Dard de sable
Nom français
Dard de sable
Autre(s) nom(s) français
Dard de sable du Nord
Nom anglais
Eastern sand darter
Autre(s) nom(s) anglais
Sand darter, Northern sand darter, Sand darter
Nom scientifique
Ammocrypta pellucida
Dans cette page :
Description
Espèce menacée au Québec, le dard de sable est un petit poisson qui appartient à la famille des percidés. Il s’enfouit généralement dans le sable, ne laissant que ses yeux découverts.
Identification
Taille
En général, les tailles observées au Québec varient entre 4 et 5 cm.
Il peut mesurer jusqu’à environ 8 cm.
Poids
Il pèse généralement moins de 2 g.
Coloration
La couleur du dard du sable se rapproche de celle du sable. En général, il est assez pâle, d’un aspect translucide. Son dos est d’une teinte de jaune. La partie inférieure de ses flancs et son ventre sont translucides ou avec des reflets blancs à blanc argenté chez les adultes. Il possède une rangée de 10 à 14 petites taches vertes et rondes sur les flancs, juste sous la ligne latérale.
Traits caractéristiques
Le corps du dard de sable est allongé, bas et peu comprimé sur les côtés, sauf sur l’arrière. Il est couvert d’écailles.
Ses yeux sont relativement gros et situés haut et devant la tête.
Ses nageoires dorsales sont nettement séparées par un espace. La première est épineuse et la seconde est à rayons mous. Sa nageoire caudale est presque tronquée, légèrement fourchue, avec des rayons centraux légèrement plus courts.
Distinction
Le dard de sable se différencie du dard à ventre jaune et du dard barré par ses deux nageoires dorsales incolores et nettement séparées l’une de l’autre, sa forme allongée et par le fait qu’il est pratiquement transparent.
Espèces similaires
Dard à ventre jaune
Raseux-de-terre gris
Répartition
Le dard de sable vit uniquement dans l’est de l’Amérique du Nord. Sa répartition est discontinue et se compose de deux aires disjointes : une aire principale concentrée dans le nord-est des États-Unis et dans l’extrême sud de l’Ontario (aire du Sud) et une autre, beaucoup plus petite et isolée de la précédente, située au sud du Québec (aire du Nord).
Au Québec, la répartition du dard de sable est discontinue. L’espèce vit dans le fleuve Saint-Laurent et dans certains de ses tributaires situés entre le lac des Deux Montagnes et Leclercville, en aval du lac Saint-Pierre, marquant la limite nord de son aire de distribution connue.
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
Peu de données sont disponibles sur la taille des populations de dard de sable. Il est difficile de dégager des tendances pour cette espèce au Québec. Les inventaires réalisés ces dernières années ont permis de confirmer la présence de l’espèce dans tous les sites historiques et notamment dans le lac des Deux Montagnes où la disparition de l’espèce était présumée. Selon l’analyse des données disponibles en 2010, la rivière aux Saumons est celle qui abriterait la population la plus abondante et étant considérée comme en bon état. Les rivières Richelieu, L’Assomption, Ouareau et aux Saumons semblent toutes abriter des populations relativement stables. En contrepartie, les populations des rivières Châteauguay, Yamaska et Saint-François sont probablement en déclin et semblent en mauvais état.
Rang de précarité
Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S2.
Suivi
Désigné comme espèce menacée, le dard de sable fait l’objet d’un suivi pour documenter son état de situation. Le gouvernement et ses collaborateurs (organismes de bassins versants, comités de zone d’intervention prioritaire (ZIP), universités, etc.) effectuent des inventaires pour maintenir à jour les données sur l’espèce. Le dard de sable est aussi capturé lors de travaux du Réseau de suivi ichtyologique du Saint-Laurent et du suivi du recrutement du chevalier cuivré.
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de dards de sable au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec.
