Crapet vert
Nom français
Crapet vert
Nom anglais
Green sunfish
Nom scientifique
Lepomis cyanellus
Grand groupe
Poissons
Dans cette page :
Description
Le crapet vert est un poisson d’eau douce de la famille des Centrarchidae. C’est une espèce exotique potentiellement préoccupante qui vit au Québec.
Identification
Taille
En moyenne, les adultes mesurent 20 cm. La taille maximale peut atteindre près de 30 cm. Elle dépasse rarement 13 cm dans le nord de l’aire de distribution.
Coloration
La coloration d’ensemble du crapet vert est assez sombre. Il est brun-olivâtre avec des reflets verts iridescents sur les écailles. Le bas de ses flancs varie du jaune à l’orangé. Son ventre est jaunâtre orangé ou blanchâtre.
Il possède une tache operculaire bordée d’orangé ou de rose plus ou moins foncé.
Il a également sept à douze barres foncées sur le corps, qui sont souvent peu apparentes.
Cette espèce a aussi des marques sombres pouvant être visibles sur le lobe postérieur des nageoires dorsale et anale.
Traits caractéristiques
Le crapet vert possède un corps haut, comprimé sur les côtés et couvert d’écailles.
De profil, son dos est moins arqué et sa tête est plus grosse que les autres espèces du genre Lepomis vivant au Québec.
Son maxillaire est long. Le bord postérieur de la mâchoire atteint le bord antérieur de l’œil.
L’extrémité de ses nageoires pectorales est arrondie.
Distinction
Le crapet vert possède un volet operculaire dont la partie centrale est noire avec une marge toujours plus pâle, blanche ou jaune, mais avec parfois un peu de rouge chez les jeunes. Le crapet de roche possède une vague tache noire qui n’atteint pas le bord du volet operculaire. Le volet operculaire du crapet arlequin est entièrement noir.
Espèces similaires
Répartition
Le crapet vert occupe une grande partie du centre est des États‑Unis, vers le sud jusqu’au Texas et même jusqu’au nord‑est du Mexique.
L’espèce est largement introduite dans les autres régions des États-Unis et vit dans les États limitrophes du Québec comme l’État de New York où elle est indigène et le Maine où l’espèce a été introduite. Elle s’est établie dans la plupart des stations où elle a été introduite et est généralement une espèce commune, voire abondante dans les cours d’eau qu’elle fréquente.
Au Canada, l’espèce vit naturellement en Ontario (Grands Lacs et baie d’Hudson). Au Québec, elle a été repérée dans la rivière Yamaska en 2007 et elle semble s’y maintenir depuis.
Présence au Québec
Le crapet vert s’est répandu largement à l’est et à l’ouest de son aire de répartition naturelle qui est située principalement dans le centre et le nord‑est des États‑Unis. Il s’est également propagé en Allemagne et au Québec.
Ce poisson a également été introduit dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe et s’est établi dans certains pays. Le crapet vert s’est établi notamment en Chine, en Corée du Sud, en Mauritanie, en Afrique du Sud et en Zambie.
Le stockage accidentel de crapets verts dans les cargaisons de bateaux, l’aquaculture, les appâts vivants et l’aquariophilie expliqueraient en majeure partie son introduction dans de nouveaux milieux. De plus, son hybridation avec d’autres espèces de crapets est un facteur qui facilite certainement sa propagation.
Origine
Exotique
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
En 2007, neuf crapets verts, dont deux femelles adultes et sept juvéniles, ont été rapportés dans six stations d’inventaire situées dans le cours principal de la rivière Yamaska. Trois autres individus ont été découverts dans un petit marais situé sur un bras secondaire de cette rivière. La présence de l’espèce a été confirmée en 2009 et en 2010 alors que deux individus ont été capturés dans la rivière Yamaska chaque année.
L’espèce est établie dans les régions de Montréal, de Laval et de la Montérégie.
Signalement
Le crapet vert est une espèce envahissante établie au Québec. Sa présence dans un plan d’eau doit nous être signalée. Consultez la procédure pour savoir comment nous signaler la présence d’une espèce exotique envahissante animale.
Habitat
Le crapet vert fréquente les milieux où l’eau est calme, ce qui inclut les étangs, les petits lacs et les sections tranquilles de cours d’eau, souvent où la végétation aquatique est bien établie.
Il peut être la proie de poissons prédateurs, tel l’achigan à grande bouche.
Alimentation
Le crapet vert se nourrit d’insectes, de larves aquatiques d’insectes, de gastéropodes, de crustacés et de poissons.
Reproduction
La fraie du crapet vert se déroule en mai. Cette période peut se prolonger tard en été dansle nord de l’aire de distribution. Elle a lieu dans un ou plusieurs nids construits par le mâle.
La femelle peut pondre jusqu’à près de 10 000 œufs. Ces derniers sont une jaunâtres et adhèrent aux éléments du substrat.
La ponte est surveillée par le mâle pendant environ une semaine.
Sa maturité sexuelle est atteinte entre la première et la troisième année.
Il possède des couleurs plus prononcées durant la période de fraie. Cette espèce peut s’hybrider avec d’autres espèces de crapets.
Maladies
Comme les autres espèces de poissons, le crapet vert peut être atteint par certaines maladies.
Prévention et contrôle de son introduction
La prévention est cruciale. Une fois l’espèce établie dans un plan d’eau, son éradication est presque impossible. Son contrôle demande alors des actions récurrentes et coûteuses. Il faut généralement éliminer tous les individus en utilisant des produits chimiques létaux pour les poissons tels que l’antimycine A.
Apprenez-en plus sur les facteurs d’introduction et les conséquences que les espèces envahissantes peuvent avoir.
Vous pouvez contribuer à prévenir l’introduction et la dispersion de cette espèce envahissante en pratiquant les activités de pêche et de loisir de façon responsable, notamment en respectant l’interdiction d'utiliser des poissons-appâts vivants au Québec.
En tout temps, vous devez adopter des méthodes de prévention d’introduction lorsque vous changez de plan d’eau afin d’éviter leur propagation.
Conséquences de son introduction
Le crapet vert entre en compétition avec certaines espèces de poissons indigènes qui partagent son habitat, en plus de jouer un rôle de prédateur. Sa bouche large lui permet de rivaliser avec de plus gros poissons pour capturer des proies, et pour se nourrir d’œufs ainsi que de jeunes d’autres poissons.
En Californie, il serait en partie responsable de l’extinction locale d’Hesperoleucus symmetricus (un cyprinidé). De plus, il rivalise férocement avec Archoplites interruptus (un crapet indigène), le chassant carrément des meilleurs habitats. Par conséquent, ce dernier doit se rabattre sur des habitats moins favorables où la pression de prédation est plus forte et où la nourriture se fait plus rare.
En outre, une étude réalisée dans la région du Piedmont, en Caroline du Nord, a permis de conclure que le crapet vert avait réduit les populations d’espèces indigènes et modifié la structure et les schémas de distribution des populations fréquentant les rivières de la région. Il aurait également réussi à y extirper deux espèces de cyprinidés.
Le crapet vert peut également nuire aux espèces indigènes en s’hybridant avec d’autres espèces de crapets, comme le crapet arlequin. Il fait également partie des espèces responsables du déclin de certaines populations d’amphibiens vivant en Californie et en Arizona.
Recommandations concernant la consommation
La consommation de poissons sauvages peut représenter un risque pour la santé humaine. Certaines précautions doivent être prises afin de les consommer de manière sécuritaire.
Dernière mise à jour : 29 avril 2024