Médaille pour acte méritoire

Service de sécurité incendie de La Prairie

  • Directeur Marc-André Breton
  • Chef aux opérations Michel Vachon
  • Lieutenant Marco Beaulieu
  • Pompier Jean-François Roy
  • Pompier Patrick Cyr
  • Pompier Jean-Michel Drouin

Le 19 février 2020, la Montérégie vit une tragédie indescriptible. Un carambolage phénoménal survient sur l’autoroute 15 Sud, à la hauteur du boulevard Salaberry. Cet accident d’une rare ampleur fait 2 décès et 55 blessés. Une dizaine de personnes sont dirigées vers des hôpitaux; 150 autres sont prises en charge et transportées dans un centre de soutien de La Prairie. Quelque 140 véhicules sont impliqués, dont 75 accidentés. Compte tenu de la gravité de la situation, la présence d’une quinzaine de camions d’incendie et d’autant d’ambulances est requise.

Il est 12 h 30. Il fait froid et le soleil brille quand tout à coup le vent se lève et un mur blanc se dresse sur l’autoroute. La visibilité est soudainement nulle. Les routes, glacées, empêchent l’immobilisation des véhicules. Survient inévitablement le pire : un carambolage effroyable emboutant automobiles, autobus et camions, dont un contenant du diesel qui s’échappe du réservoir. La prudence est de mise.

Aussitôt informés de l’ampleur de la catastrophe, les pompiers du Service de sécurité incendie de La Prairie se préparent et prévoient des renforts des localités avoisinantes. Une fois sur place, le lieutenant Marco Beaulieu demande à ses hommes de se tenir prêts à intervenir. Le chef aux opérations, Michel Vachon, ordonne la fermeture de l’autoroute. Parallèlement, le directeur du service de sécurité incendie, Marc-André Breton, crée un poste de commandement unifié et demande l’ouverture d’un centre de coordination et d’hébergement temporaire. Une fois les lieux jugés sécuritaires, des dizaines de secouristes extirpent les victimes des carcasses de ferraille réparties sur quatre zones. L’intervention dure plusieurs heures. Les pompiers font le tour des véhicules accidentés à plusieurs reprises afin de s’assurer que les occupants sont au chaud et en sécurité. Les pinces de désincarcération sont utilisées à neuf reprises. Les véhicules sont instables ou tordus, et les conditions climatiques sont extrêmes, ce qui rend le sauvetage plus périlleux.

Pour leur rapidité d’intervention, leur efficacité magistralement coordonnée, leur travail d’équipe et le grand soin avec lequel ils ont pris en charge les victimes, le directeur Marc-André Breton, le chef aux opérations Michel Vachon, le lieutenant Marco Beaulieu ainsi que les pompiers Jean-François Roy, Patrick Cyr et Jean-Michel Drouin reçoivent chacun la Médaille pour acte méritoire.

Service de sécurité incendie de Bonaventure

  • Assistant directeur Olivier Henry

Le 2 décembre 2020, vers 16 h 30, le directeur du Service de sécurité incendie de Bonaventure, M. Sam Arsenault, reçoit un appel d’un citoyen. La raison? Un véhicule tout-terrain a été emporté par le courant déchaîné de la rivière qui longe la route des Vieux-Ponts. Le conducteur, un adolescent, se trouve dans une fâcheuse position : il est debout sur son VTT, au beau milieu de l’eau. Il n’a pas vu les balises qui sécurisent le secteur inondé de la rivière et qui en interdisent l’accès. Il a besoin d’aide. Ça presse.

Aussitôt avisé, M. Arsenault, qui est sur les lieux d’un bâtiment inondé, appelle le 911. Il déclare l’incident et demande à avoir des ressources sur place, prêtes à intervenir. Il se met lui-même en route et communique avec M. Olivier Henry, l’assistant directeur, qui habite près de la rivière. Comme il est déjà intervenu sur les lieux d’une inondation, M. Henry a avec lui sa combinaison d’immersion pour des fins de sauvetage et de survie. Il ne manque qu’une chaloupe. Il n’y a pas une minute à perdre, car l’eau est glaciale, le courant est fort et le niveau d’eau très profond. L’adolescent a de la difficulté à se maintenir en équilibre sur son VTT. Pendant que M. Arsenault se presse d’aller chercher l’embarcation chez M. Henry, ce dernier reste sur place pour parler au jeune et pour le rassurer.

Enfin, la camionnette arrive et recule suffisamment pour que la chaloupe soit directement mise à l’eau. M. Henry y monte et s’empresse de porter secours à la victime. Il réussit à la faire monter à bord et à la ramener en sécurité et la confier aux services ambulanciers. Pendant ce temps, M. Henry, qui est toujours dans l’embarcation, fait une mauvaise manœuvre et chavire. Les risques sont nombreux : hypothermie, inondation (la visibilité du sol est inexistante, l'eau est trouble), entraînement par le courant très rapide, danger de se faire frapper par toutes sortes de débris emportés par le courant. C’est un grand soulagement quand on le voit réussir à émerger de l’eau par lui-même. Cette opération se conclut bien pour tous.

