Citation d'honneur 2022

Elle est conférée à tout citoyen ou organisme qui a rendu des services exceptionnels à la fonction policière. Cette distinction diffère des médailles ou mentions d'honneur du civisme puisqu'elle doit se rapporter à des actions accomplies en collaboration avec la fonction policière.

• M. Abdulhadi Al Ezzi, citoyen
• M. Benjamin Bréard, citoyen
• M^me Andréanne Careau, citoyenne
• M. Mathieu Cloutier, citoyen
• M. Josélito Corneli, citoyen
• M^me Chloé Déry-Drolet, citoyenne
• M. Jean-Benoît Falardeau, citoyen
• M. Keven Lemay, citoyen
• M. Guillaume Ouellet, citoyen
• M. Bradley Purcell, citoyen
• M^me Marie-France Rioux, citoyenne
• M^me Laurence Rousseau, citoyenne

Un tragique événement est survenu le 31 octobre 2020. Ce soir-là, le Vieux-Québec vit l’inimaginable attaque au sabre japonais. Un homme sème la terreur en s’en prenant au hasard à des gens qui se trouvent sur son passage.

Plusieurs citoyens sont témoins du drame et interviennent à leur façon pour protéger ou prendre soin des victimes, qu’elles connaissent ou non. MM. Abdulhadi Al Ezzi, Benjamin Bréard, Mathieu Cloutier, Josélito Corneli, Jean-Benoît Falardeau, Keven Lemay, Guillaume Ouellet et Bradley Purcell ainsi que Mmes Andréanne Careau, Chloé Déry-Drolet, Marie-France Rioux et Laurence Rousseau agissent avec empathie et courage auprès des victimes en attendant les secours. Certains même affrontent l’homme armé.

L’agresseur est accusé de deux meurtres ainsi que de cinq tentatives de meurtre. Cet événement laisse une trace indélébile dans la mémoire collective de la population de Québec.

L’altruisme, le sang-froid et le courage remarquables dont ont fait preuve les hommes et les femmes témoins de ce sombre événement méritent d’être soulignés. Ces valeureux citoyens reçoivent chacun une Citation d’honneur, une distinction qui reconnaît le caractère exceptionnel de leur intervention dans des conditions particulièrement effroyables et dangereuses.

• M. Samuel Boisvert, citoyen

Le 13 avril 2021 est une journée éprouvante pour la mère affolée et impuissante d’un enfant de trois ans qui est en train de s’étouffer avec une cocotte de pin qu’elle n’arrive pas à extirper. Elle s’inquiète également pour son voisin, M. Samuel Boisvert, qui, malgré son état de santé précaire, leur vient en aide.

M. Boisvert est immunosupprimé. Il souffre de la fibrose kystique et est en attente d’une greffe pulmonaire. Ces conditions rendent son geste particulièrement héroïque. De chez lui, il entend la voisine crier à tue-tête, réclamant de l’aide. Sans hésiter, il accourt, franchit la clôture et met en pratique des manœuvres de réanimation sur le bambin, en alternance avec la mère. C’est avec persévérance qu’ils s’entraident et prennent le relais chacun à leur tour. L’enfant réussit finalement à avaler la cocotte et reprend connaissance.

Bien que soulagé, M. Boisvert peine à reprendre son souffle. En plus d’avoir exigé de lui des efforts surhumains, il a accepté de mettre sa vie en danger en entrant en contact direct avec la mère et l’enfant, ce qui lui est interdit normalement compte tenu de sa santé précaire. Les techniciens ambulanciers paramédicaux sont convaincus que le fait d’avoir gardé l’enfant en mouvement tout ce temps lui a sauvé la vie.

La participation de M. Samuel Boisvert au sauvetage du bambin sort de l’ordinaire, car il est allé au-delà de ses forces et de ses limites. Aujourd’hui en meilleure forme, car nouvellement greffé, il reçoit une Citation d’honneur qui rend hommage à son altruisme et à son dépassement de soi.

• M. Patrick Racine, citoyen

Dernière journée de l’année 2020. Il est 11 h 25 lorsque M. Patrick Racine aperçoit un homme s’éloigner de la berge et marcher dans l’eau très froide du fleuve Saint-Laurent.

Inquiet, M. Racine lui fait signe de la main, mais l’homme continue d’avancer jusqu’à la poitrine. Il ne fait aucun doute alors, dans l’esprit de M. Racine, que l’homme cherche à mettre fin à ses jours. S’il le laisse faire, il y a de fortes probabilités qu’il parte à la dérive, tombe en hypothermie, puis se noie. Ainsi, n’écoutant que son courage, dans une eau à 33 degrés Celsius, il part à la rescousse de l’homme en danger et parvient à le ramener sur un amas de glace en bordure du fleuve.

Heureusement, les deux hommes s’en tirent indemnes malgré le froid glacial et le fait qu’ils soient détrempés.

Affronter les eaux glaciales du fleuve pour porter secours à un parfait inconnu est un geste tout à fait honorable, altruiste et courageux. C’est donc à juste titre que M. Patrick Racine reçoit des éloges ainsi qu’une Citation d’honneur.

• M. Gérald Marchand, citoyen

Le 1^er septembre 2021, M. Gérald Marchand se fait subitement réveiller par sa conjointe. Elle lui montre le début d’incendie qu’elle peut voir de la fenêtre et qui se développe dans l’un des appartements de l’immeuble situé de l’autre côté de la rue.

