Bourdon à tache rousse
Nom français
Bourdon à tache rousse
Nom anglais
Rusty-patched Bumble Bee
Autre(s) nom(s) anglais
Tinged Bumble Bee, Affable Bumble Bee
Nom scientifique
Bombus affinis
Dans cette page :
Description
Le bourdon à tache rousse est un important pollinisateur de plantes à fleurs indigènes et de plantes cultivées. Ce bourdon est une espèce menacée très rarement observée au Québec.
Identification
Taille
De 11 mm à 16 mm (ouvrières et mâles); de 21 mm à 22 mm (reines)
Traits caractéristiques
Chez les mâles et les ouvrières, la surface dorsale du deuxième segment abdominal est brun-orangé généralement bordé de jaune vers l’arrière du segment. Le reste de l’abdomen est complètement noir. La tête est arrondie et noire.
Les reines sont plus grandes et présentent un deuxième segment abdominal entièrement jaune. Leur thorax est surtout jaune et comporte habituellement une bande noire à la base des ailes. Elles sont difficiles à distinguer des reines de certaines autres espèces de bourdons.
Distinction chez les ouvrières
Le deuxième segment abdominal des ouvrières de bourdons à tache rousse est brun‑orangé bordé de jaune tandis que chez le bourdon ceinturé (Bombus griseocollis), la coloration brun‑orangé est plus jaunâtre, et le segment est toujours bordé de noir. Chez le bourdon tricolore (Bombus ternarius), les deuxième et troisième segments sont entièrement orangés, tandis que le quatrième segment est toujours jaune.
Espèces similaires
Bourdon ceinturé, Bombus griseocollis
Bourdon tricolore, Bombus ternarius
Répartition
Le bourdon à tache rousse est présent, dans l’est de l’Amérique du Nord, du sud de l’Ontario et du sud-ouest du Québec jusqu’en Géorgie et, vers l’ouest, jusqu’au Dakota du Nord et au Dakota du Sud. Au Québec, la présence de l’espèce a été confirmée depuis les années 1970 dans les régions de Montréal, de l’Outaouais, de l’Estrie, de la Montérégie et de Lanaudière.
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
À ce jour, 46 espèces de bourdons ont été observées en Amérique du Nord, et il y en aurait 24 au Québec. Autrefois bien établi au Québec, le bourdon à tache rousse y aurait été aperçu pour la dernière fois en 1996. La taille actuelle de la population de bourdons à tache rousse du Canada, qui couvrirait le Québec et l’Ontario, n’est pas connue.
Comme plusieurs abeilles et bourdons sauvages, le bourdon à tache rousse subit les effets néfastes de la production centralisée et de la commercialisation à grande échelle de colonies d’abeille domestique (Apis mellifera) et de bourdon domestiqué (Bombus impatiens). Le recours à ces espèces domestiques spécialisées pour la pollinisation de cultures de légumes de serre et de petits fruits a pris son essor dans les années 1990.
Rang de précarité
Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S1.
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de bourdons à tache rousse au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur eBird ou sur iNaturalist .
Comportement
Le bourdon à tache rousse est très tolérant au froid. Il fait partie des premières espèces pollinisatrices à émerger au printemps (mi‑avril) et il est l’une des dernières à cesser de butiner en automne (fin octobre). Le cycle de vie des bourdons comprend quatre stades : œuf, larve, pupe et adulte. La colonie, appelée la bourdonnière, est formée de trois castes : la reine, qui est la seule femelle reproductrice, les ouvrières, qui sont les descendantes de la reine, et les mâles. La colonie ne dure qu’une année et meurt à l’arrivée de l’hiver. Seules les nouvelles reines fécondées à l’automne hiberneront et fonderont une nouvelle colonie au printemps suivant.
Habitat
Les bourdons ont besoin de trois types d’habitats pour accomplir le cycle de leur nouvelle colonie, soit les habitats d’alimentation, de nidification et d’hibernation. Étant plus tolérant au froid que les autres espèces de bourdons d’Amérique du Nord, le bourdon à tache rousse peut occuper des milieux en plus haute altitude.
Le bourdon à tache rousse s’alimente dans divers types d’habitats ouverts comme les friches, les marais, les tourbières, les prairies, les aménagements paysagers en milieux urbains et les milieux forestiers. Ces milieux doivent fournir de grandes quantités de ressources florales offrant une floraison continue du printemps à l’automne, c'est‑à‑dire une variété de plantes qui fleurissent l’une après l’autre d’avril à octobre. Le bourdon à tache rousse installe son nid sous terre (de 30 cm à 120 cm) dans un ancien terrier de rongeur ou tout autre type de cavité pouvant répondre à ses besoins.
Peu d’information existe sur l’habitat d’hibernation du bourdon à tache rousse. Les experts supposent que la reine hiberne dans les mêmes types de sites que ceux des autres espèces du genre Bombus, soit dans le sol meuble ou dans du bois mort au sol. Elle creuse à une profondeur de quelques centimètres et passera l’hiver dans une petite chambre ovale.
Alimentation
Le bourdon à tache rousse est généraliste : il récolte le nectar et le pollen de plusieurs espèces végétales.
Reproduction
Au printemps, la reine fécondée émerge de son hibernation et recherche un site adéquat pour s’installer et commencer à pondre. Quelques semaines plus tard, les premières ouvrières émergeront. Pendant que la reine poursuit sa ponte, les ouvrières se chargeront de prendre soin du couvain et d’alimenter la colonie durant l’été. Vers la fin de l’été, la reine produit des mâles et de futures reines. Ces bourdons reproducteurs quittent aussitôt la colonie pour s’accoupler. Les mâles meurent après l’accouplement alors que les futures reines fécondées chercheront des sites d’hibernation. Seules les reines fécondées survivront à l’hiver et recommenceront le cycle.
Menaces pour l’espèce
Les principales menaces qui pèsent sur le bourdon à tache rousse au Québec sont :
- les pesticides;
- l’introduction de pollinisateurs domestiques;
- la dispersion de pathogènes provenant du commerce de colonies d’élevage;
- les changements climatiques;
- la perte et la dégradation de son habitat.
Désignation et rétablissement
Le bourdon à tache rousse possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée menacée depuis 2023;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril pour en savoir plus.
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE CANADA (2020). Programme de rétablissement du bourdon à tache rousse (Bombus affinis) au Canada, série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, ix + 62 p.
COSEPAC (2010). Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le bourdon à tache rousse (Bombus affinis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 36 p.
JEPSEN, S., E. EVANS, R. THORP, R. HATFIELD et S. H. BLACK (2013). Petition to list the rusty patched bumble bee Bombus affinis (Cresson), 1863, as an Endangered species under the U.S. Endangered Species Act, The Xerces Society for Invertebrate Conservation, Portland, Oregon, É.-U., 42 p.
PICHÉ, Ariane (2020). Clé d’identification visuelle des bourdons du sud du Québec – Bourdons femelles, réalisée pour le Bureau d’écologie appliquée, 9 p.
SAVARD, M. (2014). « Pour connaitre et protéger la diversité des bourdons du Québec », Bulletin de l’entomofaune, 47 : 5-7 p.
Dernière mise à jour : 23 avril 2024