Pour le cran dont il a fait preuve, sa maîtrise de la situation, l’accompagnement psychologique offert à la victime pour qu’elle demeure calme et pour avoir secouru un citoyen au péril de sa propre vie, Olivier Henry reçoit la Médaille pour acte méritoire.

Régie incendie Nord/Ouest Laurentides

  • Lieutenant Michaël Legault

Le 6 septembre 2020, à 12 h 55, le Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (GRIMP) de la Régie Incendie Nord/Ouest Laurentides (RINOL), rattaché à la caserne 33 de La Conception, est appelé à intervenir pour porter secours à quatre alpinistes en péril au Domaine du Mont-Blanc. Un éboulement est survenu sur la paroi qu’ils gravissaient. Une roche, d’une soixantaine de centimètres, a heurté deux d’entre eux.

La situation est grave. Un des alpinistes se trouve à environ 75 mètres du sol. Il a d’importants saignements, causés par une lacération à la tête, qui provoquent des pertes de conscience à répétition. Il faut agir vite et de façon sécuritaire. L’autre blessée, une femme, est en état de choc après avoir reçu la roche sur la cheville. Elle ne sent plus sa jambe et ne peut plus bouger. Les deux autres alpinistes qui les accompagnent ne sont pas blessés, mais ils sont eux aussi ébranlés.

Bien que le responsable des opérations de la RINOL ait demandé la présence d’un hélicoptère de la Sûreté du Québec et de sauveteurs supplémentaires, le GRIMP juge qu’il ne peut pas attendre leur arrivée. Ainsi, à l’unanimité, les cinq braves, pompiers et officiers à temps partiel, optent pour un sauvetage immédiat. C’est l’agent Michaël Legault, un alpiniste expérimenté, qui va à la rescousse des deux accidentés, en commençant par celui blessé à la tête. La paroi rocheuse, qui comporte une pente inversée au sommet, empêche le sauvetage par le haut de la montagne de 100 mètres. L’intervention à partir du sol, en plus d’être inhabituelle, est complexe : il y a toujours des risques d’éboulement et de nombreux arbres peuvent interférer dans le déploiement et le remaniement des cordages. Toutefois, il réussit à descendre la première victime sur son dos. Elle est ainsi déjà prête à être transportée à l’hôpital quand l’hélicoptère arrive. La femme est secourue de la même manière, mais sera prise en charge par les premiers répondants et les techniciens ambulanciers paramédicaux. Quant aux deux accompagnateurs, ils ont bénéficié de l’assistance des autres spécialistes GRIMP pour redescendre.

L’intervention de secours, d’une rare amplitude pour le GRIMP, aura duré quelque cinq heures et aura été réalisée avec succès malgré des moyens somme toute restreints.

Pour avoir discerné le meilleur moyen de porter secours aux victimes et réussi un sauvetage par le sol hautement à risque et inhabituel, le lieutenant Michaël Legault reçoit une Médaille pour acte méritoire. Son intervention, couronnée de succès, démontre un professionnalisme et un sang-froid hors du commun.

Service de sécurité incendie Saint-Isidore/Saint-Malo

  • Directeur Daniel Fortier

Le 23 mars 2016, à 8 h 10, un passant aperçoit des ornières dans la neige en bordure de la route Clifton Est qui font croire qu’une voiture a été entraînée dans la rivière. Heureux hasard, ce passant est un ami du directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Isidore/Saint-Malo, Daniel Fortier, qui possède un garage tout près de là. Il l’appelle aussitôt. M. Fortier arrive à la course pour constater qu’une voiture a bel et bien capoté dans la rivière gelée.

Sans prendre garde à la température de l’eau, il se dirige vers la voiture pour vérifier s’il y a des gens à l’intérieur, ce qui s’avère le cas. Même s’il est englouti jusqu’à la taille, dans une eau glaciale et très sale de surcroît, Daniel Fortier entreprend un sauvetage d’urgence. Fort heureusement pour lui, deux personnes qui s’étaient arrêtées lui viennent en aide. Ensemble, ils réussissent à gravir une butte d’une quinzaine de pieds avec la victime. M. Fortier constate alors que la dame n’a plus de pulsations. Elle ne respire plus. Spontanément, il compose le 911 et entreprend le massage cardiaque. Il connaît bien les manœuvres, mais n’a jamais eu à les mettre en pratique comme secouriste. Quoi qu’il en soit, il est résolu à persévérer jusqu’à ce que les ambulanciers arrivent.

