Gardon rouge
Nom français
Gardon rouge
Autre(s) nom(s) français
Gardon rotengle
Nom anglais
Rudd
Nom scientifique
Scardinius erythrophthalmus
Grand groupe
Poissons
Dans cette page :
Description
Le gardon rouge ou rotengle est une espèce aquatique envahissante. Sa présence au Québec est préoccupante. Ce poisson appartient à la famille des Cyprinidés.
Identification
Taille
Sa longueur totale varie de 15 à 25 cm et peut même atteindre 50 cm.
Poids
Il peut peser plus de 1 kg. Le mâle est plus petit que la femelle.
Coloration
Les écailles de son dos sont or olive, les flancs sont jaune foncé et son ventre est blanc argenté. Les nageoires pectorales, pelviennes et anales du gardon rouge sont d’un rouge orangé. Sa nageoire dorsale et sa queue fourchue sont d’un brun rougeâtre.
Traits caractéristiques
La bouche du gardon rouge est orientée vers le haut. Sa lèvre inférieure saillante est avancée par rapport à sa lèvre supérieure.
Le mâle possède des tubercules sur la tête et le corps.
Distinction
Le gardon rouge ressemble beaucoup au méné jaune. Il peut toutefois atteindre de plus grandes tailles (50 cm). Le méné jaune adulte possède une carène sans écaille, tandis que le ventre du gardon rouge est recouvert d’écailles.
Espèce similaire
Méné jaune
Répartition
Aux États‑Unis, des populations se seraient établies dans les États du Maine et de New York et, plus récemment, dans le Massachusetts, le Nebraska et le Dakota du Sud.
Au Canada, l’espèce a déjà été répertoriée dans le fleuve Saint‑Laurent, le lac Ontario, le lac Érié et le lac Champlain. Des inventaires réalisés en 2007‑2008 dans la portion nord‑est du lac Érié et la partie supérieure de la rivière Niagara ont révélé que le gardon rouge représentait près de 50 % des 14 130 poissons capturés au printemps. Il a été pêché à 11 des 12 stations inventoriées.
Le gardon rouge pourrait être en expansion dans le Haut‑Richelieu où il est maintenant capturé au verveux à la pêche commerciale et à la pêche sur glace. À la suite de sa commercialisation comme poisson‑appât, sa distribution pourrait être de plus en plus répandue.
Présence au Québec
Le gardon rouge provient du bassin de la région Ponto‑Caspienne. Il s’est propagé dans plusieurs pays, dont la Norvège, la Nouvelle‑Zélande, l’Espagne, l’Irlande et de nombreuses régions de l’Amérique du Nord. L’historique de son introduction n’est pas parfaitement connu.
Aux États-Unis, l’espèce a été observée pour la première fois à la fin des années 1800. Le gardon rouge aurait été utilisé volontairement comme appât dans le Wisconsin vers 1920, et dans la rivière Hudson en 1936. Depuis, cette espèce s’est propagée dans plus de 20 États américains.
Au Canada, le gardon rouge a été observé pour la première fois en 1990, dans le fleuve Saint‑Laurent. Pendant les années 1990, il a été trouvé à plusieurs endroits dans le fleuve. En 1997, sa présence a été signalée dans l’ouest du lac Ontario et dans l’est du lac Érié. Même si l’importation d’appâts est interdite en Ontario, le gardon rouge a probablement été transporté au Canada depuis les États‑Unis où il est utilisé comme poisson‑appât. En 1991, il a été observé dans le bassin du lac Champlain.
En mars 2015, le gardon rouge a été détecté dans le commerce des poissons‑appâts au Québec. Le commerce de poissons‑appâts vivants a favorisé sa dispersion dans l’ensemble des régions du Québec à partir de son point d’introduction situé dans la rivière Richelieu.
Origine
Exotique
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
Le gardon rouge est une espèce établie au Québec. Elle est présente dans les régions de Montréal, de Laval et de la Montérégie.
Signalement
Le gardon rouge est une espèce envahissante. Sa présence dans un plan d’eau doit nous être signalée. Consultez la procédure pour savoir comment nous signaler la présence d’une espèce exotique envahissante animale.
Habitat
Le gardon rouge est un poisson benthique, ce qui signifie qu’il se tient au fond des plans d’eau. Il est trouvé régulièrement en eau douce, mais il peut également vivre en eau saumâtre. Il fréquente des eaux calmes comprenant une proportion importante de végétation. Cette espèce peut s’adapter à un large éventail de conditions environnementales et vivre dans des eaux de qualité inférieure.
La limite nordique du gardon rouge en Europe coïncide avec le climat du sud du Québec. Il est donc possible que l’établissement du gardon rouge au Québec soit limité par la température froide. Toutefois, les changements climatiques devraient favoriser sa dispersion dans les rivières situées au nord du fleuve Saint‑Laurent.
Alimentation
Le gardon rouge est omnivore. Il peut s’adapter à différents régimes alimentaires, selon les ressources disponibles dans son environnement.
Les adultes se nourrissent principalement de végétation aquatique et d’insectes qu’ils chassent à la surface de l’eau, en plus de consommer du zooplancton. Les jeunes se nourrissent d’algues et de petits invertébrés.
Reproduction
La période de reproduction se tient d’avril à août.
La femelle peut pondre de 100 000 à 200 000 œufs par année, lorsque la température de l’eau atteint de 14 à 20 °C.
Les œufs adhésifs sont pondus sur la végétation submergée ou dans l’eau peu profonde, au bord du rivage. Les œufs prennent de 7 à 14 jours pour éclore, selon la température de l’eau.
Le gardon rouge atteint la maturité sexuelle vers l’âge de 2 à 3 ans, lorsqu’il a atteint une longueur de 90 à 150 mm.
Cette espèce peut vivre une quinzaine d’années.
Prévention et contrôle de son introduction
La prévention est cruciale. Une fois l’espèce établie dans un plan d’eau, son éradication est presque impossible. Son contrôle demande alors des actions récurrentes et coûteuses.
Apprenez-en plus sur les facteurs d’introduction et les conséquences que les espèces envahissantes peuvent avoir.
Votre collaboration est importante. Vous ne devez jamais acheter, ensemencer ou garder en captivité des carpes envahissantes vivantes. Au Québec, il est illégal d’utiliser le gardon rouge comme appât.
Découvrez comment vous pouvez participer à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes animales.
En tout temps, vous devez adopter des méthodes de prévention d’introduction lorsque vous changez de plan d’eau, afin d’éviter leur propagation.
Recommandations concernant la consommation
La consommation de poissons sauvages peut représenter un risque pour la santé humaine. Certaines précautions doivent être prises afin de les consommer de manière sécuritaire.
Dernière mise à jour : 29 avril 2024