La santé et le bien-être des femmes se sont améliorés dans les dernières décennies. Plusieurs efforts doivent cependant encore être déployés pour mieux répondre aux besoins des femmes en matière de santé. Pensons aux stéréotypes sexuels, qui peuvent influencer le diagnostic médical ou la prise en charge de certains problèmes de santé. Lorsque cela arrive, certains besoins des femmes sont non comblés, par exemple :

  • Les maladies cardiovasculaires sont moins bien diagnostiquées chez les femmes, notamment parce que leurs symptômes sont parfois différents de ceux des hommes et plus souvent perçus comme de l’anxiété;  
  • Certaines professionnelles ou certains professionnels peuvent percevoir la tolérance des femmes à la douleur comme étant moins grande que celle des hommes et choisir de ne pas la traiter; 
  • L’autisme serait peu diagnostiqué chez les filles, parce que les indicateurs comme le repli sur soi et le peu d’échanges sociaux seraient perçus comme de la réserve et de la timidité, des traits le plus souvent associés au genre féminin. 

Les femmes utilisent davantage les services de santé tout au long de leur vie, surtout en raison de la contraception et de la maternité. Toutefois, les enjeux de santé des femmes ne sont pas seulement liés à leur santé reproductive. De récentes études montrent qu’au Québec, les femmes :

  • représentent la majorité des personnes ayant un niveau élevé de détresse psychologique;  
  • représentent la majorité des personnes ayant fait une tentative de suicide; 
  • représentent la majorité des victimes de violence conjugale et de violence sexuelle et subissent les troubles de santé qui en découlent; 
  • sont proportionnellement plus touchées que les hommes par les troubles alimentaires; 
  • sont plus nombreuses que les hommes à présenter des problèmes de santé modérés à sérieux (problèmes liés à la vision, à l’ouïe, à la parole, à la marche, à la dextérité, aux émotions, à la cognition et à la douleur), desquels découlent des limitations d’activités. 

Pourtant, la recherche médicale sur la santé des femmes accuse un retard considérable par rapport à celle sur la santé des hommes. Certaines maladies demeurent ainsi sous-diagnostiquées parce que les femmes sont sous-représentées dans les recherches ou parce que leurs particularités ne sont pas considérées.

Pandémie de COVID-19

Dès 2020, la pandémie de COVID19 a touché plus durement les femmes que les hommes. Les emplois du care – métiers des soins de santé et de la personne – et des services étaient considérés comme essentiels et ont été fortement sollicités durant la crise. À cet effet, les femmes représentent :

  • 80 % du personnel de la santé; 
  • 98 % du personnel éducateur en service de garde; 
  • 75 % du personnel enseignant; 
  • 86 % du personnel préposé à la caisse des épiceries; 
  • 58 % du personnel préposé à l’entretien et au nettoyage.  

Pour cette raison, entre autres, les femmes ont été plus exposées au risque de contracter le virus et ont été en majorité affectées par les infections liées à la COVID19.  

Plusieurs facteurs liés à la pandémie et aux mesures de distanciation ont aussi fait apparaître des problèmes liés à la santé des femmes :

  • l’augmentation des comportements suicidaires; 
  • la diminution de l’activité physique; 
  • l’augmentation de la consommation de cannabis.

Santé reproductive et obstétricale

La santé reproductive et la planification des naissances affectent plus particulièrement les femmes. Pour atteindre l’égalité entre les sexes, les femmes ont historiquement fait de nombreuses revendications en lien avec ces sujets.  

Ces revendications ont entre autres mené à la décriminalisation de la contraception en 1969 et au droit à l'avortement, qui est décriminalisé et gratuit depuis 1988.  

Malgré cela, des convictions à l’encontre du libre choix à l’avortement demeurent. L’accès à l’information fiable et aux ressources nécessaires demeurent des enjeux clés pour prendre la décision de poursuivre ou d’interrompre une grossesse.  

Les femmes ont aussi le droit de planifier une grossesse au moment où elles le désirent et d’obtenir de l’aide médicale lorsqu’elles sont dans l’impossibilité de concevoir un enfant. L’accès à la contraception, à des services en matière de périnatalité ou d’interruption de grossesse a ainsi été facilité dans les dernières décennies. Le Programme de procréation médicalement assistée a d’ailleurs été créé pour aider financièrement les couples ou les femmes seules ayant recours à des traitements d’infertilité. 

D’autres enjeux demeurent toutefois présents. Par exemple, les enjeux liés aux menstruations, tels que le manque de prise en charge des douleurs menstruelles et le manque d’accès aux produits menstruels. On estime que de 12 % à 34 % des Québécoises auraient eu à choisir, au cours de leur vie, entre acheter des produits menstruels et acheter d’autres produits essentiels en raison d’un manque de moyens financiers.

Il reste aussi du chemin à parcourir en ce qui a trait à l’humanisation des soins gynécologiques et obstétricaux, à la prise en charge des problèmes relatifs à l’endométriose et à la ménopause, etc.

Violence conjugale et violence sexuelle

Pour atteindre l’égalité de fait entre les femmes et les hommes, la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles est fondamentale. En 2020, les femmes et les filles représentaient :

  • 76 % des victimes de violence en contexte conjugal; 
  • 88 % des victimes d’agressions sexuelles; 
  • 95 % des victimes de crimes relatifs au proxénétisme et à la traite de personnes. 

Les conséquences sur la santé physique et psychologique des victimes sont nombreuses. Elles ont un impact à court et à long terme sur la santé et la vie des victimes, mais aussi sur leur entourage et sur la société en général. La violence conjugale et la violence sexuelle sont des questions de santé publique qui concernent l’ensemble de la population. 

Consultez la page Violence et intimidation pour en apprendre plus sur ce sujet ou pour avoir accès à des ressources d’aide.

Dernière mise à jour : 23 février 2023

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