Médaille pour action méritoire 2021

Elle est décernée à tout policier du Québec qui a accompli, dans l'exercice de ses fonctions, un acte méritoire ou qui a accompli, en dehors de l'exercice de ses fonctions, un acte qui mérite une reconnaissance publique.

SQ - CSMRC Chandler

  • M. André-Pierre Doré, sergent
  • M. Éric Lapointe, agent

La nuit du 2 janvier 2020 vient à peine de commencer : il est 00 h 50. Un feu dans une résidence pour personnes âgées est signalé au 911. Le sergent André-Pierre Doré et l’agent Éric Lapointe se rendent aussitôt sur les lieux. Des vies sont en danger au Manoir Saint-Augustin à Gaspé.

N’écoutant que leur courage, les deux policiers s’aventurent dans l’escalier les menant au troisième étage pendant que les pompiers s’affairent à préparer leur équipement d’urgence. L’alarme résonne dans l’immeuble, les ascenseurs sont hors d’usage, les gicleurs fonctionnent et une fumée toxique se répand. Une employée en panique leur dit que l’aile a été complètement vidée de ses résidents. Les policiers jettent tout de même un coup d’œil dans un des appartements à proximité et aperçoivent un homme alité, endormi. Ils le réveillent et le mènent jusqu’à la cage d’escalier. Inquiets, ils poursuivent leur vérification, sillonnant le corridor long d’une trentaine de mètres et trouvent trois autres personnes.

Les résidents, âgés, ont pour la plupart une mobilité réduite ou des déficiences physiques ou intellectuelles, ce qui complexifie le sauvetage. Les policiers font des allers-retours dans les escaliers. Le sol est mouillé et il est vraiment fastidieux de respirer avec la fumée intense qui irrite les voies respiratoires. Heureusement, l’incendie est désormais maîtrisé. MM. Doré et Lapointe continuent leurs allers-retours en faisant évacuer les personnes des premier et deuxième étages. D’autres intervenants et pompiers arrivent en renfort et participent à l’effort.

Lorsque tout le monde est en sécurité, les policiers procèdent à l’arrestation du résident qui, apparemment, serait à l’origine de l’incendie par sa négligence.

Il ne fait aucun doute que ce soir-là, n’eût été l’intervention rapide du sergent André-Pierre Doré et de l’agent Éric Lapointe, la situation aurait pu tourner au drame. C’est avec détermination et persévérance qu’ils ont foncé, dans des conditions pitoyables et hasardeuses, pour porter secours à des gens dont la vie était en danger. Pour cela, les deux hommes reçoivent une Médaille pour action méritoire.

SQ - CSMRC Shawinigan

  • M. Simon Croteau, agent

Alerté à la vue de fumée sortant d’une résidence de la rue Beau-Rivage, à Shawinigan, l’agent Simon Croteau met immédiatement fin à sa patrouille et s’approche pour constater la situation de près. Un incendie a bel et bien pris naissance. Il est 17 heures, le 15 janvier 2020.

La porte d’entrée est entrouverte. Avant de s’y aventurer, il décide de lancer un appel auquel répond une dame de 73 ans, davantage préoccupée de sauver ses cinq chiens miniatures des flammes qu’elle-même.

Malgré l’épaisse fumée qui remplit l’étage à mi-hauteur, l’agent Croteau pénètre dans la maison. À quatre pattes, il se faufile malgré ses difficultés à respirer et l’absence d’équipement. Il trouve sur son passage une pantoufle qu’il utilise pour protéger ses voies respiratoires. De cette manière, il espère tenir le coup. Il finit par trouver la dame qui, malheureusement, ne veut rien entendre d’être secourue sans ses chiens, ce qui complexifie l’intervention.

Bien que l’agent Croteau crée un contact avec la dame, c’est de peine et de misère qu’il réussit à la faire sortir de la maison, car elle résiste fortement et s’accroche aux cadres de porte. Une fois à l’extérieur, les ambulanciers la prennent en charge, l’empêchant de retourner à l’intérieur, tel qu’elle le souhaite. Ce sont les pompiers qui, finalement, sauveront les cinq chiens de la dame.

L’agent Simon Croteau a démontré beaucoup de courage en s’aventurant à l’aveugle dans la maison enfumée et enflammée. Il a également fait preuve de tact et de ténacité pour réussir le sauvetage de la dame qui refusait catégoriquement son aide malgré la situation périlleuse. C’est pourquoi la Médaille pour action méritoire lui est décernée.

SQ - CSMRC Rouyn-Noranda

  • M. Simon Gosselin, agent
  • M. Michel Guertin, sergent
  • M. Guyllaume Laplante, agent
  • M. David Mandeville, agent
  • M. Jean-Philippe Tardif, agent

Dans la nuit du 1er février 2020, lors d’une patrouille de routine dans le quartier Noranda, deux policiers aperçoivent un incendie couvrant des bâtiments voisins, sur l’avenue Carter, à l’angle de la 6e Rue. Il est 1 h 20. Sans perdre un instant et après avoir demandé du renfort, ils portent secours à plusieurs personnes, dont huit qui sont prises au piège, dans quatre bâtiments distincts. Pas moins de 35 pompiers sont appelés sur place.

