Salamandre à quatre orteils

Nom français
Salamandre à quatre orteils
Autre(s) nom(s) français
Salamandre à quatre doigts
Nom anglais
Four-toed Salamander
Nom scientifique
Hemidactylium scutatum
Grand groupe
Amphibiens
Espèces d'intérêt
Salamandres
Dans cette page :
Description
La salamandre à quatre orteils n’a pas de poumons ni de branchies : sa peau perméable à l’air et à l’eau lui permet de respirer. Ce petit amphibien se distingue par ses quatre orteils. La plupart de ses congénères en comptent cinq.
Identification
Taille
10 cm.
Coloration
Le ventre de la salamandre à quatre orteils est blanc et parsemé de points noirs. Son dos est rougeâtre ou brunâtre et ses flancs sont grisâtres.
Le ventre de la salamandre à quatre orteils. © Scott Gillingwater
Traits caractéristiques
Les pattes arrière comptent quatre orteils.
Distinction
La salamandre à quatre orteils peut ressembler à la salamandre cendrée. À l’exception de son nombre d’orteils inférieur, elle se distingue par la couleur de son ventre alors qu’il est plutôt poivre et sel chez la salamandre cendrée. La base de sa queue qui est étroite et la proéminence de ses yeux permettent également de reconnaître la salamandre à quatre orteils.
Espèces similaires
Salamandre sombre des montagnes, population des Appalaches
Salamandre cendrée
Répartition
La salamandre à quatre orteils est présente dans l’est de l’Amérique du Nord. Elle est observable au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse ainsi que dans certains États américains. Au Québec, l’espèce a été observée de la Montérégie jusque dans la région de la Chaudière-Appalaches au sud du fleuve Saint-Laurent. Au nord du fleuve, l’espèce est présente de l’Outaouais jusqu’à la région de la Capitale-Nationale.

Carte de l’aire de répartition de la salamandre à quatre orteils au Québec. © Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
Peu de renseignements sont disponibles pour définir la tendance des populations de salamandres à quatre orteils au Québec. Malgré les observations des dernières années, sa situation est incertaine, car les sites qu’elle fréquente sont isolés et présentent de faibles superficies d’habitats propices à son maintien. De plus, certains sites connus de l’espèce ont été détruits au profit du développement urbain.
Rangs de précarité
Les rangs de précarité pour cette espèce sont :
- Rang G : G5
- Rang N : N4N5
- Rang S : S3
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de salamandres au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec ou sur iNaturalist
.
Habitat
La salamandre à quatre orteils fréquente les marécages à sphaigne, les tourbières, les rives herbeuses des étangs et les forêts riches en mousse. Elle vit cachée dans la mousse, dans les troncs en décomposition, sous les pierres ou dans la litière humide.
Elle hiberne en milieux terrestres en s’enfouissant dans des crevasses et des trous, à l’abri du gel. Elle se retrouve alors en groupe ou avec d’autres espèces de salamandres.
Alimentation
La salamandre à quatre orteils se nourrit d’invertébrés, comme les vers et les araignées.
Reproduction
La reproduction a lieu à l’automne et la ponte des œufs au printemps, le tout se déroule en milieu terrestre. Les œufs sont déposés dans la sphaigne, à proximité d’une mare ou d’un étang où les larves peuvent vivre jusqu’au moment de la métamorphose qui a lieu entre juin et septembre. Les jeunes salamandres retournent ensuite en forêt pour y compléter leur croissance.
Menaces pour l’espèce
Les menaces qui pèsent sur la salamandre à quatre orteils au Québec sont :
- L’étalement urbain et l’exploitation de tourbières pour la production de tourbe ou de canneberge qui occasionnent la fragmentation et la perte d’habitats;
- L’exploitation forestière, entre autres par l’ouverture du couvert forestier qui diminue le taux d’humidité dans le sol et par la compaction des sols par le passage de la machinerie qui perturbe les conditions de drainage du sol.
Comme elle respire seulement par la peau, la salamandre à quatre orteils est particulièrement sensible à toute modification ou détérioration de son habitat. De plus, elle ne tolère pas les milieux secs.
Maladies
Bien qu’elle soit absente du Québec pour le moment, la chytridiomycose, une maladie mortelle causée par l’agent pathogène Batrachochytrium salamandrivorans (BSal), figure parmi les menaces potentielles pour les salamandres.
Si vous visitez un milieu fréquenté par une salamandre, il est recommandé de nettoyer à la brosse vos bottes avec de l’eau savonneuse et de rincer avec de l’eau avant et après vos déplacements.
Désignation et rétablissement
La salamandre à quatre orteils possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec) : aucun; espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril
pour en savoir plus.
La salamandre sombre des montagnes fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des salamandres de ruisseaux du Québec .
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
ATLAS DES AMPHIBIENS ET REPTILES DU QUÉBEC (2018). Atlas des amphibiens et reptiles du Québec. [En ligne ].
CHALMERS, R.J. et C.F. LOFTIN (2006). “Wetland and microhabitat use by nesting Four-Toed Salamanders in Maine”, Journal of Herpetology, 40 (4) : 478‑485.
CROTHER, B. I. (2017). Scientific and Standard English Names of Amphibians And Reptiles of North America north of Mexico, with comments regarding confidence in our understanding – eighth edition. Committee on standard english names and scientific names. Official names list of American Society of ichthyologists and herpetologists, Canadian herpetological society, Partners in amphibian and reptile conservation, Society for the study of amphibians and reptiles, The herpetologists’ League. John J. Moriarty, Minnesota. 102 p.
DESROCHES, J.‑F. et D. POULIOT (2005). « La recherche de nids de la salamandre à quatre orteils (Hemidactylium scutatum), une méthode simple et efficace pour trouver cette espèce rare au Québec », Le Naturaliste canadien, 1129 : 30‑33.
GREEN, D. M. (2012). Noms français standardisés des amphibiens et des reptiles d’Amérique du Nord au nord du Mexique. Society for the Study of Amphibians and Reptiles. Salt Lake City (Utah) – Le Musée Redpath de l’Université McGill, Montréal, Québec. 63 p.
INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2019). Integrated Taxonomic Information System. [En ligne ].
NATURESERVE (2019). NatureServe explorer. [En ligne ].
POULIOT, D. et H. BASTIEN (2009). “Hemidactylium scutatum (Four-toed salamander), distance from nesting site”, Herpetological Review, 40 (2) : 196.
POULIOT, D, J.-F. DESROCHES et D. BANVILLE (2007). « Inventaire herpétologique de la région de la Capitale-Nationale en 2002 », Le Naturaliste canadien, 131 (1) : 34‑40.
POULIOT, D. et J.-F. DESROCHES (2005). « Découverte de la salamandre à quatre orteils, Hemidactylium scutatum, à Québec, Québec : limite nord‑est de l’espèce sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent », Canadian Field-Naturalist, 119(1) : 129‑131.
RODRIGUE, D. et J.-F. DESROCHES (2018). Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes, Édition revue et augmentée, Éditions Michel Quintin, Montréal, Québec, 375 p.
SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne ].
Dernière mise à jour : 7 décembre 2023