Thérapies de conversion

Définition

Les thérapies de conversion sont des pratiques, des services ou des traitements qui peuvent être de nature spirituelle ou non. Elles visent à changer l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre d’une personne, ou à réprimer ses comportements sexuels non hétérosexuels.

Les thérapies de conversion sont l’un des moyens utilisés pour essayer de rendre une personne LGBTQ+ ou en questionnement exclusivement hétérosexuelle et cisgenre.

Elles sont fondées sur l’idée que la diversité sexuelle et de genre est un péché, un trouble ou une maladie qu’il faut corriger, réparer ou guérir.

Les thérapies de conversion sont généralement suggérées par les proches et l’entourage des personnes LGBTQ+ ou en questionnement. Toutefois, les personnes LGBTQ+ ou en questionnement peuvent aussi demander ou rechercher une thérapie de conversion.

Au Québec, plus de 25 % des personnes LGBTQ+ ou présumées LGBTQ+ auraient subi de la pression pour être hétérosexuelles ou pour afficher une identité de genre et une expression de genre exclusivement masculine ou féminine, qui correspond à leur sexe assigné à la naissance. Toutefois, moins de 5 % d’entre elles ont été exposées à des thérapies de conversion comme telles. (Source : Journals Plos One Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. – disponible seulement en anglais)

Au Québec, les personnes de la diversité sexuelle et de genre les plus susceptibles de subir des tentatives de conversions sont les personnes :

  • racisées;
  • autochtones;
  • intersexes;
  • trans;
  • non binaires;
  • ou celles dont l’orientation sexuelle n’est pas dirigée vers un genre en particulier, par exemple les personnes bisexuelles, pansexuelles ou asexuelles.

Les thérapies de conversion sont généralement pratiquées par des organisations confessionnelles, des guérisseurs ou des charlatans. Des actions de sensibilisation ont été mises en place dans le cadre du Plan d'action gouvernemental pour prévenir et contrer les thérapies de conversion 2021-2023 pour sensibiliser les prestataires de soins de santé ou de services sociaux aux effets nocifs de ces thérapies et prévenir leur utilisation dans le milieu de la santé et des services sociaux.

Les thérapies de conversion utilisent des méthodes très variées pour essayer d’empêcher les personnes de la diversité sexuelle et de genre d’être ou de s’affirmer et vivre comme personnes LGBTQ+ :

  • le jeûne pour essayer de réduire l’énergie et la libido sexuelle;
  • des séances de prières intensives;
  • l’échange de trucs pour contrôler ses désirs envers le même sexe lors de groupes de discussion;
  • la pratique d’activités liées aux stéréotypes de genre;
  • l’exorcisme;
  • l’hypnose.

Cependant, tout traitement médical ou toute intervention chirurgicale qui provient d’une démarche autonome d’affirmation de genre ne sont pas considérés comme des thérapies de conversion. Par exemple, la prescription d’hormones féminisantes par un médecin pour favoriser l’affirmation de genre d’une femme trans.

Il est également tout à fait légal d’accompagner une personne dans sa démarche autonome d’exploration, d’acceptation, d’adaptation et d’affirmation de son orientation sexuelle, de son identité de genre ou de son expression de genre. Par exemple, des séances de suivi psychosocial pour une personne qui se questionne sur son orientation sexuelle, son identité de genre ou son expression de genre.

Situation au Québec

Bien qu’elles soient peu connues, les thérapies de conversion existent au Québec. Voici un court portrait de ce que pensent différents experts sur la question.

Ce qu'en disent les ordres professionnels

Les différents ordres professionnels comme l’Ordre des psychologues du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre., l’Ordre professionnel des sexologues du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. et l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. ont publié des avis qui confirment que :

  • les thérapies de conversion sont inefficaces : il est impossible de changer l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre d’une personne;
  • les thérapies de conversion sont dangereuses et ont des conséquences néfastes : elles peuvent causer d’importants préjudices corporels, moraux et psychologiques aux personnes exposées;
  • la nature de ces thérapies n’est pas éthique : elles portent atteinte à l’intégrité et à la dignité d’une personne;
  • toutes les orientations sexuelles, les identités de genre et les expressions de genre sont valides et doivent être respectées.

