Bourdon à tache rousse

Bourdon à tache rousse © U.S. Fish and Wildlife Service - Midwest Region, CC 2.0

Nom français
Bourdon à tache rousse

Nom anglais
Rusty-patched Bumble Bee

Autre(s) nom(s) anglais
Tinged Bumble Bee, Affable Bumble Bee

Nom scientifique
Bombus affinis

Grand groupe
Invertébrés

Sous-groupe
Insectes

Espèce à statut
Menacée

Description

Le bourdon à tache rousse est un important pollinisateur de plantes à fleurs indigènes et de plantes cultivées. Ce bourdon est une espèce menacée très rarement observée au Québec.

Identification

Taille 

De 11 mm à 16 mm (ouvrières et mâles); de 21 mm à 22 mm (reines)

Traits caractéristiques

Chez les mâles et les ouvrières, la surface dorsale du deuxième segment abdominal est brun-orangé généralement bordé de jaune vers l’arrière du segment. Le reste de l’abdomen est complètement noir. La tête est arrondie et noire.

Les reines sont plus grandes et présentent un deuxième segment abdominal entièrement jaune. Leur thorax est surtout jaune et comporte habituellement une bande noire à la base des ailes. Elles sont difficiles à distinguer des reines de certaines autres espèces de bourdons.

Distinction chez les ouvrières

Le deuxième segment abdominal des ouvrières de bourdons à tache rousse est brunorangé bordé de jaune tandis que chez le bourdon ceinturé (Bombus griseocollis), la coloration brunorangé est plus jaunâtre, et le segment est toujours bordé de noir. Chez le bourdon tricolore (Bombus ternarius), les deuxième et troisième segments sont entièrement orangés, tandis que le quatrième segment est toujours jaune.

Espèces similaires

Bourdon ceinturé, Bombus griseocollis

Bourdon tricolore, Bombus ternarius

Répartition

Le bourdon à tache rousse est présent, dans l’est de l’Amérique du Nord, du sud de l’Ontario et du sud-ouest du Québec jusqu’en Géorgie et, vers l’ouest, jusqu’au Dakota du Nord et au Dakota du Sud. Au Québec, la présence de l’espèce a été confirmée depuis les années 1970 dans les régions de Montréal, de l’Outaouais, de l’Estrie, de la Montérégie et de Lanaudière.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

À ce jour, 46 espèces de bourdons ont été observées en Amérique du Nord, et il y en aurait 24 au Québec. Autrefois bien établi au Québec, le bourdon à tache rousse y aurait été aperçu pour la dernière fois en 1996. La taille actuelle de la population de bourdons à tache rousse du Canada, qui couvrirait le Québec et l’Ontario, n’est pas connue.

Comme plusieurs abeilles et bourdons sauvages, le bourdon à tache rousse subit les effets néfastes de la production centralisée et de la commercialisation à grande échelle de colonies d’abeille domestique (Apis mellifera) et de bourdon domestiqué (Bombus impatiens). Le recours à ces espèces domestiques spécialisées pour la pollinisation de cultures de légumes de serre et de petits fruits a pris son essor dans les années 1990.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S1.

Observation

Vous pouvez transmettre vos observations de bourdons à tache rousse au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur eBird Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. ou sur iNaturalist Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Comportement

Le bourdon à tache rousse est très tolérant au froid. Il fait partie des premières espèces pollinisatrices à émerger au printemps (miavril) et il est l’une des dernières à cesser de butiner en automne (fin octobre). Le cycle de vie des bourdons comprend quatre stades : œuf, larve, pupe et adulte. La colonie, appelée la bourdonnière, est formée de trois castes : la reine, qui est la seule femelle reproductrice, les ouvrières, qui sont les descendantes de la reine, et les mâles. La colonie ne dure qu’une année et meurt à l’arrivée de l’hiver. Seules les nouvelles reines fécondées à l’automne hiberneront et fonderont une nouvelle colonie au printemps suivant.

Habitat

Les bourdons ont besoin de trois types d’habitats pour accomplir le cycle de leur nouvelle colonie, soit les habitats d’alimentation, de nidification et d’hibernation. Étant plus tolérant au froid que les autres espèces de bourdons d’Amérique du Nord, le bourdon à tache rousse peut occuper des milieux en plus haute altitude.

Le bourdon à tache rousse s’alimente dans divers types d’habitats ouverts comme les friches, les marais, les tourbières, les prairies, les aménagements paysagers en milieux urbains et les milieux forestiers. Ces milieux doivent fournir de grandes quantités de ressources florales offrant une floraison continue du printemps à l’automne, c'estàdire une variété de plantes qui fleurissent l’une après l’autre d’avril à octobre. Le bourdon à tache rousse installe son nid sous terre (de 30 cm à 120 cm) dans un ancien terrier de rongeur ou tout autre type de cavité pouvant répondre à ses besoins.

Peu d’information existe sur l’habitat d’hibernation du bourdon à tache rousse. Les experts supposent que la reine hiberne dans les mêmes types de sites que ceux des autres espèces du genre Bombus, soit dans le sol meuble ou dans du bois mort au sol. Elle creuse à une profondeur de quelques centimètres et passera l’hiver dans une petite chambre ovale.

Alimentation

Le bourdon à tache rousse est généraliste : il récolte le nectar et le pollen de plusieurs espèces végétales.

Reproduction

Au printemps, la reine fécondée émerge de son hibernation et recherche un site adéquat pour s’installer et commencer à pondre. Quelques semaines plus tard, les premières ouvrières émergeront. Pendant que la reine poursuit sa ponte, les ouvrières se chargeront de prendre soin du couvain et d’alimenter la colonie durant l’été. Vers la fin de l’été, la reine produit des mâles et de futures reines. Ces bourdons reproducteurs quittent aussitôt la colonie pour s’accoupler. Les mâles meurent après l’accouplement alors que les futures reines fécondées chercheront des sites d’hibernation. Seules les reines fécondées survivront à l’hiver et recommenceront le cycle.

Menaces pour l’espèce

Les principales menaces qui pèsent sur le bourdon à tache rousse au Québec sont :

  • les pesticides;
  • l’introduction de pollinisateurs domestiques;
  • la dispersion de pathogènes provenant du commerce de colonies d’élevage;
  • les changements climatiques;
  • la perte et la dégradation de son habitat.

Désignation et rétablissement

Le bourdon à tache rousse possède les statuts suivants selon :

  • la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée menacée depuis 2023;
  • la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour en savoir plus.

Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.

ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE CANADA (2020). Programme de rétablissement du bourdon à tache rousse (Bombus affinis) au Canada, série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, ix + 62 p.

COSEPAC (2010). Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le bourdon à tache rousse (Bombus affinis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 36 p.

JEPSEN, S., E. EVANS, R. THORP, R. HATFIELD et S. H. BLACK (2013). Petition to list the rusty patched bumble bee Bombus affinis (Cresson), 1863, as an Endangered species under the U.S. Endangered Species Act, The Xerces Society for Invertebrate Conservation, Portland, Oregon, É.-U., 42 p.

PICHÉ, Ariane (2020). Clé d’identification visuelle des bourdons du sud du Québec – Bourdons femelles, réalisée pour le Bureau d’écologie appliquée, 9 p.

SAVARD, M. (2014). « Pour connaitre et protéger la diversité des bourdons du Québec », Bulletin de l’entomofaune, 47 : 5-7 p.

Dernière mise à jour : 23 avril 2024

Évaluation de page

L’information sur cette page vous a-t-elle été utile?
Avis général

Des questions ou besoin de renseignements?

Communiquez avec Services Québec