Habitat
Le dard de sable est un poisson sédentaire qui s’enfouit généralement dans le sable. Il ne laisse que ses yeux découverts et demeure à l’affût. Ce comportement lui permettrait de se cacher des prédateurs, de diminuer les dépenses énergétiques associées à la nage dans un courant ou, encore, de maintenir sa position sur un substrat homogène. Il se trouve en cours d’eau, en rivières ou en lacs. Ces lieux lui offrent des fonds sablonneux, exposés à des courants suffisamment faibles pour maintenir le sable en place et suffisamment élevés pour prévenir l’envasement. Il préfère les eaux claires où la végétation aquatique est absente ou clairsemée.
Alimentation
Le dard de sable se nourrit d’invertébrés vivant au fond de l’eau. Il mange en grande partie des larves aquatiques d’insectes, dont celles de moucherons et de mouches noires, mais aussi de crustacés microscopiques et de mollusques selon les saisons.
Reproduction
Dans l’ensemble de l’aire de répartition, la fraie a lieu entre les mois d’avril et août, soit de la fin du printemps jusqu’à l’été. Au Québec, la fraie pourrait débuter vers la fin du mois de juin. Les œufs sont pondus et enfouis dans un substrat bien oxygéné, composé principalement de sable. Les adultes dards de sable ne prodiguent aucun soin parental.
La maturité sexuelle est atteinte à 1 an chez le mâle et vers 1 ou 2 ans chez la femelle.
Menaces pour l’espèce
Les principales menaces qui pèsent sur le dard de sable au Québec sont :
- le développement résidentiel et commercial, qui engendre la transformation des berges;
- la pollution agricole, urbaine et industrielle, qui engendre l’accumulation de sédiments dans le substrat de fraie et détériore la qualité de l’eau;
- la modification des systèmes naturels par les barrages, qui représentent des obstacles à la migration et qui modifient l’écoulement;
- la présence d’espèces exotiques envahissantes, dont le gobie à taches noires;
- les changements climatiques, qui provoquent des variations des régimes d’écoulement pouvant faire disparaitre des habitats peu profonds.
Maladies
Comme les autres espèces de poissons, le dard de sable peut être atteint par certaines maladies.
Désignation et rétablissement
Le dard de sable possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée menacée;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : consultez le Registre public des espèces en péril pour en savoir plus.
Le dard de sable fait partie des espèces concernées par l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et petits percidés du Québec .
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
BERNATCHEZ, L., et M. GIROUX (2000). Les poissons d’eau douce du Québec et leur répartition dans l’est du Canada, Éditions Broquet, Saint-Constant, Québec. 350 p.
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DESROCHES, J.-F., et I. PICARD (2013). Poissons d’eau douce du Québec et des Maritimes, Éditions Michel Quintin, Waterloo, Québec. 471 p.
EAKINS, R. J. (2018). Ontario Freshwater Fishes Life History Database. Version 4.82. [En ligne] [https://www.ontariofishes.ca/ ] (consulté le 9 août 2018).
FISHBASE (2018). A Global Information System on Fishes, [En ligne] [https://fishbase.mnhn.fr/search.php ] (consulté le 9 août 2018).
L’HÉRAULT, L. (2021). Poissons du nord-est de l’Amérique du Nord : sud-est du Nunavut, est de l’Ontario, nord-est de la Nouvelle-Angleterre, Québec et provinces maritimes du Canada. Québec. 551 p.
MPO (2011). Évaluation du potentiel de rétablissement du dard de sable (Ammocrypta pellucida) au Canada, Secrétariat canadien de consultation scientifique du MPO. 22 p.
NATURESERVE (2018). NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life, Version 7.1, NatureServe, Arlington, Virginia. [En ligne] [https://explorer.natureserve.org/ ] (consulté le 24 juillet 2018).
PAGE, L. M., H. ESPINOSA-PÉREZ, L. T. FINDLEY, C. R. GILBERT, R. N. LEA, N. E. MANDRAK, R. L. MAYDEN et J. S. NELSON (2013). Common and Scientific Names of Fishes from the United States, Canada and Mexico, 7th Edition, American Fisheries Society, Bethesda, Maryland, Special Publication 34. 243 p.
SCOTT, W. B., et E. J. CROSSMAN (1974). Poissons d’eau douce du Canada. Ministère de l’Environnement, Service des pêches et des sciences de la mer. Bulletin 184. 1 026 p.
Dernière mise à jour : 29 avril 2024