Aussitôt avisé, M. Marchand s’habille et se précipite à l’extérieur sans même prendre le temps de se chausser. Il traverse la rue et entre à l’intérieur du bâtiment. Il aperçoit alors, recroquevillée dans un coin de l’appartement voisin de celui qui est en feu, une femme complètement paralysée. D’où elle est, elle aperçoit les flammes et semble désemparée.

M. Marchand n’hésite pas une seconde à porter secours à cette dame qui est terrifiée par les événements en plus d’être atteinte d’une déficience intellectuelle. Il lui tend la main, la rassure et l’accompagne à l’extérieur pour qu’elle soit hors de danger. Il retourne immédiatement à l’intérieur pour vérifier qu’il ne reste personne dans les autres appartements.

L’histoire connaît une fin heureuse, car on ne compte aucun blessé lors de cet événement.

La promptitude, le courage et la ténacité dont a fait preuve M. Gérald Marchand sont dignes d’être soulignés. Spontanément, il a sauvé la vie d’une personne en danger et bravé le feu. Son geste héroïque atteste officiellement la Citation d’honneur qui lui est remise aujourd’hui.

• M. Patrick Fortier, citoyen

Le 22 octobre 2021, trois des cinq jeunes hommes qui ont loué un chalet en bordure d’un lac situé dans la MRC de L’Érable décident d’aller faire une promenade en canoë entre 21 h et 22 h. Une mauvaise coordination des rameurs fait chavirer l’embarcation. Malheureusement, ils n’ont pas apporté de vestes de flottaison et le canoë coule après s’être rempli d’eau. De son chalet, M. Patrick Fortier entend des cris de détresse en provenance du lac.

Rapidement, il enfile sa combinaison nautique et s’assure d’éclairer le lac en direction des naufragés avec les phares de sa voiture. Il aperçoit l’un des jeunes regagner de lui-même la rive. Il saute sans tarder dans son canoë avec des vestes de flottaison et un aviron et file vers les cris qu’il entend toujours. Il lance une veste à l’un des jeunes et parvient à le faire monter à bord. Ensemble, ils appellent l’ami du rescapé, mais sans succès. M. Fortier ramène donc le jeune homme trempé sur la terre ferme afin qu’il se réchauffe et retourne aussitôt avec les équipes de la Sûreté du Québec à l’endroit où est survenu le chavirage afin de les aider dans leurs recherches.

Le survivant est amené à l’hôpital où il est traité pour hypothermie. Quant au jeune manquant à l’appel, il a eu moins de chance : son corps inanimé a été retrouvé le lendemain.

Guidé par son instinct et son courage, M. Patrick Fortier a agi avec diligence et prudence tout au long de l’intervention qui s’est soldée par le sauvetage réussi d’un des jeunes hommes tombés dans les eaux froides du lac. La Citation d’honneur qu’il reçoit souligne son geste héroïque.

• M^me Priscille Carrier, citoyenne

Le 10 septembre 2021, vers 20 h, l’attention de M^me Priscille Carrier est attirée par une voiture dont les feux de détresse sont allumés et qui circule à peine à trois kilomètres/heure en direction nord dans la MRC de Portneuf. De surcroît, le véhicule est dirigé de l’extérieur par une femme en larmes qui tient le volant par la fenêtre ouverte.

M^me Carrier se rapproche, intriguée. Elle se rend vite compte qu’elle n’est pas du tout la bienvenue. La dame qui marche à côté de la voiture l’invective, crie et insiste pour que la police ne soit pas contactée. Mais M^me Carrier est trop inquiète. La conductrice de l’automobile semble être endormie au volant et les jeunes enfants, assis sur la banquette arrière, pleurent à tue-tête. Elle fait donc fi des menaces et compose le 911. Elle ignore alors que la victime avait déjà effectué un appel à l’aide cinq minutes plus tôt et que les policiers étaient déjà en route vers Saint-Raymond.

Les premiers patrouilleurs sur place procèdent à l’arrestation de la dame soupçonnée d’être impliquée dans les événements. Ils constatent que celle qui était au volant de la voiture est décédée d’une blessure par balle à la tête. Des marques de projectiles sont d’ailleurs visibles sur la fenêtre du côté conducteur. Heureusement, les enfants, bien assis dans leurs sièges d’auto, ne sont pas atteints. Toujours en pleurs, ils sont confiés aux bons soins de M^me Carrier, qui les garde en sécurité dans sa maison en attendant que la situation soit maîtrisée. Pendant ce temps, les patrouilleurs demandent qu’un maximum de policiers soient appelés en renfort. Ceux-ci ratissent les environs et mettent la main sur le tireur, terré non loin du lieu du drame.

Par sa vigilance, M^me Carrier a permis aux policiers de procéder à deux arrestations sur les lieux d’un meurtre. Son courage lui a dicté d’alerter la police et sa bienveillance l’a amenée à prendre soin de deux enfants, âgés seulement d’un an et de cinq ans, avant qu’ils soient confiés à la Direction de la protection de la jeunesse. Pour le rôle important qu’elle a joué et son entière collaboration avec les services policiers, M^me Priscille Carrier reçoit une Citation d’honneur.