Ce qu'en dit la loi

Puisque les thérapies de conversion sont considérées comme étant nocives et dangereuses pour les victimes, le gouvernement du Québec a adopté en décembre 2020 la Loi visant à protéger les personnes contre les thérapies de conversion dispensées pour changer leur orientation sexuelle, leur identité́ de genre ou leur expression de genre Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

La loi établit que :

  • la thérapie de conversion est réputée porter atteinte au droit à l’intégrité et à la dignité de la personne;
  • personne ne peut, qu’il soit payé ou non, offrir ou s’engager à dispenser une thérapie de conversion;
  • personne ne peut exiger d’une personne qu’elle dispense ce genre de thérapie;
  • personne ne peut faire de la publicité pour promouvoir les thérapies de conversion ou susceptible de créer une fausse impression quant aux bienfaits de ces thérapies sur la santé des personnes;
  • le professionnel qui prodigue une telle pratique commet un acte dérogatoire à la dignité de sa profession;
  • la personne qui a suivi une thérapie de conversion peut obtenir réparation pour le préjudice subi.

Depuis, les pratiques liées aux thérapies de conversion sont devenues criminelles dans l’ensemble du Canada. Entrée en vigueur le 7 janvier 2022, la Loi modifiant le Code criminel (thérapie de conversion) prévoit les infractions suivantes :

  • faire suivre une thérapie de conversion à une personne;
  • agir en vue de faire passer un enfant à l’étranger pour qu’il y suive une thérapie de conversion;
  • faire la promotion de la thérapie de conversion ou faire de la publicité de thérapie de conversion;
  • bénéficier d’un avantage matériel, notamment pécuniaire, provenant de la prestation de thérapies de conversion.

Conséquences pour les victimes des thérapies de conversion

Les thérapies de conversion peuvent causer d’importantes souffrances, par les moyens et les méthodes qu’elles utilisent, et parce qu’elles supposent que seules les personnes hétérosexuelles et cisgenres sont normales et valides. On note, entre autres :

  • une perte de l’estime de soi et une haine de soi;
  • un état anxieux ou dépressif;
  • un isolement social et des problèmes relationnels;
  • de la honte;
  • de la culpabilité;
  • un dysfonctionnement sexuel;
  • des idées suicidaires et des tentatives de suicide;
  • des symptômes de troubles post-traumatiques.

Recours légaux à la disposition des victimes

Plusieurs recours et mécanismes de plaintes existent afin de faire valoir les droits des personnes LGBTQ+ ou en questionnement en lien avec les thérapies de conversion. En voici quelques-uns :

Je suis ou j’ai été victime d’une thérapie de conversion

Différentes ressources sont disponibles pour les victimes d'une thérapie de conversion. Consultez la liste ci-dessous.

Ressources d’aide psychosociale

Des ressources d’aide psychosociale sont disponibles pour les victimes d’une thérapie de conversion.

Interligne

Service d’aide et de renseignements pour les personnes concernées par la diversité sexuelle et de genre.

Joindre Interligne

Info-Social 811

Service de consultation téléphonique gratuit et confidentiel qui permet à toute personne résidant au Québec de joindre rapidement une personne professionnelle en intervention psychosociale.

Joindre Info-Social 811

Ressources d’aide juridique

Des ressources d’aide juridique sont disponibles pour les victimes d’une thérapie de conversion.

Éducaloi

Organisme qui a pour mission de vulgariser le droit et de développer les compétences juridiques de la population du Québec

Justice Pro Bono

Justice Pro Bono a comme mission d’améliorer l’accès à la justice en mobilisant la communauté juridique à partager expertise et temps aux individus, aux collectivités et aux OBNL québécois n’ayant pas les ressources nécessaires pour accéder à des services juridiques.

Joindre Justice Pro Bono

Interligne

Service d’aide et de renseignements pour les personnes concernées par la diversité sexuelle et de genre.

Joindre Interligne

Formations et outils

Des formations et des outils sont disponibles pour les organismes ou les partenaires intéressés par cette problématique.

Fondation Émergence

Organisme de bienfaisance enregistré qui a pour mission d’informer, de sensibiliser et d’éduquer le grand public aux réalités des personnes LGBTQI2S+.

Joindre la Fondation Émergence

Joindre l'Institut national de santé publique du Québec

Dernière mise à jour : 3 juillet 2023

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