À propos du test VPH

Le test de détection des virus du papillome humain (test VPH) permet de dépister le cancer du col de l’utérus. Il détecte la présence de VPH à haut risque qui peuvent mener au développement de lésions précancéreuses et, par la suite, à un cancer du col de l’utérus. Le fait de passer un test VPH est un choix personnel. Il est important de s’informer sur les avantages, les inconvénients et les limites de ce dépistage afin d’avoir toutes les informations en main pour prendre une décision éclairée (voir plus bas une liste des avantages, des inconvénients et des limites).

Fréquence de dépistage et personnes admissibles

Dans les régions où il est offert, le dépistage par test VPH est recommandé tous les cinq ans pour les personnes admissibles, soit des personnes asymptomatiques qui répondent aux critères suivants :

  • avoir entre 25 et 65 ans;
  • avoir un col de l’utérus, peu importe l’identité de genre;
  • avoir déjà été active sexuellement (incluant tout contact génital avec ou sans pénétration);
  • ne pas présenter de symptômes parfois associés au cancer du col de l’utérus (voir ci-dessous);
  • être assurée par le régime public d’assurance maladie du Québec.

Transition entre le test Pap et le test VPH

Un délai de trois ans est recommandé entre le plus récent dépistage par test Pap et le prochain dépistage avec le test VPH. Il n’est pas recommandé d’obtenir un dépistage avec le test VPH dès maintenant si le plus récent dépistage a eu lieu il y a moins de trois ans.

Pour les personnes immunosupprimées, un délai d’un an est recommandé entre le plus récent dépistage par test Pap et le prochain dépistage avec test VPH.

Les professionnels et professionnelles de la santé proposent aux personnes de plus de 65 ans de poursuivre ou de cesser le dépistage selon leur situation particulière et les résultats de leurs derniers tests de dépistage. Les autres personnes non admissibles sont invitées à se renseigner sur les mesures de prévention contre la transmission du VPH et des autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).

Les personnes qui présentent des symptômes parfois associés au cancer du col de l’utérus (par exemple saignements vaginaux, en particulier après une relation ou pertes vaginales anormales) ne font pas partie de la population cible de ce programme de dépistage. Elles doivent contacter un ou une médecin et faire l’objet d’un suivi médical adapté à leur situation.

Déroulement de l’examen de dépistage

Le dépistage doit être fait par un ou une professionnelle de la santé lors d’un examen gynécologique. Il ne prend que quelques minutes. Le professionnel ou la professionnelle de la santé insère d’abord un spéculum dans le vagin pour en garder les bords écartés. Cela permet de mieux voir et d’atteindre le col de l’utérus situé au fond du vagin. À l’aide d’une petite brosse, il ou elle frotte légèrement la surface du col de l’utérus pour prendre des cellules. Ces cellules sont mises dans un tube rempli d’un liquide. Le prélèvement est ensuite envoyé au laboratoire pour être analysé. Lorsque le test VPH est positif (c’est-à-dire dans environ 10 % des cas), une analyse plus poussée des cellules prélevées est nécessaire. Le même prélèvement peut servir à la fois au test VPH et à l’examen de suivi des cellules. Lorsqu’il ou elle reçoit les résultats, le professionnel ou la professionnelle de la santé fait le suivi approprié (voir section Résultats du dépistage).

Avantages, inconvénients et limites du dépistage

Il est important de s’informer sur les avantages, les inconvénients et les limites du dépistage afin d’avoir toutes les informations en main pour prendre une décision. Faire un dépistage est un choix personnel. Chaque personne peut décider de façon éclairée, selon ses valeurs et ses préférences, si elle désire ou non se faire dépister. Il est donc normal que certaines personnes acceptent et que d’autres refusent ou attendent avant de se faire dépister. Voici quelques pistes de réflexion pour vous aider à prendre une décision. Au besoin, vous pouvez en discuter avec un professionnel ou une professionnelle de la santé.

Avantages

Le dépistage par test VPH tous les cinq ans chez les personnes de 25 à 65 ans peut :

  • réduire le risque de développer un cancer du col de l'utérus;
  • réduire le risque de mourir d’un cancer du col de l’utérus puisqu’il permet de détecter les cellules anormales ou des cancers à un stade peu avancé. Si besoin, il est alors possible de retirer la partie du col de l’utérus atteinte.

