Couleuvre brune

Nom français
Couleuvre brune
Autre(s) nom(s) français
Couleuvre brune de Dekay, couleuvre brune du Nord
Nom anglais
Dekay’s Brownsnake
Autre(s) nom(s) anglais
Brownsnake, Northern Brown Snake, Midland Brown Snake
Nom scientifique
Storeria dekayi
Grand groupe
Reptiles
Espèces d'intérêt
Couleuvres
Dans cette page :
Description
La couleuvre brune se trouve uniquement dans la région métropolitaine de Montréal et affectionne les habitats ouverts en milieu urbain et périurbain. Ce petit serpent inoffensif pour l’humain n’a pas de crochet à venin. Grande prédatrice de limaces, elle est l’alliée des jardiniers.
Identification
Taille
25 à 35 cm.
Coloration
Le dos de la couleuvre brune est orné de deux rangées parallèles de taches foncées, qui peuvent être reliées chez certains individus. Une bande ou des taches foncées sont généralement présentes sur la tempe ou sous l’œil.
Les écailles de son dos sont de couleur brune, tirant parfois sur le gris.
Son ventre est rosé ou jaune pâle.
Traits caractéristiques
Les écailles du dos de la couleuvre brune sont en forme de coque de bateau (carénées). Les femelles sont en moyenne de plus grande taille que les mâles.
Distinction
La forme juvénile, surtout pour les individus davantage grisâtres, ressemble à celle de la couleuvre à collier. Les juvéniles de la couleuvre brune arborent un collier pâle jusque sous les yeux, alors que, chez la couleuvre à collier, il n’atteint pas le devant de la tête.
Espèces similaires
Couleuvre à ventre rouge
Couleuvre rayé
Répartition
La couleuvre brune se trouve dans l’est de l’Amérique du Nord, du sud‑est du Canada jusqu’au Mexique et au Honduras. Au Canada, la couleuvre brune n’est présente qu’en Ontario et au Québec, où elle occupe la limite nord de son aire de répartition. Au Québec, l’espèce semble restreinte à la région métropolitaine de Montréal.

Carte de l’aire de répartition de la couleuvre brune au Québec. © Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
Peu de renseignements sont disponibles pour définir la tendance des populations de couleuvres brunes au Québec. Toutefois, les inventaires effectués jusqu’à maintenant au Québec indiquent que sa répartition est discontinue et est restreinte à la région métropolitaine de Montréal. De ce fait, les superficies d’habitats connues sont en déclin parce qu’elles sont converties pour du développement urbain.
Rangs de précarité
Les rangs de précarité pour cette espèce sont :
- Rang G : G5
- Rang N : N5
- Rang S : S2
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de couleuvres au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec ou sur iNaturalist
.
Habitat
La couleuvre brune vit principalement en milieu urbain et périurbain, dans les champs en friche, les clairières, les prairies, les rivages et autres terrains où il y a abondance d’abris (planches, bûches, pierres, débris, etc.), dont les terrains vagues et les abords des routes et des voies ferrées.
La couleuvre brune hiberne de novembre à avril. Elle utilise différents abris souterrains pour éviter le gel, comme des terriers de mammifères, des crevasses rocheuses ou des fondations. Ces habitats peuvent être réutilisés pendant plusieurs hivers successifs. Elle hiberne souvent en groupe et parfois même avec d’autres espèces.
Domaine vital
Le domaine vital est la zone spatiale utilisée par un animal sauvage. Pour la couleuvre brune, il est assez restreint. Il possède un diamètre généralement inférieur à 60 m, même si certains individus peuvent occasionnellement parcourir des distances supérieures à 1 km.
Alimentation
La couleuvre brune se nourrit principalement de limaces, d’escargots et de vers de terre. Elle peut aussi manger des insectes, des araignées ou de petites grenouilles.
Reproduction
La couleuvre brune est une espèce ovovivipare, c’est‑à‑dire que la femelle met au monde des petits déjà formés. D’autres couleuvres vont plutôt pondre des œufs (espèces ovipares).
Cette couleuvre s’accouple généralement au printemps, mais parfois aussi à l’automne, et met bas entre juillet et septembre.
Menaces pour l’espèce
Les principales menaces qui pèsent sur la couleuvre brune au Québec sont :
- L’urbanisation, qui cause la fragmentation et la perte d’habitats;
- La succession végétale naturelle Lire le contenu de la note numéro 1 et l’envahissement des milieux par les plantes exotiques (ex. : nerprun) qui transforment les habitats ouverts propices à cette couleuvre (ex. : clairière, friche) en habitats fermés auxquels elle n’est pas adaptée (ex. : arbustes, forêts);
- Les véhicules qui causent leur mort sur les routes.
Maladies
Bien qu’elle soit absente du Québec pour le moment, la maladie fongique du serpent (Ophidiomyces ophiodiicola) figure parmi les menaces potentielles pour nos couleuvres. Cette infection a été observée en Ontario ainsi que dans trois États américains qui partagent une frontière avec le Québec.
Une couleuvre qui présente des symptômes de défiguration, lésions à l’œil, au museau, à la mâchoire ou sur le corps et ulcère cutané doit être signalée au bureau de la gestion de la faune de votre région.
En cas de contact
Manipuler une couleuvre n’est pas dangereux pour vous.
Dans le cas d’un contact avec une couleuvre présentant des symptômes apparentés à la maladie fongique du serpent, assurez-vous de laver vos mains et de décontaminer à l’eau de Javel tout le matériel qui serait entré en contact avec l’individu.
Désignation et rétablissement
La couleuvre brune possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec) : menacée;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril
pour en savoir plus.
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
ATLAS DES AMPHIBIENS ET REPTILES DU QUÉBEC (2018). Atlas des amphibiens et reptiles du Québec. [En ligne ].
CROTHER, B. I. (2017). Scientific and Standard English Names of Amphibians And Reptiles of North America north of Mexico, with comments regarding confidence in our understanding – eighth edition. Committee on standard english names and scientific names. Official names list of American Society of ichthyologists and herpetologists, Canadian herpetological society, Partners in amphibian and reptile conservation, Society for the study of amphibians and reptiles, The herpetologists’ League. John J. Moriarty, Minnesota. 102 p.
ERNST, C. H. et E. M. ERNST (2003). Snakes of the United States and Canada. Smithsonian Books, Washington. 668 p.
GREEN, D. M. (2012). Noms français standardisés des amphibiens et des reptiles d’Amérique du Nord au nord du Mexique. Society for the Study of Amphibians and Reptiles. Salt Lake City (Utah) – Le Musée Redpath de l’Université McGill, Montréal, Québec. 63 p.
HARDING, J. H. (1997). Amphibians and reptiles of the Great Lakes Region, The University of Michigan Press, Ann Arbour. 378 p.
INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2019). Integrated Taxonomic Information System. [En ligne ].
LAMARRE, P. (2015). Variations dans la réponse de la diversité génétique de populations de couleuvres insulaires faisant face à la perte d’habitat, mémoire de maîtrise, Université de Montréal, Montréal, Canada, 101 p. + annexes.
NATURESERVE (2019). NatureServe explorer. [En ligne ].
RODRIGUE, D. et J.-F. DESROCHES (2018). Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes, Édition revue et augmentée, Éditions Michel Quintin, Montréal, Québec, 375 p.
SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne ].
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Note de bas de page numéro 1Processus d’évolution naturelle de la communauté de plantes qui composent un milieu donné.
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Dernière mise à jour : 22 septembre 2023