Tortue musquée

Nom français
Tortue musquée
Autre(s) nom(s) français
Tortue musquée de l’Est
Nom anglais
Eastern Musk Turtle
Autre(s) nom(s) anglais
Common Musk Turtle
Nom scientifique
Sternotherus odoratus
Dans cette page :
Description
Cette tortue d’eau douce est la plus petite du Québec. Elle est présente que dans quelques baies d’eau peu profonde de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint‑Laurent en amont de Montréal. Elle demeure presque toujours en milieu aquatique, même pour pondre.
Identification
Taille
14 cm.
Poids
600 g.
Traits caractéristiques
Sa carapace est bombée, relativement étroite, de couleur brune avec quelques taches ou rayures noires. Sa peau est d’une couleur qui varie entre brun-gris et noir. Des rayures jaunâtres se trouvent généralement sur le côté de la tête. Elle possède des barbillons sous la gorge et le menton. Chez le mâle, la queue est large et se termine par une écaille pointue. Cette tortue tire son nom de l’odeur musquée des sécrétions provenant de glandes situées entre la dossière et le plastron.
Distinction
La tortue musquée pourrait être confondue avec la tortue serpentine, mais cette dernière est munie d’une large carapace qui peut atteindre 50 cm et d’une longue queue bordée de plaques en dents de scie. La tortue musquée a une dossière nettement plus petite et bombée, ainsi qu’une queue beaucoup plus courte dépourvue de ce type de plaques.
Espèces similaires
Tortue serpentine
Répartition
La tortue musquée vit exclusivement dans l’est de l’Amérique du Nord. Au Canada, elle est présente seulement dans le sud de l’Ontario et du Québec. Au Québec, cette espèce se trouve dans la rivière des Outaouais, entre Gatineau et Portage‑du‑Fort, ainsi qu’au lac Saint‑François sur le fleuve Saint‑Laurent en amont de Montréal.

Carte de l’aire de répartition de la tortue musquée au Québec. © Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
En dépit des efforts de recherche déployés depuis 2005, la tendance des populations du Québec est inconnue, faute de documentation. En 2020, le nombre de populations de tortues musquées était estimé à 6 pour l’ensemble du Québec, réparties en Montérégie et en Outaouais.
Seulement trois populations sont établies à partir de plus d’une observation précise, malgré des efforts d’inventaires importants sur le terrain. Il est toutefois estimé que, pour les populations connues, la moitié serait en situation précaire et l’autre moitié en bonne situation.
Rangs de précarité
Les rangs de précarité pour cette espèce sont :
- Rang G : G5
- Rang N : N3
- Rang S : S2S3
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de tortues au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur Carapace.ca ou sur iNaturalist
.
Habitat
La tortue musquée est une espèce essentiellement aquatique. Elle préfère l’eau calme et peu profonde de rivières, de marais, d’étangs et de lacs avec des fonds vaseux. Pour augmenter sa température corporelle, la tortue musquée se maintient à la surface de l’eau, souvent cachée sous les feuilles de nénuphar. Ainsi, elle profite de l’eau et des feuilles réchauffées par le soleil.
Les tortues musquées peuvent hiberner en groupe sous la glace dans un abri. Ce dernier peut être dans la vase, sous des roches, des souches ou des débris forestiers ou encore dans des terriers ou des huttes de rats musqués.
Alimentation
La tortue musquée est omnivore. Elle se nourrit sur le fond de l’eau. Son régime alimentaire se compose de poissons morts, d’escargots, de mulettes, d’insectes aquatiques, de même que d’algues et de plantes aquatiques.
Reproduction
L’accouplement a généralement lieu au printemps ou à l’automne. Au Québec, la période de ponte se déroule essentiellement entre la fin de mai et juillet.
Le nombre d’œufs pondus est en moyenne de 4, mais peut varier de 1 à 11. Les nouveau-nés, dont le sexe est influencé par la température d’incubation des œufs, émergent du nid à l’automne, soit d’août à novembre.
Menaces pour l’espèce
Les principales menaces qui pèsent sur la tortue musquée au Québec sont :
- La perte et la modification des habitats;
- La fluctuation des niveaux d’eau lors de la période de nidification;
- Les activités nautiques motorisées, qui peuvent causer des blessures ou la mort;
- La pollution de l’eau.
Désignation et rétablissement
La tortue musquée possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec) : menacée;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : consultez le Registre public des espèces en péril
pour en savoir plus.
La tortue musquée fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des tortues du Québec .
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
Carapace.ca – Signalez une tortue!
Plan de rétablissement de la tortue musquée (Sternotherus odoratus) au Québec — 2021-2031
Bilan du rétablissement de cinq espèces de tortues au Québec pour la période 2005 à 2010
Capsule vidéo réalisée dans la série Les observateurs – Les tortues du Québec
Liste de la faune vertébrée du Québec
Protocoles
Protocole standardisé pour l’inventaire des tortues d’eau douce à l’aide de l’ADNe au Québec
CROTHER, B. I. (2017). Scientific and Standard English Names of Amphibians and Reptiles of North America north of Mexico, with comments regarding confidence in our understanding – eighth edition. Committee on standard english names and scientific names. Official names list of American society of ichthyologists and herpetologists, Canadian herpetological society, Partners in amphibian and reptile conservation, Society for the study of amphibians and reptiles, The herpetologists’ League. John J. Moriarty, Minnesota, 102 p.
ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DES TORTUES DU QUÉBEC (2021). Plan de rétablissement de la tortue musquée (Sternotherus odoratus) au Québec – 2021-2031, produit pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, 51 p.
GREEN, D. M. (2012). Noms français standardisés des amphibiens et des reptiles d’Amérique du Nord au nord du Mexique. Society for the Study of Amphibians and Reptiles. Salt Lake City (Utah) – Le Musée Redpath de l’Université McGill, Montréal, Québec, 63 p.
INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2019). Integrated Taxonomic Information System. [En ligne] [https://www.itis.gov/ ].
NATURESERVE (2019). NatureServe explorer. [En ligne] [https://explorer.natureserve.org/ ].
RODRIGUE, D. et J.-F. DESROCHES (2018). Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes, Édition revue et augmentée, Éditions Michel Quintin, Montréal, Québec, 375 p.
SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne] [http://www.catalogueoflife.org/ ].
Dernière mise à jour : 7 décembre 2023