La salamandre sombre des montagnes est la plus rare des salamandres du Québec. Elle n’a pas de poumons ni de branchies : sa peau perméable à l’air et à l’eau lui permet de respirer. Pour échapper aux prédateurs, elle peut se départir d’un bout de sa queue. Cette dernière se régénérera avec le temps.

Taille

11 cm.

Coloration

La couleur de la salamandre sombre des montagnes est grise ou brune avec une bande jaunâtre sur son dos qui la traverse de la tête à la queue. Son dos est tacheté de petits points foncés en forme de chevron tandis que son ventre est foncé, presque noir. Les flancs sont grisâtres et mouchetés de gris ou de blanc.

Traits caractéristiques

Une ligne claire se dessine du coin de l’œil à la commissure de la bouche. Ses pattes arrière sont plus grosses que ses pattes avant.

Distinction

Elle se différencie de la salamandre sombre du Nord par les chevrons sur son dos. La ligne pâle entre son œil et sa bouche lui permet de se distinguer de la salamandre cendrée et de la salamandre à deux lignes.

Espèces similaires

Salamandre sombre du Nord

Salamandre à deux lignes

Salamandre cendrée

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

Découverte en 1988 au Québec, la salamandre sombre des montagnes est la plus rare parmi nos 10 espèces de salamandres. En 2020, le nombre de populations de salamandres sombres des montagnes était estimé à 25 pour l’ensemble du Québec. Comme près de 70 % d’entre elles sont très peu documentées, il est difficile d’en évaluer les chances de survie à moyen terme. Toutefois, près du quart des populations auraient de bonnes chances de persister dans les 20 prochaines années, si les conditions actuelles sont maintenues ou améliorées.

Rangs de précarité

Les rangs de précarité pour cette espèce sont :

• Rang G : G5
• Rang N : N2
• Rang S : S2

Suivi

Au Québec, la salamandre sombre des montagnes fait l’objet d’un programme de suivi afin d’établir l’état de la situation des populations. Il est actuellement en révision.

Observation

Vous pouvez transmettre vos observations de salamandres au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec  ou sur iNaturalist .

La salamandre sombre des montagnes vit près des sources, des dépressions humides et des petits ruisseaux d’eau claire et froide situés en montagne. Elle affectionne les cours d’eau intermittents et les milieux dotés d’un sol mal drainé. L’hiver, elle se réfugie sous les pierres ou dans le sol.

La salamandre sombre des montagnes se nourrit surtout de fourmis, de larves de mouches et de papillons, d’araignées et d’un peu de végétation.

L’accouplement se déroule en milieu terrestre au printemps et à l’automne. La ponte se déroule au printemps ou à l’été. La femelle dépose ses œufs en une petite masse ressemblant à une grappe de raisins dans une dépression du sol, généralement protégée sous un abri, comme une roche. Le nombre d’œufs pondus varie de 8 à 24. Les larves sont aquatiques et se métamorphosent à la fin du premier été ou l’été suivant, après un hiver passé en milieu aquatique.

Cette espèce peut s’accoupler avec la salamandre sombre du Nord pour produire des individus fertiles.

Les menaces qui pèsent sur la salamandre sombre des montagnes au Québec sont :

• Le captage de l’eau souterraine qui dégrade la qualité des milieux naturels par la diminution de la disponibilité en eau de son habitat;
• La sédimentation et la pollution qui altèrent la qualité de l’eau;
• L’exploitation forestière qui entraine l’élimination du couvert forestier, ce qui influence négativement les conditions d’humidité et de température optimales pour l’espèce.

Comme elle respire seulement par la peau, la salamandre sombre des montagnes est particulièrement sensible à toute modification ou détérioration de son habitat. De plus, elle ne tolère pas les milieux secs.

Bien qu’elle soit absente du Québec pour le moment, la chytridiomycose, une maladie mortelle causée par l’agent pathogène Batrachochytrium salamandrivorans (BSal), figure parmi les menaces potentielles pour les salamandres de ruisseaux.

Si vous visitez un milieu fréquenté par une salamandre, il est recommandé de nettoyer à la brosse vos bottes avec de l’eau savonneuse et de rincer avec de l’eau avant et après vos déplacements.

La salamandre sombre des montagnes possède les statuts suivants selon :  

• la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec) : espèce menacée;
• la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril  pour en savoir plus.

La salamandre sombre des montagnes fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des salamandres de ruisseaux du Québec .

Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.

Plan de rétablissement de la salamandre sombre des montagnes (Desmognathus ochrophaeus) Québec - 2021-2031 

Bilan du rétablissement de trois espèces de salamandres de ruisseaux du Québec : la salamandre sombre des montagnes (Desmognathus ochrophaeus), la salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) et la salamandre sombre du Nord (Desmognathus fuscus) pour la période 2007-2019 

Protection des espèces menacées ou vulnérables en forêt publique – Les salamandres de ruisseaux : la salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus), la salamandre sombre des montagnes (Desmognathus ochrophaeus) et la salamandre sombre du Nord (Desmognathus fuscus) - 2008 

Capsule vidéo réalisée par Les Films EP - Salamandre sombre des montagnes 

Protocole standardisé d’inventaire des salamandres de ruisseaux au Québec 

Liste de la faune vertébrée du Québec