dire qu'elle y sévit en permanence. Les apiculteurs doivent donc faire preuve d'une vigilance constante.

Afin de prévenir l'apparition et le développement de la maladie, ou d'en limiter la propagation, il faut respecter des règles minimales de biosécurité. En voici quelques-unes :

  • Acheter des abeilles (colonies, nucléi) de source sûre, qui sont saines et dont l'état sanitaire est connu. L'acheteur peut demander de voir un rapport d’inspection des colonies du vendeur.
  • Éviter l'achat de matériel usagé. Celui-ci est une cause fréquente de l'apparition de la maladie dans une exploitation apicole. Désinfecter le matériel usagé avant de l'utiliser.
  • Ne pas introduire dans une colonie des cadres de couvain, de pollen ou de miel, à moins d'avoir la garantie qu'ils proviennent de colonies saines.
  • Inspecter régulièrement les cadres de couvain dans les ruches afin de déceler de manière précoce tout début d’infection.
  • Garder une distance minimale entre les ruchers voisins dont la condition sanitaire n'est pas connue.
  • Nettoyer et désinfecter régulièrement le matériel apicole.
  • Renouveler les cadres de la hausse à couvain sur une période de 3 à 5 ans (changer l'équivalent de 2 à 3 cadres par ruche chaque année).
  • Prévenir le pillage des ruches. Le maintien de colonies fortes et un bon nourrissage des abeilles durant les périodes de disette sont des moyens efficaces à ce chapitre.

Surveillance et réglementation

Au moment de l’inspection des colonies affectées, on procède au « test du cure-dent » afin de déceler l'un des signes caractéristiques de la maladie. Il s'agit d'insérer dans l'alvéole suspecte la pointe d'un cure-dent, d'une allumette ou d'une brindille. Lorsqu'on la retire, on remarque qu'une masse brunâtre, gluante et élastique (à savoir la larve morte) y adhère et s'étire sur plus d'un centimètre sans casser.

Le diagnostic final est rendu à la suite de la soumission d'échantillons et des résultats d'analyse d'un laboratoire.

Déclaration obligatoire de la maladie

La loque américaine est considérée comme une maladie contagieuse affectant les abeilles selon le Règlement sur la désignation des maladies contagieuses ou parasitaires, des agents infectieux et des syndromes Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Les propriétaires d'abeilles, les médecins vétérinaires et les directeurs de laboratoire doivent signaler toute découverte de cette maladie ou suspicion de sa présence aux autorités compétentes. Pour connaître la marche à suivre dans une telle situation, consultez la page Maladies animales qui doivent être déclarées.

Dernière mise à jour : 8 janvier 2024

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