Croix de bravoure 2022

C'est la plus haute décoration décernée à un policier. Elle est décernée à tout policier du Québec qui a agi au péril de sa vie et qui a fait preuve de courage exceptionnel.

• M. Louis-Yves Lessard, agent

Un grave accident survient le 5 août 2019, vers 15 h 35, sur l’autoroute 440 Ouest à Laval. Un camion vient de percuter plusieurs voitures immobilisées dans la voie de droite à cause du trafic. Des personnes deviennent prisonnières de leurs véhicules accidentés et enfumés. Deux camions sont en feu et une remorque transportant des bonbonnes de propane menace d’exploser à tout instant.

Voilà des conditions vraiment périlleuses pour les premiers intervenants sur place dont fait partie l’agent Louis-Yves Lessard. Celui-ci participe à plusieurs initiatives audacieuses, mais fructueuses. Parmi elles, le sauvetage d’une fillette coincée sur la banquette arrière d’un véhicule. Libérée, il l’accompagne jusqu’à l’ambulance afin qu’elle soit en sécurité. Ensuite, malgré les flammes et les explosions à proximité, il aide ses collègues à tirer une voiture sur près de 30 mètres dans laquelle la conductrice est prisonnière, ce qui contribue à faciliter et à sécuriser le travail des pompiers.

Maîtrisant la situation et dans un esprit collaboratif, M. Lessard a joué un rôle central dans le dénouement heureux de ce tragique accident qui aurait pu avoir des conséquences encore plus importantes considérant la proximité des commerces ainsi que la densité de la circulation à cette heure de pointe.

Vif, résolu et efficace, l’agent Louis-Yves Lessard a tout mis en œuvre pour sécuriser les lieux ainsi que les personnes impliquées dans l’accident. Il a démontré un courage à toute épreuve dans un contexte qui présentait de multiples et de réels dangers. Son esprit d’équipe et sa détermination s’ajoutent à ses qualités qui lui valent de recevoir fièrement une Croix de bravoure.

• M^me Catherine Giroux, agente

La journée du 18 août 2021 est marquante pour l’agente Catherine Giroux. Alors qu’elle patrouille sur l’autoroute Robert-Cliche en direction nord, à la hauteur de Sainte-Marie, elle décide d’intercepter un automobiliste faisant un excès de vitesse. Avant même qu’elle actionne les gyrophares, le véhicule fautif s’arrête. Elle ne prête pas attention à ce détail et demande immédiatement l’information reliée à la plaque d’immatriculation au Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ) qui la rassure. C’est une arrestation routinière, à faible risque.

C’est du moins ce qu’elle croyait. Mais en relevant les yeux, elle aperçoit l’individu à l’extérieur de son véhicule, une arme pointée vers elle. Elle tente aussitôt de se protéger derrière la portière, mais la balle l’atteint à la main gauche et continue son chemin dans l’appuie-tête. Son épaule est blessée et sa tête reçoit des éclats. Le sang coule sur son visage. Le danger est réel. Elle actionne sans hésiter la marche arrière de son véhicule et recule pour se mettre hors de portée tout en gardant la maîtrise de sa conduite pour ne pas créer d’accident sur l’autoroute. Une deuxième balle atteint les gyrophares.

Plusieurs événements se succéderont alors, dont l’appel de renfort et la mémorisation de tous les détails possibles sur l’agresseur, son arme, la trajectoire qu’il suit lorsqu’il prend finalement la fuite. Cette acuité visuelle et le suivi d’une bonne séquence d’opérations lui sauvent la vie et permettent de retrouver le tireur une douzaine d’heures après les événements.

Grâce à une capacité inouïe de conserver son sang-froid et à une rigueur peu commune, l’agente Catherine Giroux se distingue. En plus d’être restée maître de la situation, elle a fait preuve de bravoure et a démontré une remarquable ténacité. Elle est un modèle pour plusieurs de ses collègues et mérite qu’on souligne son exploit en lui décernant la Croix de bravoure.