L’appel au 911 est effectué à 8 h 18. Des pompiers arrivent sur place les premiers. Ils ont avec eux un défibrillateur qu’ils déploient. M. Fortier garde les commandes des interventions. Après chaque décharge électrique, il reprend le massage cardiaque, comme le lui indique l’appareil. Après 42 longues minutes, la victime réagit enfin, mais pas pour longtemps. Le directeur reprend le massage jusqu’à l’arrivée des ambulanciers, vers 9 h 03. Ceux-ci prennent immédiatement en charge la victime et se dirigent vers l’hôpital. Après quatre journées dans le coma, et malgré l’absence d’oxygène pendant près d’une heure, la victime se porte très bien et ne garde pas de séquelles. Daniel Fortier, qui souligne en 2021 ses 40 ans de loyaux services comme pompier et officier volontaires, lui rend visite chaque année, un devoir de mémoire.

Pour son intervention altruiste, menée avec ténacité et leadership dans des conditions extrêmement difficiles, Daniel Fortier reçoit la Médaille pour acte méritoire.

Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) – Mission Australie 2019-2020

  • Chef de base Frédéric André
  • Coordonnateur aux équipes de feux majeurs Alain Lajeunesse
  • Coordonnateur au centre provincial de lutte Sylvain Guitard
  • Contrôleur au centre régional de lutte Garry Pearson
  • Agent de protection David Langlois
  • Agent de protection Patrick Lapointe
  • Agent de protection Hugo Bergeron
  • Agent de protection Christian Bhérer
  • Aéropointeur Marc Larche
  • Pompier forestier (chef d’équipe) Philippe Fortin
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Phélippe Gauthier
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Jean-Sébastien Girard
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Pier-Luc Henri
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Jesse Larivière
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) David Martel-Brousseau
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Christian Bégin
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Vincent Bisson
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Simon Bouchard
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Julien Brault
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Françis Brousseau
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) François Desaulniers
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Jérémie Prud’Homme
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Guillaume Raby
  • Pompière forestière (chef de lutte stade 1) Jessy Rondeau
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Christian Smith
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Alain St-Onge
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Martin Tardy
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 1) Gabriel Thibault
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Benoît Audet
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Arnaud Beaudoin-Lebel
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Michel Bédard
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Jonathan Bernard-Bisson
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Marc Boivin
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Simon Bordeleau
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Samuel Cardinal
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Jean-Michel Croteau
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Francis Gauthier
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Peter Langlais
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Stéphane Leblanc
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) David-Jones Maguire
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Alexandre Monette
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Nicolas Ouellet
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Dave Pageau
  • Pompière forestière (chef de lutte stade 2) Claudia Sheehy
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Jonathan Tousignant
  • Pompier forestier (chef de lutte stade 2) Nicolas Zuluaga-Vaillancourt

De décembre 2019 à mars 2020, alors que le Québec est en plein hiver, l’Australie fait face aux plus importants incendies de végétation de l’histoire du pays. Ils ravagent 18 millions d’hectares et 6 000 bâtiments, dont 2 779 habitations. Ils causent des drames humains : 34 décès directs, 445 décès par inhalation de fumée et 4 000 hospitalisations. L’Australie fait une demande d’aide humanitaire. Quarante-sept employés et employées de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) se portent volontaires et participent ainsi à la première mission outre-mer de l’organisation.

Plusieurs tâches individuelles ou collectives sont confiées au contingent québécois dépêché dans les États de la Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria telles que gestion, action sur les incendies, préparation en vue d’actions de brûlage, sécurisation de chemins et de routes, soutien pour un retour à la normale. Les conditions sont extrêmes et les risques, nombreux : température de 40 à 50 degrés Celsius; fumée et poussière omniprésentes; végétation et faune inconnues; système d’indices d’évaluation du potentiel de brûlage différent du système canadien; procédures d’opérations et culture d’organisation particulières; perturbation de l’horloge interne, conduite à gauche, conditions routières très glissantes en forêt à la moindre averse, attaques d’oiseaux la nuit, etc.

L’équipe de la SOPFEU, en mission pour 30 à 38 jours, défie la chaleur au quotidien, alors que le métabolisme est paré pour l’hiver. Elle répond à des commandements donnés dans une autre langue et fait l’abattage d’arbres d’essences inconnues. Elle relève tous ces défis avec persévérance et vigueur. L’expérience, bien qu’éprouvante, aura été positive et fort instructive.

Pour leur adhésion volontaire et leur contribution énergique aux succès des interventions menées par leurs pairs, dans un environnement inconnu et des circonstances périlleuses, les 46 employés et employées de la SOPFEU reçoivent une Médaille pour acte méritoire. L’agente aux communications qui les accompagnait reçoit quant à elle une Citation de reconnaissance.

Dernière mise à jour : 23 février 2023

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