Citation d'honneur 2020
Elle est conférée à tout citoyen ou organisme qui a rendu des services exceptionnels à la fonction policière. Cette distinction diffère des médailles ou mentions d'honneur du civisme puisqu'elle doit se rapporter à des actions accomplies en collaboration avec la fonction policière.
Service de police de la Ville de Montréal
M. Jean Allard
Le 31 août 2019, vers 23 h 30, le centre d’urgence 9-1-1 de la Ville de Montréal reçoit l’appel d’une femme confuse signifiant son intention d’aller nager dans la rivière des Prairies, près de son domicile situé dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.
Les agentes Sylvie Lemay et Linda Morin se rendent promptement sur les lieux et repèrent la dame qui se trouve déjà à plus de 10 mètres de la rive. Elles l’interpellent, mais celle-ci les ignore et s’éloigne. Malgré l’équipement disponible, une clôture et un muret de béton empêchent les deux agentes d’avancer aux abords du cours d’eau et d’envisager un scénario de sauvetage immédiat. Sans attendre l’arrivée des pompiers et de leur embarcation, la policière Morin se dirige vers le terrain d’une résidence privée, à proximité, qui possède un quai. Pour y avoir accès, elle doit, en dépit de l’heure tardive, réveiller le propriétaire. M. Jean Allard offre spontanément son aide et suggère d’utiliser son bateau pour aller repêcher la femme qui nage toujours, mais qui semble s’épuiser.
Accompagné des agentes Lemay et Morin, il réussit à s’approcher doucement de la dame. Celle-ci ne se conforme toujours pas aux consignes et s’immerge plusieurs fois sous l’eau froide. De plus, en dépit des risques réels d’hypothermie, elle refuse obstinément le gilet de sauvetage qui lui est lancé, la perche et même la corde qu’on lui tend. Constatant l’urgence de la situation, M. Allard parvient à manœuvrer avec précision son embarcation afin que les deux policières puissent agripper de façon sécuritaire la nageuse improvisée. Et puisqu’elle ne veut pas collaborer, les agentes Lemay et Morin n’auront d’autre choix que de la maintenir par les bras sur quelques mètres, jusqu’au quai. Elle sera transportée à l’hôpital dès son arrivée sur la terre ferme.
Sans formation pour ce genre de sauvetage, les agentes Sylvie Lemay et Linda Morin n’ont pas hésité une seconde à venir en aide à une femme qui s’était volontairement mise en danger, prise au piège par sa témérité. Grâce à leur détermination, à leur sang-froid ainsi qu’au courage et à la ténacité du citoyen Jean Allard, cette personne a échappé de justesse à une mort probable.
Sûreté du Québec – MRC d’Arthabaska
M. Jimmy Ouellette
La soirée du mercredi 4 décembre 2019 restera sans aucun doute gravée pour toujours dans la mémoire de M. Jimmy Ouellette. Alors qu’il revient d’un tournoi de hockey, le conducteur du véhicule qui se trouve devant lui perd le contrôle sur la chaussée glissante de la route de la Grande-Ligne à Saint-Rosaire, près de Victoriaville. La voiture effectue plusieurs tonneaux avant de finir sa course renversée sur le toit, dans le fossé en bordure de la chaussée.
Aussitôt, M. Ouellette s’arrête et court porter secours aux occupants. Le temps est compté, car du feu s’échappe d’une roue près du capot de la voiture. Trois personnes sont captives de l’auto. Les portes de celle-ci ne s’ouvrent ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Voyant l’urgence d’agir, il retourne dans sa voiture récupérer un bâton de hockey afin de tenter de fracasser les vitres et de libérer rapidement les victimes. Il parvient à briser la vitre pour permettre à un jeune garçon et à deux adultes de sortir, et ce, juste à temps avant que le véhicule ne s’embrase complètement.
Sains et saufs, les trois rescapés attendent l’arrivée des secours en sécurité et au chaud dans la voiture de leur bon samaritain. Ils sont par la suite pris en charge par les techniciens ambulanciers et conduits dans un centre hospitalier pour y subir des examens médicaux.