Dès leur arrivée, les agents David Mandeville et Simon Gosselin apprennent qu’il faut secourir des personnes dans le bâtiment de cinq logements. L’évacuation du rez-de-chaussée se fait rondement. Il reste toutefois un couple au sous-sol. De l’extérieur, les policiers fracassent une fenêtre et aident l’homme à sortir. La manœuvre est toutefois plus difficile pour la femme qui doit se rendre dans une autre pièce afin d’avoir accès à une fenêtre de plus grande dimension. Les agents la déneigent à mains nues et frappent dedans à coups de pied pour casser la vitre. Le sergent Michel Guertin se joint à eux et ils parviennent finalement, à la quatrième tentative, à sortir la femme de là et à la placer en sécurité.

Durant ce temps, les agents Jean-Philippe Tardif et Guyllaume Laplante visitent le bâtiment voisin dans lequel il y a un logement, en plus d’un dépanneur. L’agent Laplante trouve une femme âgée seule, égarée et impuissante. Il lui porte secours pendant que l’agent Tardif s’assure que le reste du bâtiment est entièrement vide. Ils se rendent ensuite à l’adresse voisine pour évacuer d’autres personnes, avec le sergent Guertin. L’agent Tardif défonce la porte. Une famille de deux adultes et de trois enfants est dans le logement du haut. Les flammes sont telles que les policiers recourent à des couvertures prises sur le lit pour tenter de les protéger le mieux possible et de les extirper indemnes du brasier.

Incommodés par la fumée, les agents Mandeville et Gosselin ainsi que la dame sont conduits à l’hôpital. Celle-ci est admise aux soins intensifs et placée dans un coma artificiel, mais aura heureusement la vie sauve.

Le sergent Guertin, de même que les agents Gosselin, Laplante, Mandeville et Tardif, ont joué des rôles décisifs dans ce sauvetage multiple. Ils ont agi avant l’arrivée des pompiers et sans équipement particulier, malgré l’épaisse fumée et les murs enflammés. Leurs meilleurs outils ont été leur courage, leur sang-froid et leur vivacité. Chacun d’eux reçoit une Médaille pour action méritoire.

Service de police de la Ville de Montréal

  • M. Piero Matta, agent

L’agent Piero Matta vit dans la grande région de Montréal. Le 17 octobre 2020 en début de soirée, il est chez lui, car il ne travaille pas cette journée-là. C’est du moins ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’il se rende compte que le feu se propage chez sa voisine, une dame de 95 ans.

Le temps presse. M. Matta accourt chez sa voisine. Dès qu’il ouvre la porte de la cuisine, une épaisse fumée noire se répand ainsi qu’une chaleur très intense. Il cherche aussitôt un autre accès et choisit la fenêtre d’une chambre adjacente. Pendant ce temps, il entend la pauvre dame, prise au piège, appeler à l’aide. Résolu à la sortir de là, il tente de se frayer un chemin dans la fumée, mais sans succès. Il doit retourner à la fenêtre pour respirer de l’air frais. Ses deux fils le voient du balcon de leur maison et le prient de sortir immédiatement. N’en faisant qu’à sa tête, l’agent Matta retourne à l’intérieur. La vie d’une femme dépend de lui. Il réussit, à tâtons dans cette fumée très gênante, à se rendre auprès de la dame qu’il parvient à traîner jusqu’à la fenêtre, leur porte de sortie. Fort heureusement, ses fils s’étaient rapprochés. Ils aident aussitôt la dame pendant que M. Matta sort de lui-même. Il était temps, car il s’évanouit aussitôt.

Le héros et la dame sont emmenés à l’hôpital sans perdre de temps. L’agent Matta, en plus d’avoir été incommodé par la fumée opaque, avait reçu des éclats de plastique brûlant sur la peau lors de son sauvetage. Heureusement pour lui, il s’en tire bien, de même que la dame. Tous les deux sortiront de l’hôpital après quelques jours de suivi.

L’agent Piero Matta a été jusqu’au bout de ses forces pour venir en aide à sa voisine âgée de 95 ans. Il a bravé l’incendie seul, et malgré sa suffocation et ses blessures, a persévéré. Il a agi avec détermination et altruisme. Celui-ci peut être fier de ce sauvetage héroïque dont il est honoré par la Médaille d’action méritoire.

Dernière mise à jour : 15 mai 2023

Évaluation de page

L’information sur cette page vous a-t-elle été utile?
Avis général

Des questions ou besoin de renseignements?

Communiquez avec Services Québec