Salamandre pourpre, population des Adirondacks et des Appalaches

Nom français
Salamandre pourpre, population des Adirondacks et des Appalaches
Autre(s) nom(s) français
Salamandre pourpre, salamandre pourpre du Nord, lézard d’eau
Nom anglais
Spring Salamander - Adirondack / Appalachian population
Autre(s) nom(s) anglais
Northern Spring Salamander, Purple Salamander, Northern Purple Salamander
Nom scientifique
Gyrinophilus porphyriticus
Grand groupe
Amphibiens
Espèces d'intérêt
Salamandres
Dans cette page :
Description
La salamandre pourpre n’a pas de poumons ni de branchies : elle respire grâce à sa peau perméable à l’air et à l’eau. Cette grande salamandre fréquente les ruisseaux des Appalaches à l’eau claire, froide et bien oxygénée, sans contaminants ni sédiments.
Identification
Taille
23 cm.
Coloration
La couleur de la salamandre pourpre est plutôt rosée. Elle devient plus foncée au moment de la métamorphose, c’est-à-dire le passage de la forme larvaire à la forme adulte, comme chez les grenouilles. Elle possède une ligne pâle entre l’œil et la narine alors que son ventre est crème.
Traits caractéristiques
Son museau est assez carré. Sa queue est reconnaissable à sa compression sur les côtés qui lui donne la forme d’une nageoire.
Distinction
La salamandre pourpre est la plus grande des salamandres de ruisseau du Québec, si l’on exclut le necture tacheté, une espèce apparentée aux salamandres. Les larves, qui sont de bonne taille, peuvent ressembler au necture tacheté adulte, puisque ce dernier conserve ses branchies toute sa vie. Toutefois, le necture tacheté se distingue de la jeune salamandre pourpre par ses points noirs, l’absence de ligne pâle entre l’œil et la narine ainsi que ses quatre orteils au lieu de cinq.
Espèces similaires
Salamandre sombre des montagnes, population des Appalaches
Necture tacheté
Répartition
La salamandre pourpre vit uniquement dans l’est de l’Amérique du Nord. Elle se retrouve le long de la chaîne de montagnes des Appalaches. Au Canada, elle est présente dans le sud-est du Québec, soit sa limite nord de son aire de répartition. Au Québec, la salamandre pourpre est observée au sud du fleuve Saint‑Laurent, principalement à l’ouest de la rivière Chaudière. En 2020, la présence de populations à l’est de cette rivière a été confirmée.

Carte de l’aire de répartition de la salamandre pourpre au Québec. © Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
En 2021, le nombre de populations de salamandres pourpres était estimé à 331 pour l’ensemble du Québec. Comme près de 40 % d’entre elles sont très peu documentées, il est difficile d’en évaluer les chances de survie à moyen terme. Toutefois, la moitié des populations auraient de bonnes chances de persister dans les 20 prochaines années, si les conditions actuelles sont maintenues ou améliorées.
Rangs de précarité
Les rangs de précarité pour cette espèce sont :
- Rang G : G5
- Rang N : N3
- Rang S : S3
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de salamandres au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec ou sur iNaturalist
.
Habitat
La salamandre pourpre occupe les cours d’eau permanents ou intermittents coulant dans les forêts en milieu montagneux. Elle préfère des ruisseaux à courant moyen, ayant une eau claire, froide et bien oxygénée, avec un substrat graveleux ou rocheux. Elle vit en amont de massifs montagneux, surtout sur les berges avec des roches plates. Les adultes restent habituellement dans le ruisseau ou à moins de 2 m de celui-ci, mais peuvent se déplacer en forêt. Elle hiberne au fond des ruisseaux ou dans des cavités sous la berge.
Alimentation
La salamandre pourpre se nourrit de petits insectes aquatiques, de vers, de crustacés et de petites salamandres, incluant parfois des semblables.
Ce comportement de cannibalisme est variable au sein de l’espèce. Dans les populations nordiques, les salamandres ne représentent qu’une petite fraction de la diète de l’espèce.
Reproduction
L’accouplement se déroule au printemps et à l’automne. Les œufs sont déposés dans l’eau courante un an plus tard. Les femelles pondent leurs œufs en une seule couche, sous de grosses roches, d’autres abris submergés ou partiellement enfouis dans la berge. Le nombre d’œufs pondus varie de 9 à 132. La période larvaire s’étend de 3 à 6 ans. La première reproduction a lieu en moyenne à 5 ans et les reproducteurs peuvent atteindre l’âge de 10 ans.
Menaces pour l’espèce
Les menaces qui pèsent sur la salamandre pourpre au Québec sont :
- L’apport de sédiments fins liés aux traverses de cours d’eau et aux champs agricoles qui provoque la détérioration des ruisseaux qu’elle fréquente;
- La modification de l’écoulement naturel de l’eau (p. ex., ouvrages de retenue d’eau et modification du drainage à des fins agricoles ou forestières);
- Le développement du réseau routier qui dégrade et fragmente des habitats de l’espèce, en plus de causer la mort par collision;
- L’exploitation forestière qui réduit le couvert forestier, ce qui influence négativement les conditions d’humidité et de température optimales pour l’espèce.
Comme elle respire seulement par la peau, la salamandre pourpre est particulièrement sensible à toute modification ou détérioration de son habitat. De plus, elle ne tolère pas les milieux secs.
Maladies
Bien qu’elle soit absente du Québec pour le moment, la chytridiomycose, une maladie mortelle causée par l’agent pathogène Batrachochytrium salamandrivorans (BSal), figure parmi les menaces potentielles pour les salamandres de ruisseaux.
Si vous visitez un milieu fréquenté par une salamandre, il est recommandé de nettoyer à la brosse vos bottes avec de l’eau savonneuse et de rincer avec de l’eau avant et après vos déplacements.
Désignation et rétablissement
La salamandre pourpre possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec) : espèce vulnérable;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril
pour en savoir plus.
La salamandre sombre des montagnes fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des salamandres de ruisseaux du Québec .
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
CROTHER, B. I. (2017). Scientific and Standard English Names of Amphibians And Reptiles of North America north of Mexico, with comments regarding confidence in our understanding – eighth edition. Committee on standard english names and scientific names. Official names list of American Society of ichthyologists and herpetologists, Canadian herpetological society, Partners in amphibian and reptile conservation, Society for the study of amphibians and reptiles, The herpetologists’ League. John J. Moriarty, Minnesota. 102 p.
ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DES SALAMANDRES DE RUISSEAUX DU QUÉBEC (2021). Plan de rétablissement de la salamandre sombre des montagnes (Desmognathus ochrophaeus) au Québec – 2021-2031, produit pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, 69 p.
GREEN, D. M. (2012). Noms français standardisés des amphibiens et des reptiles d’Amérique du Nord au nord du Mexique. Society for the Study of Amphibians and Reptiles. Salt Lake City (Utah) – Le Musée Redpath de l’Université McGill, Montréal, Québec. 63 p.
INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2019). Integrated Taxonomic Information System. [En ligne ].
NATURESERVE (2019). NatureServe explorer. [En ligne ].
RODRIGUE, D. et J.-F. DESROCHES (2018). Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes, Édition revue et augmentée, Éditions Michel Quintin, Montréal, Québec, 375 p.
SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne ].
Dernière mise à jour : 7 décembre 2023