Inconvénients

Le dépistage par test VPH tous les cinq ans, chez les personnes de 25 à 65 ans, peut cependant apporter certains inconvénients :

  • des périodes d’attente et de l’inquiétude, comme lorsque des examens complémentaires sont nécessaires pour confirmer le résultat du dépistage, tels que la colposcopie. La plupart du temps, toutefois, les résultats de la colposcopie sont normaux;
  • de l’inconfort (p. ex. : insertion du spéculum) ou des saignements légers lors du dépistage, et parfois de la douleur causée par certains examens complémentaires (p. ex. : colposcopie);
  • des possibilités de surdiagnostic. Le surdiagnostic est le fait de découvrir un cancer qui n’aurait jamais été détecté sans le dépistage, et qui n’aurait jamais eu d’effets sur la santé ou de conséquences sur la vie. Par exemple, un cancer qui se développe très lentement ou un cancer inoffensif. Comme il est encore impossible de différencier les cancers inoffensifs des cancers mortels, ils sont tous traités. Ainsi, une personne qui participe au dépistage pourrait :
    • devoir vivre avec un diagnostic de cancer,
    • avoir des rendez-vous médicaux fréquents pour vérifier que le cancer ne réapparaît pas,
    • vivre de l’anxiété à propos de ce cancer;
  • des possibilités de surtraitement. Une personne qui participe au dépistage pourrait :
    • recevoir des traitements qui n’auraient pas été nécessaires,
    • subir les effets secondaires des examens complémentaires et des traitements;

    En effet, la colposcopie peut révéler la présence de cellules anormales. Ces cellules peuvent se transformer en cancer, mais pas nécessairement. Comme il est impossible de le savoir à l’avance, la partie du col de l’utérus qui contient ces cellules anormales doit être enlevée, par précaution. Certaines personnes peuvent ainsi se faire enlever une partie du col de l’utérus « pour rien ». Cette situation touche plus souvent les personnes plus jeunes. L’enlèvement d’une partie du col de l’utérus peut faire augmenter le risque d’accoucher trop tôt lors des grossesses suivantes. Par exemple, une personne ayant subi cette intervention pourrait accoucher avant la 34e semaine alors que la durée d’une grossesse à terme est comprise entre 37 et 42 semaines. Parmi 100 personnes ayant subi cette intervention, l’une d’entre elles risque d’accoucher trop tôt.

Limites du dépistage

La participation au dépistage du cancer du col de l’utérus ne garantit pas que :

  • tous les cancers du col de l’utérus seront détectés;
  • toutes les personnes qui auront ce cancer y survivront.

Parmi les personnes qui reçoivent un résultat normal de dépistage ou lors des examens complémentaires, certaines développeront tout de même un cancer. Cette situation peut se produire si :

  • le cancer était invisible ou n’a pas été détecté;
  • le cancer n’était pas encore développé au moment du dépistage.

Il est impossible, lorsqu’on participe à un dépistage, de savoir à l’avance exactement qui aura des bénéfices ou des inconvénients.

Passer un test VPH

Pour passer un test VPH dans les régions et les établissements où il est offert, consultez un professionnel ou une professionnelle de la santé. Les groupes de médecine de famille (GMF), certains centres locaux de services communautaires (CLSC) ou cliniques offrent ce service. Communiquez avec ces ressources pour vérifier si vous pouvez vous y rendre pour passer un test VPH. Leurs coordonnées se trouvent dans la section Trouver une ressource.

L’autoprélèvement pour un test VPH n’est pas disponible au Québec.

Résultats du dépistage

Deux principaux résultats sont possibles :

  • Résultat négatif : le dépistage n’a pas détecté d’anomalie nécessitant un suivi particulier. Si vous êtes toujours admissible, il est recommandé de refaire un test VPH dans cinq ans.
  • Résultat positif : le dépistage a détecté la présence d’un VPH et de cellules anormales. Cela ne veut pas dire que vous avez un cancer du col de l’utérus. Ce résultat signifie qu’un suivi ou des examens complémentaires doivent être faits pour préciser le résultat. Le choix des examens complémentaires et du suivi peut varier selon chaque personne.

Un professionnel ou une professionnelle de la santé pourrait aussi vous recommander de refaire le test VPH en raison d’un test invalide ou non conforme, ou de refaire le test VPH dans un an.

Les résultats sont disponibles auprès du professionnel ou de la professionnelle de la santé qui a fait le test, dans votre Carnet santé Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. après un délai d’au moins un mois ou dans votre dossier médical dans l’établissement où le test a été fait.

Examens complémentaires

Selon les résultats obtenus au test VPH, le professionnel ou la professionnelle de la santé peut avoir besoin de plus d’information pour préciser le résultat du dépistage. Des examens complémentaires peuvent être demandés, tels que :

  • une cytologie effectuée sur le même prélèvement que le test VPH. Celle-ci permettra de déterminer si des lésions (cellules anormales) sont présentes à la suite de l’exposition aux VPH à haut risque détectés par le test VPH;
  • une colposcopie : elle consiste à observer le col de l’utérus pour y repérer des lésions. Elle dure en moyenne 10 minutes. Le ou la médecin se sert d’un spéculum et d’un colposcope pour obtenir une image agrandie du col de l’utérus, comme avec une loupe. Il ou elle applique sur le col de l’utérus une solution qui lui permettra de repérer plus facilement une ou des lésions avec le colposcope.
  • une biopsie : lorsqu’une lésion est observée lors de la colposcopie, le ou la médecin devra procéder à une biopsie. Cette intervention consiste à prélever un petit échantillon (3 à 5 millimètres) de la surface de la lésion. Le prélèvement est ensuite analysé en laboratoire pour vérifier s’il contient des cellules précancéreuses ou cancéreuses.

Dernière mise à jour : 6 novembre 2023

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