Il ne fait aucun doute que, ce soir-là, n’eût été l’intervention rapide de M. Jimmy Ouellette, la situation aurait certainement pu tourner au drame. C’est avec détermination et persévérance qu’il n’a pas hésité à porter secours à des gens dont la vie était en péril. Il s’agit d’un geste citoyen héroïque qui mérite sans contredit d’être souligné.
Service de police de la Ville de Québec
M. Martin Allard
Le 9 août 2019, dans le quartier Saint-Sauveur, non loin du centre-ville de Québec, il est près de 21 h lorsque, de son balcon, M. Martin Allard entend hurler et voit courir dans la rue une jeune femme littéralement en feu. Transformée en véritable torche humaine par son ex-conjoint qui fuit au loin, celle-ci crie désespérément à l’aide.
Immédiatement, il contacte le centre d’urgence 911 puis se précipite à l’extérieur pour aller lui porter secours. Une forte odeur d’essence se dégage de ses vêtements et les flammes couvrent tout son corps. Sans hésiter, M. Allard lui arrache le tout, éteint le feu et l’enveloppe dans une couverture apportée par un voisin. Pendant ce temps, une autre personne s’occupe des deux enfants et de la mère de la victime, tous sous le choc d’avoir assisté à un tel drame.
M. Allard restera auprès de la jeune femme et tentera d’alléger ses souffrances jusqu’à l’arrivée des policiers et des ambulanciers. Elle sera rapidement prise en charge par les ambulanciers qui la transporteront d’urgence vers une unité spécialisée pour les grands brûlés. Victime de brûlures au troisième degré, elle en porte toujours les marques.
Grâce à la présence d’esprit, à la bravoure et au sang-froid de M. Martin Allard, cette jeune mère a échappé de peu à une mort atroce. Sans hésitation et au détriment de sa propre sécurité, il a porté secours à cette femme en posant des gestes concrets qui ont limité l’étendue des brûlures. En tant que témoin privilégié de la scène du crime, il a aussi facilité le travail des policiers et l’arrestation du suspect.
Service de police de la Ville de Montréal
M. Erick Marciano
Le mardi 12 novembre 2019, au centre-ville de Montréal, à l’heure de pointe du midi, un véhicule avance à grande vitesse, de façon erratique, sur le boulevard René-Lévesque. Sa conduite dangereuse ainsi que les multiples dérapages font craindre pour la sécurité des autres automobilistes et surtout des nombreux piétons.
Des policiers du Service de police de la Ville de Montréal, immobilisés à une intersection, observent la scène et se lancent à la poursuite du chauffard. Après avoir brûlé un feu rouge, il s’immobilise enfin. Les policiers constatent que l’homme n’a visiblement pas l’intention d’obtempérer et que ses capacités semblent affaiblies par la drogue. Malgré l’intervention et le barrage créé par le véhicule de patrouille, il fait demi-tour et réussit à s’échapper à vive allure.
Au même moment, M. Erick Marciano, au volant de son véhicule utilitaire sport, circule sur le boulevard René-Lévesque, près de la rue Berri. Ayant observé de loin la scène, il saisit immédiatement la situation tout en revoyant défiler dans sa tête des images de conducteurs fonçant sur la foule. Considérant l’affluence des piétons qui traversent l’intersection de la rue Saint-Denis et pressentant l’imminence d’un drame, il s’avance avec l’intention de bloquer la route du véhicule en fuite, provoquant ainsi une violente collision.
Cette décision audacieuse et courageuse a permis de mettre fin à l’échappée du fuyard tout en protégeant la vie de nombreuses personnes. Malgré la tôle froissée, personne n’a été blessé et le fugitif a pu être mis en état d’arrestation.
M. Erick Marciano a fait preuve de bravoure et d’héroïsme. Il n’a pas hésité à mettre sa propre sécurité en péril afin d’éviter un ensemble d’événements tragiques. Quelques secondes de plus, et c’était le chaos. Poser un tel acte, de façon spontanée, pour protéger la vie de citoyens, mérite notre profonde reconnaissance.
Dernière mise à jour : 23 février 2023
